« Le soldat politique est cet homme soutenu par un idéal éternel qui agira de façon positive dans n’importe quelle situation pour défendre ce qui est juste, bon et vrai. Jamais dans toute l’histoire de l’Europe la nécessité de bataillons de Soldats Politiques n’avait été aussi urgente, aussi vitale ». [1]
Publié en 1984 par Derek Holland, militant de premier plan du Front national britannique, Le Soldat Politique (The Political Soldier) est un essai dont la lecture et la relecture est primordial dans ce contexte pré révolutionnaire. Il doit figurer sur la table de chevet de tout militant Nationaliste. Dans la préface de l’édition française, le président de l’Œuvre Française Yvan Benedetti résume l’essence de ce livre : « c’est à une révolution intérieure que Derek Holland appelle avant de se jeter dans la geste politique révolutionnaire ». La Révolution Nationale à laquelle nous aspirons ne sera rendue possible que si elle est précédée d’une révolution spirituelle et morale, une révolution que chaque militant se doit d’opérer en lui-même.
Prenant l’exemple du National Front, Derek Holland identifie ce qui est selon lui la cause de l’échec de nos mouvements, nationalistes et patriotes, depuis des décennies :« Nous avons besoin non pas de politiques, de doctrines ou d’activités – tout importantes que soient ces choses sur la scène politique générale –, mais d’un nouveau type d’homme qui vive chaque jour en nationaliste et qui serve de phare ainsi que d’inspiration à ses compatriotes ». Pour que notre combat ne soit pas vain, il est indispensable d’acquérir une véritable conscience révolutionnaire, la volonté de renverser le désordre établit pour instaurer un ordre nouveau fondé sur des principes sains.
Dans son ouvrage, Derek Holland dresse brièvement le constat de la situation déplorable de nos sociétés poussées dans l’abime par les forces mondialistes. Nous ne reviendrons pas sur la définition de ce mal et de nos ennemis, que nous ne connaissons que trop bien et qui chaque jour nous rappellent qui ils sont. Nous savons qu’ils nous surpassent en nombre et en moyens, et que ce combat ressemble à celui des trois cents Spartiates contre les cent mille Perses. Nous devons tenir compte de cette réalité mais sans tomber dans le fatalisme et le défaitisme. « Le Soldat Politique, comparant les armes des deux camps, reconnaîtra que nous sommes en infériorité sur tous les plans, sauf un. Cette exception, c’est notre foi, notre idéal, ce à quoi nous tenons plus qu’à la vie même et que nul ne peut intimider, corrompre, torturer et tuer ».
Dans ce combat, nous n’avons pas besoin d’opportunistes, de carriéristes, prêts à sacrifier leur idéal pour un poste, une place, une élection ; ni mêmes de boutiquiers ou de mégalomanes dont l’unique préoccupation est d’occuper un segment de marché ou de mettre en avant leur petite personne. Les initiatives politiques qui n’envisagent pas la mise à bas de ce système corrompu nous conduisent irrémédiablement dans un mur. En France, le Front National (aujourd’hui Reniement National) est l’exemple le plus flagrant de ce que donne un mouvement qui n’a pas de dimension révolutionnaire et qui n’est pas régit par des principes forts. La non remise en cause du système, l’absence de cohérence doctrinal et le manque de formations de cadres en ont fait une voie de garage. Ce parti est allé de compromission en compromission, de reniement en reniement, cédant aux pressions et chantages, virevoltant au gré des sondages d’opinions, tout ça pour espérer obtenir un jour les 51 % tant convoités. Et pour quoi faire ensuite ?
Nous n’avons pas vocation à nous regrouper autour d’un homme pseudo providentiel dont l’unique préoccupation est de faire un résultat aux élections. L’électoralisme est la tare et la sauvegarde du régime. Ce qui nous rassemble, c’est le combat dans même esprit autour d’un même idéal et animée d’une même foi. C’est là le rôle du Soldat Politique, celui d’incarner cet idéal Nationaliste.
De même que José Antonio Primo de Rivera parlait de ces « minorités inaccessibles au découragement », et Oswald Spengler de « minorité qui enflamme la multitude »[2], pour Derek Holland il appartient au Soldat Politique de souffler sur la « braise rougeoyante » qu’est devenue la foi dans la majorité de nos peuples. Cela afin que cette braise « rougeoie de plus en plus jusqu’à devenir un feu brûlant qui emportera notre peuple et notre terre dans la quête de liberté nationale, de la justice sociale et d’un Europe vraiment libre ».
Le Soldat Politique doit être un guide, c’est celui qui « par son attitude et son action, servira de modèle et d’exemple à ceux de nos compatriotes qui auront manqué momentanément de courage ».
En recherchant dans notre histoire européenne, nous pouvons « identifier le type d’homme qui incarne ou exprime l’esprit dont notre nation a si désespérément besoin ». Le guerrier spartiate dans la Grèce Antique, « représentant d’un peuple austère et hautement discipliné » ; le centurion de la Rome antique « dont les aptitudes militaires et le dévouement à sa Cité éternelle et à la Pax Romana l’amenèrent à bâtir l’un des empires les plus beaux et les mieux ordonnés de l’histoire du monde » ; les Croisés chrétiens dont le Pape Urbain II disait qu’ils étaient « prêts à se précipiter partout où la guerre éclate, y apportant la furie de leurs armes en défense de l’Honneur et de la Justice ». Plus proche de nous, c’est probablement en Roumanie que l’on retrouve la meilleure incarnation de ce qu’est le Soldat politique, avec la Garde de Fer de Corneliu Codreanu. Le Mouvement Légionnaire « avait un esprit si fort, si omniprésent qu’au cours de sa brève durée d’existence (quinze ans), il eut le temps d’imprégner tout le peuple roumain ».
Après la mort de Mota et Marin, qui ont combattu en Espagne durant la Guerre Civile, Codreanu fit prêter à tous les officiers Légionnaires le serment suivant :
NOUS JURONS :
- De vivre dans la pauvreté, détruisant, en nous-mêmes tout désir d’enrichissement matériel ;
- De vivre une vie dure et austère en laissant de côté le luxe et le superflu ;
- De renoncer à toute tentative d’exploiter qui que ce soit ;
- D’accomplir des sacrifices permanents pour notre pays ;
- De défendre le Mouvement Légionnaire au maximum de nos forces contre tout ce qui pourrait le conduire sur la voie de la compromission, ainsi que contre tout ce qui pourrait même abaisser ses principes moraux.
VIVE LA MORT !
Pour Derek Holland, ce serment « devrait servir de modèle aux Soldats Politiques ayant aujourd’hui à mener un combat inégal contre le Nouvel Ordre Mondial ».
On retrouve le même esprit de sacrifice chez José Antonio Primo de Rivera : « Nous qui militons dans la Phalange, nous devons renoncer à la vie commode, au repos, même à de vieilles amitiés et à des affections très profondes. Notre chair doit être prête à être déchiré par les blessures. Nous devons compter la mort – les meilleurs d’entre nous l’ont assez compris – comme un acte de service ».
La voie du Soldat Politique n’est pas simple. Elle implique « d’utiliser chaque ressource de notre être – physique, mental et spirituel – pour faire le maximum en vue de promouvoir notre cause ». Et dans ce monde actuel, il n’est pas chose aisé surtout pour nous les plus jeunes de résister à toutes les pressions mauvaises qui peuvent nous détourner du combat. « Il faut de la force de caractère, du courage et de la résilience pour résister aux idées corrosives de nos adversaires ». Je traiterais dans un deuxième article de « La Voie du Soldat Politique » telle que l’a défini Derek Holland, et des pistes qu’il nous a donné pour devenir ce Soldat Politique.
Holland nous l’a montré, l’acquisition d’une conscience révolutionnaire est un aspect cardinal dans notre combat, mais il est indissociable de la doctrine. Ce n’est pas une révolution marxiste que nous voulons, mais bien une révolution Nationaliste. Puisque quelqu’un qui ne sait pas qui il est et qui ne sait pas d’où il vient ne peux aller nulle part, il convient de répéter ces paroles du chant de l’Œuvre Française écrite par Pierre Sidos son fondateur : « vers l’avenir et fidèle au passé ». Nous ne sommes pas des hommes hors-sols, nous ne sommes pas qu’un nom sur un registre d’état civil, nous sommes des héritiers. Et si aujourd’hui nous pouvons toujours combattre, ce n’est pas seulement du fait de notre seul volonté, de notre seule intelligence, mais bien parce que d’autres ont mené ce combat avant nous, d’autres nous ont montré la voie. Nous devons avoir l’humilité de le reconnaitre. Fidèle au passé donc, mais pas par simple nostalgie, pas dans un esprit de défaite, mais fidèle au combat de ceux qui nous ont précédé, fidèle à leur esprit. « C’est en nous appuyant sur cet esprit que nous devons lever la bannière de la Croix Celtique et défier quiconque est assez stupide pour provoquer la colère de notre nation » écrit Derek Holland.
Le chemin de la délivrance de notre nation est semé d’embûches et nous devons travailler, et travailler dur, rester ferme sur nos principes, sans concession et sans compromission. Cette rigueur que nous devons rechercher dans ces temps difficiles ne signifie pas que nous devons être tristes, mornes ou déprimés, bien au contraire, nous devons être fiers, joyeux et forts car nous sommes remplis d’espérance et que l’espérance est Nationaliste. Nous ne pouvons pas perdre, nous ne pouvons que l’emporter. L’ordre triomphera du désordre, la vérité triomphera du mensonge, et la France triomphera des flibustiers cosmopolites !
Je laisse Derek Holland conclure par ces mots remplis d’espérance : « La situation ne va pas tarder à devenir particulièrement rude. Nous devons lui faire face de manière implacable, armés de beaucoup de sérénité, d’espoir et de vraie foi, avec des âmes entièrement pénétrées de la réalité et du pouvoir que présente l’inscription figurant sur la garde de l’épée de chaque Croisé : Veritas, la Vérité ! »
Oscar Walter
[1] DEREK HOLLAND, Le Soldat Politique, Reconquista Press, édition française (2017).
Disponible dans la Boutique Jeune Nation
[2] OSWALD SPENGLER, Le Déclin de l’Occident, 1918.
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