Hélie de Saint Marc, jeune engagé dans la résistance, avait été arrêté par les Allemands et placé dans un camp de concentration où il demeure entre 1943 et 1945. À son retour, il entre à l’École spéciale militaire (ESM) de Saint-Cyr et part en 1948 servir en Indochine, au sein du 3e Régiment étranger d’infanterie (REI) puis du 2e BEP dont il commande la 2e Compagnie indochinoise parachutiste. Ces deux affectations le conduiront à connaître les populations locales dont il partage la vie.
Son passage dans l’armée française s’achève en avril 1961. Hélie de Saint-Marc avait été traumatisé par l’abandon, exigé par la République alors aux mains du juif Pierre Mendès-France (sic), des populations indochinoises fidèles à la France, qui furent massacrées par le Vietminh et les communistes chinois lors de la « libération » du pays.
Refusant que ce scénario se renouvelle en Algérie française et face à la trahison gaulliste, il passe à l’OAS avec le 1er REP (Régiment étranger de parachutistes) qu’il dirige alors. Après l’échec du putsch, il se constitue prisonnier. Au juge d’instruction qui l’interroge il lâche : « Je préfère finir fusillé dans les fossés de Vincennes plutôt que de continuer ce métier de parjure ».
La justice gaulliste lui inflige 10 ans de réclusion criminelle.
Après sa libération, le commandant Denoix de Saint-Marc travaille dans l’industrie et participe à diverses missions humanitaires, notamment en faveur des Indochinois et des Harkis.
Il décède à La Garde-Adhémar à l’âge de 91 ans.
Allocution du commandant Denoix de Saint-Marc devant la cour martiale
Ce que j’ai à dire sera simple et sera court.
Depuis mon âge d’homme, Monsieur le président, j’ai vécu pas mal d’épreuves : la Résistance, la Gestapo, Buchenwald, trois séjours en Indochine, la guerre d’Algérie, Suez, et puis encore la guerre d’Algérie…
En Algérie, après bien des équivoques, après bien des tâtonnements, nous avions reçu une mission claire : vaincre l’adversaire, maintenir l’intégrité du patrimoine national, y promouvoir la justice raciale, l’égalité politique. On nous a fait faire tous les métiers, oui, tous les métiers, parce que personne ne pouvait ou ne voulait les faire. Nous avons mis dans l’accomplissement de notre mission, souvent ingrate, parfois amère, toute notre foi, toute notre jeunesse, tout notre enthousiasme.
Nous y avons laissé le meilleur de nous-mêmes. Nous y avons gagné l’indifférence, l’incompréhension de beaucoup, les injures de certains. Des milliers de nos camarades sont morts en accomplissant cette mission. Des dizaines de milliers de musulmans se sont joints à nous comme camarades de combat, partageant nos peines, nos souffrances, nos espoirs, nos craintes. Nombreux sont ceux qui sont tombés à nos côtés. Le lien sacré du sang versé nous lie à eux pour toujours.
Et puis un jour, on nous a expliqué que cette mission était changée. Je ne parlerai pas de cette évolution incompréhensible pour nous. Tout le monde la connaît. Et un soir, pas tellement lointain, on nous a dit qu’il fallait apprendre à envisager l’abandon possible de l’Algérie, de cette terre si passionnément aimée, et cela d’un cœur léger. Alors nous avons pleuré. L’angoisse a fait place en nos cœurs au désespoir.
Nous nous souvenions de quinze années de sacrifices inutiles, de quinze années d’abus de confiance et de reniement. Nous nous souvenions de l’évacuation de la Haute-Région, des villageois accrochés à nos camions, qui, à bout de forces, tombaient en pleurant dans la poussière de la route. Nous nous souvenions de Diên Biên Phû, de l’entrée du Vietminh à Hanoï. Nous nous souvenions de la stupeur et du mépris de nos camarades de combat vietnamiens en apprenant notre départ du Tonkin. Nous nous souvenions des villages abandonnés par nous et dont les habitants avaient été massacrés. Nous nous souvenions des milliers de Tonkinois se jetant à la mer pour rejoindre les bateaux français. Nous pensions à toutes ces promesses solennelles faites sur cette terre d’Afrique. Nous pensions à tous ces hommes, à toutes ces femmes, à tous ces jeunes qui avaient choisi la France à cause de nous et qui, à cause de nous, risquaient chaque jour, à chaque instant, une mort affreuse. Nous pensions à ces inscriptions qui recouvrent les murs de tous ces villages et mechtas d’Algérie :
« L’Armée nous protégera, l’armée restera ».Nous pensions à notre honneur perdu.
Alors le général Challe est arrivé, ce grand chef que nous aimions et que nous admirions et qui, comme le maréchal de Lattre en Indochine, avait su nous donner l’espoir et la victoire.
Le général Challe m’a vu. Il m’a rappelé la situation militaire. Il m’a dit qu’il fallait terminer une victoire presque entièrement acquise et qu’il était venu pour cela. Il m’a dit que nous devions rester fidèles aux combattants, aux populations européennes et musulmanes qui s’étaient engagées à nos côtés. Que nous devions sauver notre honneur.
Alors j’ai suivi le général Challe. Et aujourd’hui, je suis devant vous pour répondre de mes actes et de ceux des officiers du 1er REP, car ils ont agi sur mes ordres.
Monsieur le président, on peut demander beaucoup à un soldat, en particulier de mourir, c’est son métier. On ne peut lui demander de tricher, de se dédire, de se contredire, de mentir, de se renier, de se parjurer. Oh ! je sais, Monsieur le président, il y a l’obéissance, il y a la discipline. Ce drame de la discipline militaire a été douloureusement vécu par la génération d’officiers qui nous a précédés, par nos aînés. Nous-mêmes l’avons connu, à notre petit échelon, jadis, comme élèves officiers ou comme jeunes garçons préparant Saint-Cyr. Croyez bien que ce drame de la discipline a pesé de nouveau lourdement et douloureusement sur nos épaules, devant le destin de l’Algérie, terre ardente et courageuse, à laquelle nous sommes attachés aussi passionnément que nos provinces natales.
Monsieur le président, j’ai sacrifié vingt années de ma vie à la France. Depuis quinze ans, je suis officier de Légion. Depuis quinze ans, je me bats. Depuis quinze ans j’ai vu mourir pour la France des légionnaires, étrangers peut-être parle sang reçu, mais français par le sang versé.
C’est en pensant à mes camarades, à mes sous-officiers, à mes légionnaires tombés au champ d’honneur, que le 21 avril, à treize heure trente, devant le général Challe, j’ai fait mon libre choix.
Terminé, Monsieur le président.
Grand Respect à cet Homme !!!
Hélie de Saint-Marc… « Je préfère finir fusillé dans les fossés de Vincennes plutôt que de continuer ce métier de parjure ».
A ce Cher Commandant Denoix de Saint-Marc, la justice gaulliste lui infligera 10 ans de réclusion criminelle.
Très belle page mémorielle dont on ne peut, une fois de plus, que remercier la rédaction Jeune Nation.
Mais, en tant que présidant l’association regroupant les anciens de l’OAS, je tiens à répéter que pour nous, qui fument et resteront jusqu’à la dernière extrémité des hommes d’action et de combat, seule compte l’efficacité dans la lutte d’aujourd’hui et de demain.
Raison pour laquelle l’aspect mémoriel n’a de sens à nos yeux que s’il permet de s’appuyer sur notre expérience pour armer moralement et intellectuellement les jeunes qui prennent notre suite dans la lutte pour la survie de notre nation. Et d’abord pour leur éviter de répéter nos propres erreurs !
La première étant de négliger la lutte psychologique : Notre défaite a démontré que, aussi fanatiques que nous ayons étés, une victoire n’était pas possible dans un pays dont l’opinion publique était favorable à nos adversaires.
Les plus éminents spécialistes de la guerre subversive, tel le colonel Godard, chef du 5ème bureau en charge de la lutte psychologique, d’abord en Indochine puis en Algérie sont arrivés à cette conclusion, encore plus valable dans la perspective les combats qui nous attendent au XXIème siècle :
« QUE CE SOIT SUR LE TERRAIN SUBVERSIF OU ELECTORAL, C’EST LA MOBILISTION DES CONSCIENCES POUR OU CONTRE UN OBJECTIF QUI CONDITIONNE REUSSITE OU ECHEC DANS LES CONFRONTATIONS MODERNES. ET TOUTE DEFAITE D’UNE MOUVANCE POLITIQUE EST LA CONSEQUENCE D’UN RECUL, DANS L’OPINION PUBLIQUE, DES VALEURS SUR LESQUELLES ELLE N’A PAS SU OU PAS PU COMMUNIQUER »
Ce qui justifie, d’ailleurs, la parution régulière de cette « lettre de Jeune Nation » qui ne sera jamais assez lue et commentée parmi les plus jeunes…
Et pourtant le triste De Gaulle est toujours la référence de la grandeur de la France dans la conscience de certains , ces malheureux qui ne connaissent pas l’histoire du 20. siècle …
À quand un nouveau Denoix pour notre pays ?
L’abandon de l’Indochine et de l’Algérie c’est le partage de Yalta en vue de la III° Guerre mondiale, mais rendu caduc par la force de la vérité assénée par le pape saint Jean-Paul II. Charles Degaulle n’a était que le bilboquet des forces marxistes. Comme tous les bilboquets, il est encore là pour capter la crédulité des français. Mais cela n’a qu’un temps. Ce sont les peuples indochinois et algériens qui un jour, débarrassés du mensonge conformiste qui les paralyse, rendront justice aux grands français qui les ont défendus. Mais il faut d’abord que les français se débarrassent du mensonge résistancialiste.
Baudouin
J’ai assisté à son enterrement à la Cathédrale Saint-Jean de Lyon et, coïncidence, je suis en train de lire
» Les Champs de Braises « , le seul que je n’avais pas lu, Sans doute le meilleur, ses Mémoires.
Que dire sinon…une Admiration sans bornes pour un Homme comme on n’en fait plus.
Le vrai crime ce n’est pas l’indépendance de l’Algérie, elle était en quelque sorte inéluctable. Le vrai crime c’est l’abandon des harkis, la remise du pouvoir du FLN et non aux chefs des willayas et l’absence d’indemnisation des pieds noirs (je rappelle que les esclavagistes ont été indemnisés lorsque l’esclavage a été aboli aux Antilles). La vrai bêtise c’est quand même qu’un empire conquis par la gauche a trouvé des gens de droite suffisamment stupides pour le défendre comme l’avait si justement fait remarquer Guillaume FAYE. La vrai interrogation, c’est : si DE GAULLE avait dit qu’il voulait donner l’indépendance à l’Algérie, aurait il réussi à prendre le pouvoir ? Le courage, l’honneur, la loyauté c’est bien, mais avoir un bon jugement et accorder sa confiance à bon escient, ce n’est pas mal non plus.
La « vraie bêtise », pauvre « Momo », c’est ce genre de sottise péremptoire !
– Empire conquis par la gauche ? Je ne savais pas – mais vous nous le révélez ! – que Bonaparte, qui a demandé au commandant Boutin d’établir un plan pour la prise d’Alger, puis le Roi Charles X qui a appliqué ce plan en 1830, étaient DE GAUCHE. De même que j’ignorais le gauchisme du Duc d’Aumale qui a sabré la smala d’Abdelkader pour le compte de ce Trotskiste notoire qu’était Napoléon III…
Quant à ce brave Guillaume Faye, que j’ai côtoyé pendant des années, tous ses proches savent qu’il a cumulé deux parcours de vie tristement opposés.
– Il y a eu le Guillaume proche d’Alain de Benoist, à la grande époque du GRECE… époux d’une demoiselle de Meuse….
– Puis le Guillaume divorcé, abruti de cocaïne, sévissant sur des médias douteux, et dont les écrits délirants désolaient ses amis. Il semblerait que ce soit à ce Faye là que vous vous identifiez…
L’un des plus grands Français du siècle passé qui conservera mêmes honneurs et gloire dans le cœur des Français que Jean-Marie LE PEN, BAINVILLE, MAURRAS er quelques autres.
Ce fut un grand soldat fidèle aux siens, aux nôtres, à nos anciens, un véritable chevalier pour qui l’honneur, la vérité et la justice comptaient davantage que l’avencencement, les breloques et les galons.
Ce fut un grand Français qui servit la France et les Français plutôt que la République
Cher Nicolas Zahar,
D’accord avec votre affirmation enthousiaste.
Mais il faut pourtant « raison garder », et éviter que les mérites d’un seul laissent dans l’ombre les mérites des autres lors des derniers combats pour garder ce qui fut le fleuron de notre Empire Colonial : l’Algérie Française.
La révolte de Hélie de Saint-Marc n’a duré que trois jours, à l’occasion du Putsch d’avril 1961, puis il s’est rendu aux gaullistes, contrairement aux généraux Salan, Challe, Jouhaux et Zeller, mais aussi contrairement aux colonels Gardes, Godard, Argoud, et tant d’autres, tel le capitaine Sergent, qui ont basculé dans la clandestinité pour continuer le combat dans l’OAS pendant plus d’un an 1/2.
Sans parler d’autres héros qui ont donné leur vie, tels le Colonel Jean-Marie Bastien-Thiry, le commandant Bazin et surtout le prestigieux lieutenant Roger Degueldre.
Mais aussi Jean Marceteau de Brem, Claude Piegst, Albert Dovecar, assassinés par la racaille gaulliste.
OUI ! ces ultimes combats contre la trahison gaulliste ont mis en lumière l’abnégation totale et l’héroïsme des meilleurs d’entre nos soldats et militants.
Je les salue ici avec respect et vous prie de ne pas les oublier.