Le poète, traducteur et critique littéraire suisse Philippe Jaccottet est mort ce mercredi 24 février à l’âge de 95 ans, a annoncé sa famille. À la tête d’une vaste œuvre poétique, son idéal artistique était de produire des textes « contre le vent et l’obscurité ».
Né en 1925 à Moudon en Suisse, Philippe Jaccottet s’installe avec sa famille à Lausanne en 1933. Faisant preuve très tôt d’un goût pour les mots et l’écriture, celui-ci se confirme à travers la rencontre du poète et photographe Gustave Roud, qui lui fait découvrir la littérature allemande et forme sa sensibilité à la nature.
Pendant ces études de lettres à l’Université de Lausanne, Jaccottet publie régulièrement des textes dans des revues, notamment des poésies et des pièces de théâtre tout en poursuivant son apprentissage et sa pratique de la traduction.
Il rencontre de nombreux hommes de lettres, comme Francis Ponge, Jean Paulhan, Yves Bonnefoy, Jacques Dupin ou encore Pierre Leyris, et les échanges entre poètes l’aident à arrêter sa propre voix. L’Effraie, recueil paru en 1953 chez Gallimard, fonde l’œuvre poétique de Philippe Jaccottet.
Cette même année marque son installation à Grignan, dans la Drôme, dont les paysages viendront nourrir sa poésie. Il poursuit ses publications, s’essayant au récit en prose, ainsi que son œuvre de critique littéraire.
La plupart de ses textes poétiques sont publiés par les éditions Gallimard. Jaccottet a été plusieurs fois récompensé au cours de sa carrière, notamment par le Grand Prix de Poésie de la SGDL, en 1998, le Prix Goncourt de la poésie, en 2003, ou encore le Prix mondial Cino-Del-Duca, en 2018.
Son ouvrage le plus récent, Le Dernier Livre de Madrigaux, sera publié le 4 mars prochain par Gallimard. Dans ce recueil d’une trentaine de poèmes, il livre une version moderne des grands textes qui l’ont inspiré.
Disons le d’emblée, Philippe Jacottet n’était pas de nos idées. Critique bien implanté dans le monde littéraire français, il était loin d’être un maudit. Et pourtant, il a fait d’avantage pour la France et l’Europe que bien des leaders d’opinions ou de militants. En plus de son oeuvre poétique d’une grande beauté, il était également un traducteur, et pas n’importe lequel. C’est à lui que l’on doit les meilleurs traductions de classiques incontournables de notre tradition et de notre culture européenne : Homère, Hölderlin, Goethe ou encore Thomas Mann.
Alors non, nous ne chanterons pas « La Cavalcade » pour le bon poète ; mais c’est un homme de valeur, un transmetteur dans le sens de le plus noble que nous avons perdu. Qu’il repose en paix.
Hölderlin, Goethe ou encore Thomas Mann. Incontournables? Tous des gnostiques, fils de Satan…votre chemin vous mènera en enfer (et pas nulle part) si vous n’y prenez garde.
Au moins je n’y croiserai pas l’emmerdeur que vous semblez être.