Israël s’est doté de la bombe atomique en vertu du principe selon lequel elle n’a pas d’ami et d’allié dans la région. Si elle n’a pas d’ami et d’allié dans la région, qu’est-ce qu’elle y fait ? Elle n’a pas non plus d’ami et d’allié ailleurs, peut-être ? Quoi qu’il en soit, c’est faux, en cherchant bien, nous avons quand même réussi à dénicher un allié d’Israël au Moyen-Orient, et c’est bien le seul : le porte-avions à propulsion nucléaire, Sa Majesté l’USS Gerald R. Ford. Mis en service seulement en 2022, c’est directement sa première mission de combat : défendre Israël.
Les États-Unis pris au piège de l’arsenal nucléaire Israélien
Est-ce un ami pour autant ? Ce n’est pas entièrement certain, les Américains sont bien conscients que si la situation s’embrasait dans la région avec d’autres acteurs qui entrent en jeu, le Hezbollah, l’Iran, l’Irak, voire, d’autres États poussés par leur population, Israël pourrait utiliser son arsenal nucléaire en vertu de la doctrine Samson, c’est-à-dire, tirer sur les capitales européennes, coupables de n’être pas venues à son secours, et détruire les champs de pétrole afin qu’ils ne puissent plus servir à personne, surtout pas aux États-Unis.
Or, justement, début novembre, le ministre israélien des Affaires de Jérusalem et du Patrimoine, Amichai Eliyahu, a fait une déclaration tonitruante. Dans une interview accordée à la radio nationale, il a estimé que l’utilisation d’armes nucléaires dans la bande de Gaza n’était pas exclue, que c’était « l’une des options ». Mais de quelles bombes nucléaires parle ce ministre, de celles qu’Israël n’a soi-disant jamais eues ? De celles dont l’AIEA n’a jamais entendues parler ?
Voilà donc les États-Unis pris à leur propre piège, le fait qu’Israël soit très probablement engagée dans le développement et la production d’armes nucléaires fait l’objet de spéculations qui ne datent pas d’hier. Selon Martin van Creveld, un historien et théoricien militaire israélien né aux Pays-Bas, les États-Unis ont bien conscience des efforts de leur allié stratégique depuis l’administration Kennedy. De plus, on pense qu’en 1969, Golda Meir et Richard Nixon ont conclu un accord en vertu duquel les parties se sont engagées à assurer le secret du programme nucléaire d’Israël : les États-Unis, par le biais de pressions non publiques sur l’ONU (et l’AIEA en tant qu’émanation de l’ONU), Israël, à son tour, a promis de ne pas effectuer d’essais. Ainsi, pendant des décennies, Washington a violé le premier article du TNP, qui interdit « d’aider, d’encourager et d’inciter » un État non nucléaire à accéder à la technologie et à la production.
En octobre 2022, l’Assemblée générale des Nations unies a appelé l’État hébreu à renoncer aux armes nucléaires et à transférer à l’AIEA toutes les installations nécessaires à leur développement et à leur production. 152 États ont voté pour, cinq contre : les États-Unis, le Canada, Israël, la Micronésie et les Palaos – c’est sans doute le poids de l’influence de la Micronésie et des Palaos qui aura été déterminant.
Par conséquent, Israël va rester avec son arsenal, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, qui s’occupe du contrôle des armements, Israël possède 90 armes nucléaires et continue de moderniser ses vecteurs. En outre, le Centre pour le contrôle des armements et la non-prolifération écrit dans un rapport de 2020 qu’Israël dispose de suffisamment de plutonium de qualité militaire pour produire 100 à 200 unités supplémentaires.
Le rôle de la France dans l’histoire de la bombe israélienne
Mais il serait injuste d’oublier le rôle de la France dans l’acquisition de la bombe par Israël, la France a d’ailleurs elle aussi dépêché en Méditerranée le Tonnerre, lequel n’est pas en premier lieu un hôpital flottant, mais un puissant bâtiment de projection de forces, les craintes et les motivations de la France doivent être sensiblement les mêmes que celles des États-Unis étant donné que c’est elle qui a favorisé à l’origine le programme nucléaire militaire Israélien, voici quelques extraits d’un article paru dans la revue du parlement iranien il y a deux ans.
« Les États-Unis refusant catégoriquement de fournir à Israël la technologie du plutonium, David Ben Gourion mise tout sur la France. Dès 1953, son protégé Shimon Peres, directeur général du ministère de la Défense, est chargé de mener une campagne de lobbying afin de convaincre les dirigeants français d’aider son pays. Et cela va marcher !
Du 17 au 19 juin 1956, au château de Vémars (Val-d’Oise) – propriété appartenant à Gustave Leven, PDG de Perrier (eau minérale) et grande figure de l’Alliance israélite universelle – se tient une réunion secrète. Il y a, côté français, Abel Thomas, le directeur de cabinet du ministre de la Défense Maurice Bourgès-Maunoury, le général Maurice Challe, chef d’état-major des forces armées, et Pierre Boursicot, le patron du SDECE (contre-espionnage). Côté israélien, Moshe Dayan, le chef d’état-major, Yehoshafat Harkabi, le chef du renseignement militaire, et, bien sûr, Shimon Peres…
À l’abri des regards, les uns et les autres discutent des modalités d’une future coopération nucléaire.
Le 22 octobre 1956, dans une villa discrète de Sèvres (Hauts-de- Seine), le président du Conseil, le socialiste Guy Mollet et Maurice Bourgès-Maunoury donneront leur accord aux Israéliens pour la construction d’un complexe nucléaire à Dimona. (Une réunion tenue sans compte rendu ni procès-verbal.) Les travaux des futures installations de Dimona démarrent fin 1957. (Deux étages purement factices et six niveaux enterrés sont prévus : il faut donc creuser à plusieurs dizaines de mètres de profondeur). Le chantier est piloté par le CEA. Une agence parallèle de sécurité et de renseignements qui n’a de compte à rendre qu’au directeur du CEA est mise en place. Elle travaille main dans la main avec le Mossad.
En octobre 1957, Israël et la France signèrent un accord diplomatique et une série d’accords techniques. La France s’engagea à fournir la pile atomique qui allait être réalisée à Dimona, de l’uranium enrichi et le matériel nécessaire pour la fission du plutonium. Si l’accord portait officiellement sur une pile atomique d’une puissance de 24 mégawatts, les sources américaines et françaises l’estimèrent à 150 mégawatts. De son côté, Israël s’engagea à n’utiliser ces installations qu’à des fins civiles. Qui le croira ?
Fin 1964, Dimona entre en service et peut livrer de 5 à 7 kilos de plutonium par an. Deux ans après, la première bombe A israélienne est prête. Lors de la guerre des six jours (juin 1967) Israël avait prévu de faire éclater une bombe nucléaire dans la Sinaï en cas de problème sur le terrain pour impressionner les Égyptiens.
Quelques mois plus tard, Israël teste avec succès les missiles Jéricho, conçus pour transporter les têtes nucléaires. Ils proviennent de France et ont été fournis clandestinement par le groupe Dassault. »
Source partielle : les Izvestias | Есть ли у Израиля ядерное оружие (iz.ru)
Le « Tonnerre » peut aussi être prépositionné pour une opération de libération des otages.
Petite blague, qui a dit en premier:
«Celui qui n’est pas avec moi est contre moi.»
Attali? non
Hitler? non
C’est Jésus Christ!
Jésus dit : «Celui qui n’est pas avec moi est contre moi, et celui qui n’assemble pas avec moi disperse.» Matthieu 12:30