Pendant la première campagne d’Italie contre les Autrichiens, le général Bonaparte tarde à emporter la décision. Il manque d’effectifs et le siège de la citadelle de Mantoue, qui verrouille la route de Vienne, traîne en longueur depuis six mois. Et voilà que les Autrichiens du général Alvinczy descendent en quatre colonnes des Alpes pour débloquer la citadelle.
L’armée autrichienne d’Alvinzy peut compter sur des forces en nombre nettement supérieur aux Français. Bonaparte s’emploie alors à neutraliser cet avantage, il dispose ses troupes de façon à ce qu’elles puissent se joindre en trois jours de marche.
Bonaparte ordonne à Masséna et Ney de concentrer leurs divisions près du lac de Garde, à Rivoli, en soutien à un autre général de l’armée d’Italie, Joubert.
L’affrontement se produit le 14 janvier 1797, près de Rivoli. Alvinczy attaque Barthélemy Joubert à la tête de 10 000 hommes, le 12 janvier 1797. Ce dernier se replie sur le plateau de Rivoli où il est rejoint par Louis-Alexandre Berthier et par Bonaparte à 2 heures du matin le 13 janvier.
On comprend que le général autrichien a fait l’erreur de diviser ses forces. Joubert reçoit l’ordre de reprendre la chapelle de San Marco, et il attaque à 4 heures du matin.
Mais les Français du corps de Joubert sont presque défaits, quand vers dix heures, après douze heures d’une marche forcée, la division d’André Masséna arrive et emporte l’avantage.
La France remporte contre l’Autriche, avec bravoure et abnégation la bataille de Rivoli, dans le nord de l’Italie ! Elle reste la plus brillante des victoires françaises de la première campagne d’Italie cloturant la phase des offensives autrichiennes en Italie du Nord et ouvre le chemin de Vienne aux troupes de Napoléon Bonaparte.
Cette victoire, nous la devons au génie militaire du jeune Bonaparte, 27 ans, mais aussi à la pugnacité d’André Masséna qui amènera, après douze heures de marche forcée, la division sur le champ de bataille et changera ainsi le cours des événements. Napoléon appellera Masséna, qui a fait 148 km en deux jours, l’enfant chéri de la victoire, mieux que les légions de César. Sous l’Empire, le , Masséna recevra le titre de duc de Rivoli, en souvenir de son action lors de cette bataille.
Plus tard à Sainte-Hélène, Napoléon dira : « Il était décidé, brave, intrépide, plein d’ambition et d’amour-propre, son caractère distinctif était l’opiniâtreté. Il n’était jamais découragé. Il négligeait la discipline, soignait mal l’administration et, pour cette raison, était peu aimé du soldat. Il faisait assez mal les dispositions d’une attaque. Sa conversation était peu intéressante ; mais au premier coup de canon, au milieu des boulets et des dangers, sa pensée acquérait de la force et de la clarté. »
La rue de Rivoli à Paris rappelle le souvenir de cette bataille.
Un monument commémorant la victoire des Français a été érigé en 1807 près du village de Rivoli Veronese. Détruit par les Autrichiens en 1814, il fut reconstruit en 1917-1918 par des « poilus » de l’Armée française d’Italie, en l’honneur de leurs aînés de 1797.
[Illustration en Une : détail de Napoléon Bonaparte à la bataille de Rivoli (Italie) 14 Janvier 1797 – par Henri-Félix-Emmanuel PHILIPPOTEAUX (Musée national du château de Versailles et des Trianons)]