Fils du roi de France Louis VIII le Lion et de la reine Blanche de Castille, Louis naît au château de Poissy, le 25 avril 1214. … quelques semaines avant la grande victoire des troupes françaises sur celles du Saint-Empire et de l’Angleterre à Bouvines.
Louis IX a frappé ses contemporains par son sens de la justice, sa profonde piété et sa grande charité envers les pauvres ; sa vertu le faisait regarder comme l’arbitre des princes d’Europe.
Il est baptisé à Poissy, et en conserve toujours religieusement le souvenir, car plus tard il signe ordinairement Louis de Poissy, marquant par là qu’il estime la grâce du baptême comme son plus glorieux titre de noblesse. Sa mère, Blanche de Castille, voulut le nourrir elle-même. Tout le monde connaît la belle parole de cette grande reine : « Mon fils, je vous aime après Dieu plus que toutes choses; cependant, sachez-le bien, j’aimerais mieux vous voir mort que coupable d’un seul péché mortel. »
Neuvième des capétiens directs, Louis est sacré à Reims à l’âge de douze ans, quelques jours seulement après l’enterrement de son père.
Le jeune Louis montre dès son enfance les grandes vertus qu’il doit faire éclater sur le trône, l’égalité d’âme, l’amour de la justice et une tendre piété. Comme on lui reproche quelques fois de donner trop de temps aux pieux exercices : « Les hommes sont étranges, disait-il; on me fait un crime de mon assiduité à la prière, et on ne dirait rien si j’employais des heures plus longues à jouer aux jeux de hasard, à courir les bêtes fauves, à chasser aux oiseaux. »
Devenu roi, il veux établir avant tout le règne de Dieu, auquel sont indéfectiblement liés le Roi et la France. Il s’applique plus que jamais à faire de la France un royaume puissant et chrétien. On connaît sa loi condamnant les blasphémateurs à subir aux lèvres la marque d’un fer rougi au feu.
Un des plus beaux jours de sa vie fut celui où il alla au-devant des religieux qui apportaient d’Orient la sainte Couronne d’épines, et la porte, pieds nus, dans sa capitale. Saint-Louis fonde des hôpitaux et des monastères. Il réalise son grand projet : construire la Sainte-Chapelle comme une châsse de lumière et de vitraux destinée à recueillir les saintes reliques, surtout la Couronne d’épines. Il donne à sa soeur, la bienheureuse Isabelle de France, le terrain de Longchamp pour y fonder une abbaye de religieuses de Sainte-Claire. « Si je dépense beaucoup d’argent quelquefois, j’aime mieux le faire en aumônes faites pour l’amour de Dieu que pour frivolités et choses mondaines. Dieu m’a tout donné ce que j’ai. Ce que je dépense ainsi est bien dépensé. (Saint Louis au sire de Joinville ) ». A vingt ans, il épouse Marguerite de Provence et leur amour est tendre et fidèle. Saint Louis est aussi un modèle du pur amour conjugal; il fait graver sur son anneau cette devise: « Dieu, France et Marguerite. »
A la suite d’une maladie mortelle, guéri miraculeusement, Louis obéit à une inspiration du Ciel qui l’appelle aux Croisades. Quand il part pour délivrer la Terre Sainte en 1248, il s’embarque avec elle. On le vit, dans ces luttes gigantesques, qui avaient pour but la libération des Lieux Saints, faire des actes de bravoure qui le mettait au rang des plus illustres guerriers. On se tromperait en croyant que le bon et pieux roi n’eût pas toute la noble fierté qui convenait à son rang. Les Sarrasins, qui le retinrent longtemps captif, après une désastreuse campagne, eurent lieu d’admirer sa grandeur d’âme, sa foi et son courage. Lui demandant de fixer le prix de sa rançon pour sa libération, il leur répondit de s’enquérir auprès de sa femme (Marguerite de Provence) qui seule décidait de l’engagement des dépenses ! L’épisode est narré par Joinville, il est ainsi rapporté par Régine Pernoud :
« Quand ils virent (les ‘Sarrasins’), qu’ils ne pourraient vaincre le bon roi par les menaces, ils revinrent à lui et lui demandèrent combien il voudrait donner d’argent au sultan et avec cela, s’il leur rendrait Damiette. Et le roi leur répondit que, si le sultan voulait prendre de lui une somme raisonnable de deniers, il manderait à la reine qu’elle les payât pour leur délivrance; et ils dirent : ‘Comment est-ce que vous ne voulez pas dire que vous ferez ces choses ?’ (Pourquoi ne voulez-vous pas vous y engager vous-même ?) Et le roi répondit qu’il ne savait si la reine le voudrait faire, pour ce qu’elle était sa Dame«.
Une fois libéré et rentré dans son royaume, il y entreprend de grandes réformes en particulier l’interdiction du duel judiciaire. Son royaume connait une période de plein développement culturel, intellectuel et théologique. Saint Louis aime recevoir à sa table Saint Bonaventure et Saint Thomas d’Aquin. Avec Robert de Sorbon, il fonde la Sorbonne (1257). Il suit avec attention l’achèvement de la cathédrale Notre-Dame et surtout les grandes rosaces (1255) et les porches.
Son plus grand souci est de pacifier, de réconcilier les ennemis et d’éteindre les conflits, en particulier entre la France et l’Angleterre (1258).
Contre le peuple déicide, qui s’est spécialisé dans l’usure, accusé de nombreux crimes rituels, Saint Louis va agir fermement. Il reprend les mesures de son grand-père en 1230, et protège les Français abusés par les usuriers. En 1240, il organise le « Procès du Talmud » : alors que le Pape avait demandé la destruction du livre, il veut s’assurer qu’il est bien aussi malfaisant que ce que la rumeur en dit. Il convoque quatre rabbins qui débattent avec des ecclésiastiques devant lui. L’infamie du Talmud est prouvée à l’issue des discussions : Saint Louis fait brûler en place publique tous les exemplaires saisis du livre maudit. Comme pour l’affaire du Talmud, c’est sous l’influence d’un juif converti que le roi impose le port de la rouelle aux Juifs en 1269.
Après un long périple, son corps est inhumé dans la basilique de Saint-Denis le 22 mai 1271.
Louis IX est canonisé le 4 août 1297 sous le nom de « saint Louis de France », sa fête étant fixée au 25 août.
Prière de St Louis
Dieu Tout-Puissant et éternel,
Qui avez établi l’empire des Francs pour être dans le monde
L’instrument de vos divines volontés,
Le glaive et le bouclier de votre sainte Eglise,
Nous vous en prions, prévenez toujours et partout de votre céleste lumière,
Les fils suppliants des Francs,
Afin qu’ils voient ce qu’il faut faire pour réaliser votre règne en ce monde,
Et que pour accomplir ce qu’ils ont vu,
Ils soient remplis de charité, de force et de persévérance,
Par Jésus-Christ Notre-Seigneur.
Amen
Oraison tirée d’un missel Carolingien, prière favorite du Père de Foucauld, prière officielle des scouts de France.
Ainsi – soit -il …