Dix-huit mois après les « Panama papers », voici donc les « Paradise papers ». Les premières révélations portaient sur les pratiques concernant la fraude fiscale. Cette fois, voilà la mise en lumière des circuits planétaires qui permettent de réaliser des « optimisations » fiscales.
En fait, il s’agit pour les contribuables les plus aisés, grandes entreprises ou particuliers fortunés, de contourner l’impôt grâce à des mécanismes sophistiqués et, la plupart du temps, sans sortir d’un cadre légal défaillant.
Les 13,5 millions de documents confiés au Süddeutsche Zeitung proviennent essentiellement de deux entreprises. La première est le cabinet d’avocats Appleby. Celui-ci est établi aux Bermudes mais il est également présent dans une dizaine de paradis fiscaux. Les 6,8 millions de documents émanant de ce cabinet lèvent le voile sur les pratiques et les clients de l’un des leaders mondiaux de la finance offshore.
La deuxième société, dont 566 000 documents ont été passés au crible, est le cabinet Asiaciti Trust, établi à Singapour. Les 6,2 millions de documents restant viennent des registres des sociétés de 19 paradis fiscaux particulièrement opaques : Antigua-et-Barbuda, Aruba, Bahamas, Barbades, Bermudes, Dominique, Grenade, îles Caïman, îles Cook, îles Marshall, Labuan, Liban, Malte, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Samoa, Trinité-et-Tobago et Vanuatu.
Ainsi, par exemple, quelque 10 millions de livres sterling (11,3 millions d’euros) de la reine Elisabeth II ont ainsi été placés dans des paradis fiscaux, aux Iles Caïmans et aux Bermudes.
Wilbur Ross, ministre américain du Commerce, est pointé du doigt pour être à la tête de neuf sociétés établies dans des paradis fiscaux. L’une d’entre elles serait liée à des intérêts russes, laissant planer le doute sur de possibles conflits d’intérêts.
Un conseiller du Premier ministre canadien Justin Trudeau, Stephen Brofman, serait impliqué dans une structure financière opaque des îles Caïmans. Les noms de sociétés multinationales bien connues, comme Nike ou Apple, apparaîtraient aussi.
Plus besoin de se cacher, la tricherie est légalisée
Il faut savoir que les pratiques révélées, aussi immorales et contestables soient-elles, sont, dans la majorité des cas, légales : les paradis fiscaux ne sont pas une anomalie du système, ils sont le système !
L’économie est en effet organisée de manière à permettre aux capitaux de s’évaporer dans des asiles où les taxes n’existent pas. Elle est structurée de manière à soustraire une richesse phénoménale aux pays dans lesquels de grands groupes réalisent leur chiffre d’affaires.
Voilà levé un coin du rideau sur ce que les nationalistes dénoncent depuis longtemps : la main-mise des libéraux mondialistes sur les États par le biais des Organisations internationales et supranationales. Ces dernières dictent donc aux États les règles de l’économie mondiale qui n’ont ainsi plus besoin d’être enfreintes pour permettre la confiscation de la valeur ajoutée du travail des peuples.