Une élection réserve toujours son lot de surprises et le premier tour des régionales et départementales du 20 juin 2021 n’en a pas été exempt. Si l’abstention était attendue à un niveau élevé, personne n’imaginait qu’elle approcherait les 70 %, si bien que ces deux scrutins sont marqués par la participation la plus faible de toute l’histoire des élections en France, à la seule exception du référendum instaurant le quinquennat en septembre 2000. Plus de deux Français sur trois inscrits sur les listes électorales (66,74 %) ne se sont pas déplacés pour aller voter. C’est sans précédent pour une élection à deux tours. Et cela témoigne du désintérêt, voire du dégoût, de la grande majorité de nos compatriotes pour les partis et personnalités politiques qui ne suscitent manifestement aucun enthousiasme. La hausse continue de l’abstention est certes une donnée structurelle de la vie politique depuis plusieurs décennies, mais elle atteint désormais des sommets vertigineux. Les Français sont majoritairement convaincus qu’il ne sert à rien de se déplacer dans l’isoloir, que rien ne changera dans leur vie quotidienne et il est bien difficile de leur donner tort.
Sans doute l’organisation d’élections au début de l’été, au moment du retour du beau temps, des longues journées ensoleillées et de la fin du couvre-feu n’a pas non plus favorisé l’afflux massif des électeurs dans les isoloirs. De même la concomitance de deux scrutins complexes, peu lisibles (régionales et départementales) à deux tours, avec chaque fois deux urnes dans chaque bureau de vote, n’a-t-elle sans doute pas aidé non plus à favoriser la participation. Non plus que les incidents dans la distribution des professions de foi ou les retards dans l’ouverture de certains bureaux de vote, comme à Marseille, faute d’assesseurs. Mais ce n’est pas là l’explication essentielle : la raison principale de cette chute vertigineuse de la participation (seize points de moins qu’aux dernières régionales) tient dans le désintérêt, voire dans le rejet, du peuple envers les partis et personnalités politiques. La démocratie donne un goût de sang et de vomi dans la bouche. Tout y est petit, médiocre, faisandé, avarié, frelaté. Tout n’est que mensonge, leurre et manipulation. Les marchands d’illusion ne semblent plus faire recette, et au fond c’est tant mieux vu ce qu’ils sont et ce qu’ils font.
Ce scrutin est également marqué par des résultats extrêmement faibles pour la majorité présidentielle. L’ensemble des listes présentées par la République en marche, avec ses alliés du Modem, plafonnent à 11 % des suffrages exprimés. Le parti d’Emmanuel Macron ne peut se maintenir au second tour que dans huit régions métropolitaines sur treize. La liste LREM dans les Hauts-de-France sur laquelle figuraient pas moins de cinq ministres, dont l’insupportable garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, est éliminée avec 9,14 % des suffrages. La décence voudrait que ses ministres battus démissionnent immédiatement de leurs fonctions, c’est ce qui se pratiquait naguère, mais ce serait beaucoup demander à ses misérables qui se refusent à appliquer le principe de responsabilité quand il s’agit de leur auguste personne. La liste macroniste est également éliminée dès le premier tour dans la région Auvergne-Rhône-Alpes avec 9,87 % des suffrages et en Occitanie avec 8,78 %.
Pour sauver la face, le parti du Président explique qu’il n’avait pas de sortants, pas de présidence de région et qu’il part donc de zéro. Cela ne suffit toutefois pas à expliquer ce résultat catastrophique. En 2017, le mouvement En Marche avait à peine un an d’existence et ne s’était présenté à aucune élection. Cela n’avait pas empêché son candidat, Emmanuel Macron, d’obtenir 24 % au premier tour de la présidentielle et d’arriver premier de tous les postulants. L’argument ne vaut donc pas. Et ce d’autant moins qu’aux européennes de 2019, la liste macroniste, pourtant conduite par une candidate plus que médiocre, Nathalie Loiseau, avait encore obtenu un score honorable (22,42 %). Il est donc difficile de ne pas voir aussi dans le résultat de ce premier tour un rejet d’Emmanuel Macron et de son gouvernement. Même si les considérations locales semblent cette fois-ci avoir dans l’ensemble primé sur le national, comme en témoigne l’extraordinaire prime aux sortants qui a caractérisé ce scrutin.
[…]Jérôme BOURBON, RIVAROL
Ce sont les écolos gauchistes qui vont gagner la présidentielle, c’est l’aboutissement logique d’une gauchisation sans retour de le France depuis 100 ans.
Vous citez le Pen dans le titre de votre édito, sans plus y faire alusion ensuite. C’est domage, j’aurais voulu connaître votre sentiment concernant la campagne du RN pour ces élections.
la campagne du RN a très bien été expliquée par ZEMMOUR. Plus Marine Le Pen abandonne les fondamentaux et idées originales du FN, plus elle ne représente plus d’intérêts ni pour les anciens et ni pour les nouveaux électeurs. CQFD.
Le problème n’est pas « élite » contre « peuple », ça, c’est une vision marxiste,
le problème, c’est que les habitants de ce territoire qui s’appelait la France n’ont plus rien à voir les uns avec les autres, qu’ils fassent ou non partie de l’élite, on ne voit donc pas pourquoi ils iraient voter pour un destin commun.