François Duprat est né le 26 octobre 1940 à Ajaccio.
Dès 1958, il adhère à Jeune Nation de Pierre Sidos, puis au Parti nationaliste, dont il devient le responsable pour Bayonne, puis pour tout le sud-ouest, avant d’entrer en khâgne à Paris où il est un des membres fondateurs de la Fédération des étudiants nationalistes. Son activité, et les liens qu’on lui prête avec l’OAS, lui valent alors d’être jugé et emprisonné pour « atteinte à la sûreté de l’État ».
En 1964, François Duprat participe à la création d’Occident avant d’être engagé par le gouvernement congolais de Moïse Tschombé et de diriger ses services de propagande jusqu’à sa chute en octobre 1965.
De retour en France, il collabore à Rivarol et devient membre du Bureau politique d’Occident ; il coordonne sa propagande et est rédacteur en chef de son organe Occident-Université. Cependant, en mars 1967, en désaccord avec la direction du mouvement, il en démissionne. Il travaille alors étroitement avec Maurice Bardèche qui le considère comme son fils spirituel et en fait le rédacteur en chef officieux de Défense de l’Occident.
Il signe en 1967, une contribution à la revue Défense de l’Occident de Maurice Bardèche intitulée « Le mystère des chambres à gaz».
Il crée de nombreuses publications, dont la Revue d’histoire du fascisme .
À une époque où les nationalistes français (de Dominique Venner à Xavier Vallat, en passant par François Brigneau et Lucien Rebatet), sont quasi unanimement en faveur de l’entité sioniste, François Duprat – appuyé par Maurice Bardèche et Pierre Sidos, ainsi que Coston et Ploncard d’Assac – insiste sur l’importance de se positionner contre Israël et pour le monde arabe.
En juillet 1967, il rédige seul un numéro spécial de Défense de l’Occident qui est titré « L’Agression israélienne » et dont l’éditorial se termine ainsi : « À bas les agresseurs impérialistes d’Israël ! La liberté pour la Palestine arabe ! ». Parallèlement, il crée un Rassemblement pour la libération de la Palestine qui entretient des liens avec le Front populaire pour la libération de la Palestine et le Parti social nationaliste syrien.
François Duprat est de l’équipe qui fonde en 1970 le mouvement Ordre nouveau. Il est naturellement membre du BP de celui-ci et tout aussi naturellement, il s’occupe de sa propagande, il crée le « style Ordre nouveau : provocateur, belliqueux, violent ».
C’est Duprat impose la création du Front national en juin 1972, conçu comme un rassemblement électoral devant démultiplier l’influence d’ON.
En décembre 1973, il publie le n° 1 de l’hebdomadaire Les Cahiers européens et en créant les Comités d’union des nationaux qui, en 1974, apportent un soutien important à la première campagne présidentielle de Jean-Marie Le Pen.

En juin, le leader du FN leur adresse un message clair; il y affirme : « La place des nationalistes révolutionnaires est au sein du FN, qui autorise la double appartenance et respecte les choix idéologiques de ses adhérents. » En conséquence, en septembre 1974, Duprat et ses partisans entrent au FN ; dès novembre ce sont eux qui créent Le National, l’organe du parti.
Au sein du FN, Duprat est chargé de la Commission électorale, c’est-à-dire qu’il est responsable des questions stratégiques et propagandistes: en somme, c’est lui qui fait tourner la machine. Pour Alain Rollat (in Les Hommes de l’extrême droite, Calmann-Lévy, 1985.) « François Duprat apparaît comme le véritable numéro deux du parti. Il est un remarquable organisateur en même temps que l’éminence grise de Jean-Marie Le Pen. Le FN lui doit sa discipline interne. »
En parallèle, François Duprat développe sa tendance. Pour ce faire, en 1976, il crée les Groupes nationalistes révolutionnaires dont l’influence au sein du FN est bientôt importante : Alain Renault – qui est le bras droit de Duprat – devient secrétaire général adjoint du Front et aux législatives de 1978 un tiers des candidats sont issus des GNR.
Le 18 mars 1978, sur la départementale menant à Caudèbec-en-Caux (Seine-Maritime), une explosion retentit et pulvérise la voiture de François Duprat. Il se rendait au collège où il enseignait l’histoire quand une bombe télécommandée, placée sous le siège du conducteur, explosa. Sa femme, Jannine, assise à ses côtés, grièvement blessée, échappera miraculeusement à la mort mais restera lourdement handicapée.
Cet attentat sera immédiatement revendiqué par deux groupes terroristes inconnus des services de police, le « commando du souvenir habiroux » et le « groupe habiroux révolutionnaire ». Revendications qui furent rapidement jugées fantaisistes par les enquêteurs. Aujourd’hui encore, la vérité sur les commanditaires de cet assassinat n’est jamais sortie du puits et toutes sortes d’hypothèses, souvent contradictoires, ont été avancées: une piste proche-orientale du fait notamment de liens tissés par Duprat avec le parti Baas syrien, une piste barbouzarde puisque le frontiste s’apprêtait à publier un livre intitulé Argent et politique contenant des révélations fracassantes sur le financement des partis politiques de droite. Cet ouvrage n’est finalement jamais paru. D’autres y ont vu la main de l’extrême gauche…
Patrice Chairoff avait publié peu avant l’assassinat de Duprat les noms et adresses des publications dirigées par ce dernier, dont l’une se trouvait être aussi son domicile privé, dans son Dossier néo-nazisme, paru aux éditions Ramsay en 1977 et préfacé par Beate Klarsfeld…
Pour aller plus loin :
Les amis de François Duprat par Jean Castrillo
Mon camarade de lycée, François Duprat
François Duprat – Une histoire de l’extrême-droite (vidéo 1)
François Duprat – Une histoire de l’extrême-droite (vidéo 2)
« Il se rendait au collège où il enseignait l’histoire quand une bombe télécommandée, placée sous le siège du conducteur, explosa. Sa femme, Jannine, assise à ses côtés, grièvement blessée, échappera miraculeusement à la mort »
Aïe, non, c’est le contraire, comme François Duprat était myope comme une taupe, il ne conduisait pas, c’est son épouse qui l’emmenait au travail.
Ceux qui ont commis l’attentat le savait, et c’est sous le siège passager que la bombe était placée et non sous le siège conducteur.
« le savaient » pas « le savait » …
Je regrette de remettre en question la belle intervention de Jean-Marie Le Pen devant la tombe de François Duprat, 30 ans après son exécution, en 2008.
Mais je ne puis qu’exprimer un total désaccord, et avec l’absolue certitude d’être dans le vrai, concernant cette crapule de bas étage qu’était le nommé Duprat (que nous surnommions parfois DUPERA).
Et pour cause : Duprat fut toute sa vie d’adulte un délateur professionnel stipendié par les Renseignements Généraux au détriment des camarades militants qui avaient la naïveté de lui faire confiance.
Lorsqu’arrêté pour participation à l’OAS, il ne fut pas, contre toute attente, embastillé, la seule question qui s’est posée fut la suivante : « vient-il de négocier sa liberté avec le pouvoir répressif, où nos trahissait-il déjà ? »
D’autant que le bougre avait de qui tenir : son père, avant lui, avait été un spécialiste du noyautage des administrations de l’Etat Français du Maréchal Pétain au bénéfice des communistes à partir de 1942, au sein de l’organisation N.A.P.
Responsable du Service d’Ordre d’Europe Action, puis de la Nouvelle Droite, je suis intervenu pour que nos cadres évitent de s’accoquiner avec lui, notamment auprès de Jean-Claude Valla, proche de Dominique Venner, puis d’Alain de Benoist.
L’autre question qui se posait, le concernant, consistait à choisir entre l’écarter définitivement des mouvements qu’il espionnait, au risque qu’il soit remplacé par un autre délateur non identifié, ou au contraire de le garder sous la main afin de l’utiliser à son insu pour intoxiquer la répression par de faux renseignements.
Nous avions, quant à nous, choisi de l’écarter, ce qui ne fut pas le cas d’Ordre Nouveau puis du FN.
Jusqu’au moment où il fut « écarté » définitivement …
Vous hésitez à me croire ? Renseignez-vous un peu ! Il n’y a pas un historien sérieux qui n’évoque pas son accointance avec les Renseignements Généraux.
ZUT de ZUT ! Monsieur X a fait une faute de grammaire et moi une faute de frappe :
– Il fallait, dans le premier cas, écrire « Ceux qui ont commis… le savaiENT »
– Et dans le second cas « noUS trahissait-il ? »
Merci à la rédaction de nous corriger…
Votre utile dossier, bien documenté, me semble comporter une [petite] erreur. François Duprat n’a pas, à ma connaissance, été poursuivi dans le cadre de la lutte anti-OAS pour « atteinte à la sûreté de l’état ». Il figurait néanmoins en numéro 1 de la liste noire du « Front universitaire antifasciste » publiée en 1961 par le journal des étudiants communistes « Clarté ». Je n’étais que le numéro 7, j’avais 17 ans… Le FUA, bien oublié, semble avoir été une opération des trotskistes de la Sorbonne et des amis de Krivine, qui pratiquaient alors « l’entrisme » [l’expression remonte à cette époque et à cette tactique] au sein des étudiants communistes. Ne négligez pas cette piste toujours impunie.
Heureux de retrouver ici Jean-Gilles Malliarakis, croisé en maintes occasions à l’époque d’Europe Action. Ce Monsieur (qu’en dépit d’évidentes affinités, je ne me permettrai pas d’appeler par son prénom, afin d’exprimer le respect qui lui est dû) fut un grand militant de la cause nationale.
Je lui répondrai que c’est précisément le fait de N’AVOIR PAS ETE INCULPE, alors qu’il avait été identifié et interpellé qui a éveillé notre méfiance vis à vis de « dupera », laquelle s’est trouvée justifiée par la suite.
Il n’est cependant pas impossible que Jean-Gilles Mamlliarakis soit mieux renseigné que moi, mais je pense qu’il admettra que, vu ma position parmi les anciens de l’OAS, je dispose tout de même de sources sérieuses…
Avec le recul, ne faudrait-il pas rapprocher l’assassinat de Duprat avec la mort au petit matin de Jean-Pierre Stirbois, le 5 novembre 1988 à Jouars-Pontchartrain, sachant que les services français étaient experts en meurtres routiers ? J’en avais touché un mot à JMLP, mais creuser cette question était restée sans suite.
Il semble que les réseaux sionistes sont très influents et infiltrés parmi les structures nationalistes :François Duprat a été liquidé par les réseaux de Tsahal car il introduisait le révisionnisme en France ce qu’ils n’ont pas pu stopper d’ ailleurs.Honneur à la mémoire de ce combattant exemplaire.
Un peu de sérieux, monsieur Bertini…. et un minimum de culture politique !
Duprat n’a pas « introduit » le révisionnisme en France.
La remise en question des chambres à gaz dans la littérature d’après guerre a été « introduite » dès 1948 par Paul Rassinier, avec « Le passage de la ligne », réédité et complété en 1950 sous le titre « Le mensonge d’Ulysse ».
Encore une raison de remercier Jacques Sidos, qui a fait connaitre ce livre à ses camarades de détention, en 1963, lors de son séjour à la prison de Fresnes.