La culture de mort ne connaît ni trêve ni répit. Inquiet de la baisse des avortements liée au confinement et alerté par des personnalités et des élues fanatiquement pro-IVG, le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran a saisi en urgence le 4 avril la Haute Autorité de Santé (HAS) afin d’émettre un avis sur la possibilité d’étendre le délai de réalisation des IVG médicamenteuses hors milieu hospitalier de sept à neuf semaines d’aménorrhée. Le ministre de la Santé et la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes, l’affreuse Marlène Schiappa, encouragent par ailleurs l’ensemble des médecins en ville et les sages-femmes libérales à s’engager dans le maintien des IVG médicamenteuses, et demandent aux établissements de santé d’assurer la continuité des IVG instrumentales. Que ces acronymes (IVG) sont horribles et cachent une réalité encore plus effrayante ! Même en période de grave crise sanitaire, d’épidémie, pour les pouvoirs publics il faut continuer à tuer de manière industrielle les enfants à naître.
Ce même 4 avril, samedi de la Passion et veille des Rameaux, on apprenait le décès à 91 ans du médecin embryologiste Xavier Dor, mort du coronavirus et connu pour son engagement militant et inlassable contre l’avortement. Opposé à la loi Veil et à toutes les législations mortifères et criminelles qui l’ont suivie, fondateur en 1986 et président pendant trente ans de l’association SOS Tout-Petits, ce fervent catholique avait compris toute la radicalité du message évangélique et savait qu’on ne peut accepter le moindre compromis quand il s’agit de la défense de la vérité et de la vie. Aussi alla-t-il jusqu’au bout de son combat pour empêcher le massacre industriel des innocents. Et face à lui les partisans du crime et de la culture de la mort ne reculèrent devant rien pour le faire taire. Comme pour le professeur Faurisson contre lequel on édicta en 1990 une législation d’exception, la loi Gayssot, pénalisant le révisionnisme historique, le Parlement vota en janvier 1993 contre le docteur Dor une législation également très spéciale, le « délit d’entrave à l’IVG », la loi Neiertz destinée à combattre les prétendus « commandos anti-IVG » de Xavier Dor et de ses amis. Le professeur Faurisson n’avait pas le droit de contester l’existence et l’ampleur du crime de masse imputé aux nationaux-socialistes contre les juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, le docteur Dor n’avait pas le droit d’empêcher le crime de masse réalisé par la République judéo-maçonnique contre les enfants à naître. Le combat de ces deux géants, Dor et Faurisson, nés à quelques jours d’écart (30 et 25 janvier 1929), a été récompensé par la création de deux nouveaux délits institués par leur République de mort et de mensonge.
Le docteur Dor avait compris que lorsque l’on défend une cause sacrée il faut être capable de tout perdre pour la servir, sa réputation, sa santé, sa vie, sa liberté, ne reculer devant aucun sacrifice, aucune difficulté, aucune brimade, aucune persécution. Ce héros des temps moderne, humble et discret, d’une impressionnante bonté, d’une gentillesse émouvante, a été condamné onze fois par les tribunaux de la République ; il a été ruiné, devant payer des dizaines de milliers d’euros d’amendes et de dommages et intérêts pour avoir seulement prié devant les avortoirs, récité le Rosaire, avoir donné à une femme cherchant à avorter une paire de chaussons de nourrisson (une avocate des partis civiles cherchant à le faire embastiller avait osé tempêter à l’un de ses multiples procès contre « l’insupportable violence… des chaussons » !) Il a même été emprisonné pour avoir défendu jusqu’au bout de ses forces le droit à la vie, les intrus du Vatican lui ayant refusé en décembre 1997 l’asile politique qu’il avait demandé. La “nonciature” à Paris le reçut alors de manière méprisante et le chassa promptement, ce qui en dit long sur le degré de sincérité des propos de Wojtyla, alors en place, contre l’avortement et la culture de mort.
Contrairement à tous ceux qui croient habile de faire des concessions, de ne pas mettre en avant ses convictions religieuses, de ne pas parler de Dieu, au nom d’une prétendue efficacité, afin de ne pas choquer, de ne pas diviser, de ne pas être incompris, le docteur Dor dont la foi était si rayonnante, si lumineuse, si entraînante, parlait ouvertement, à propos du massacre des innocents de « crime contre Dieu », titre du livre qu’il consacra à son combat de toute une vie. Il mettait ouvertement en cause la franc-maçonnerie dans la destruction de la patrie, de la famille, de la vie, dans le vote et l’application des lois légalisant successivement le divorce, la pilule contraceptive, l’avortement, le Pacs, le “mariage” homosexuel, la procréation médicalement assistée et demain certainement l’euthanasie active et la gestation pour autrui. Ses adversaires le traitaient d’illuminé, de fou, de fanatique voire de haineux alors qu’il était la bonté même, ne prononçant jamais un mot plus élevé que l’autre, répondant à tous avec une égale douceur, pardonnant à ses détracteurs, condamnant le péché mais tellement compatissant pour le pécheur. Il ne se plaignait jamais alors qu’il était quasiment aveugle et avait subi en vain une quinzaine d’opérations des yeux, il ne répondait jamais aux insultes, aux crachats et aux projectiles qui lui étaient lancés par des contre-manifestants gauchistes, haineux et blasphémateurs lorsqu’il organisait avec une belle constance d’âme et une vraie intrépidité ses rassemblements et prières de rue pour la vie.
Cet homme érudit qui fut chercheur en embryologie cardiaque à l’INSERM et maître de conférence à l’université Paris VI et qui s’est éteint après avoir reçu les derniers sacrements de l’Eglise était enfin un dévot à la Sainte Vierge. Il distribuait les médailles miraculeuses car il savait que si l’action est nécessaire, si l’engagement du chrétien dans la cité est indispensable, s’il faut dénoncer le mal et prêcher la vérité à temps et à contretemps, il faut d’abord et avant tout placer son refuge, son espérance, ses certitudes dans la prière. Fervente, constante, ardente, de tout son cœur et de toute son âme.
Le docteur Dor manquera au combat pour la vie et contre les puissances de ténèbres. Quels sont en effet aujourd’hui les hommes de son envergure, de son courage, de sa force tranquille au milieu des pires adversités alors même que la situation ne fait qu’empirer et que le mal ne cesse de s’étendre, de s’approfondir, de se métastaser : apostasie universelle, perte de la foi, des principes et des repères moraux, dislocation des familles, destruction des intelligences, paralysie des volontés ? Il nous faut pourtant poursuivre inlassablement son combat. En méditant son exemple, en retenant sa leçon. Alors que les pouvoirs publics et les médias cherchent à provoquer une peur panique, il nous faut imiter le docteur Dor : malgré les ténèbres et les ruines qui nous environnent, malgré les trahisons et les déceptions, malgré les échecs et les contradictions, il ne nous faut ni faiblir ni faillir. Ne pas avoir peur, ni des ennemis, ni de la privation de la vie ou de la liberté, dire la vérité. Sans concession, sans faux-semblants, sans accommodements. Convaincus que si nous vivons aujourd’hui le temps de la Passion viendra un matin de Pâques celui de la Résurrection.
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RIVAROL.
Editorial du numéro 3419 de RIVAROL daté du 8 avril 2020
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