Le 23 décembre 1938, les troupes nationalistes commencèrent leur attaque sur le Sègre, rompant le front républicain le même jour. Afin de les ralentir, le gouvernement républicain envoya pour les arrêter le Ve corps d’armée, sous le commandement du général Enrique Líster. Il résista aux assauts franquistes durant douze jours, jusqu’au 3 janvier 1939. Une attaque de chars obligea finalement les républicains à se retirer, et les jours suivants les troupes franquistes s’emparèrent de Borjas Blancas. La retraite se transforma alors en fuite.
Le commandement républicain en Catalogne, dirigé par le général Vicente Rojo, organisa la résistance avec plusieurs lignes de défense (appelées L-1, L-2, L-3, et L-4), mais elles étaient faiblement défendues. Les défenseurs furent soit encerclés soit dépassés par les forces nationalistes en quelques jours. Le général Juan Yagüe mena alors lui-même les opérations et entra, le 14 janvier, dans Tarragone, s’approchant de façon inquiétante de Barcelone. La capitale catalane était d’ailleurs la cible de bombardements de plus en plus fréquents et meurtriers.
À la nouvelle de la chute de Tarragone, la retraite se transforma en une fuite chaotique de réfugiés républicains quittant toute la région, luttant pour marcher jusqu’à la frontière française. La France décida d’ouvrir les passages frontaliers afin seulement de laisser entrer en Espagne le matériel de guerre qui était destiné à la République. Mais la plus grande partie des troupes républicaines était démoralisée par les défaites successives et le découragement que leur communiquait la foule énorme des réfugiés. De plus, elle était composée en grande partie de soldats jeunes et inexpérimentés (surnommés la « Quinta del biberón ») ou bien trop âgés.
Le 24 janvier, les franquistes traversèrent le Llobregat dans les environs de Barcelone, poussant le gouvernement républicain qui fuit à Gérone. Quelques miliciens communistes tentèrent de défendre la ville en élevant des barricades, mais leurs efforts butèrent sur le découragement de la population civile et le flux incessant des réfugiés qui gênaient leurs efforts. Le 26, à midi, les nationalistes entrèrent dans le centre de la ville et occupèrent toute la ville sans rencontrer de résistance.
Après la chute de Barcelone, les réfugiés poursuivirent à pied ou par tout moyen possible leur marche vers la frontière française, tandis que les troupes républicaines opposaient une faible résistance à l’avancée ennemie, s’unissant finalement au cortège des réfugiés. Le 25 janvier, le gouvernement français demanda à former une « zone neutre » en territoire espagnol où auraient pu s’installer les réfugiés sous contrôle international, et évitant d’avoir à ouvrir la frontière aux milliers de civils qui s’y pressaient. Mais Francisco Franco repoussa la proposition et la France dut se résoudre à ouvrir la frontière aux réfugiés dans la nuit du 27 janvier.
Le 28, ce sont 15 000 personnes qui traversèrent, puis 140 000 en trois jours. À partir du 5 février, ce qui restait de l’armée républicaine fut autorisé à franchir la frontière, précédant de quelques heures l’arrière-garde, c’est-à-dire l’armée de l’Ebre et la division Durruti. Les soldats républicains durent remettre leurs armes à la gendarmerie française. Les réfugiés arrivaient en France après une longue marche, à travers les Pyrénées et dans le froid du mois de janvier. Les autorités françaises établirent rapidement des camps d’internement afin d’y regrouper les réfugiés : ainsi commençait pour eux un long exil.
Pendant ce temps, l’avancée des nationalistes ne ralentissait pas, ne rencontrant aucune résistance. Le 5 février, les troupes du général Yagüe (dont les Italiens, les Marocains et les requetés navarrais) s’emparèrent de Gérone, forçant le gouvernement républicain à se replier sur Figueras, où le président Juan Negrín réunit une dernière fois son gouvernement. Le 8 février, Figueras tomba à son tour avec le gouvernement de la République. Le président de la République, Manuel Azaña, traversa à son tour la frontière. Le 10 février, les troupes franquistes rejoignaient et s’établissaient sur tous les postes frontière : la Catalogne était tombée.
Pendant plusieurs années, des cadavres de prêtres, de soldats, d’intellectuels fidèles à l’Espagne éternelle seront exhumés des charniers qui ont ponctué la route de l’exil de l’hideuse cohue des fuyards rouges.
¿España?
¡Una!
!Grande!
¡Libre!
!Arriba España !
!Arriba siempre!
« La guerre d’Espagne » de Guy HERMET, un livre remarquable sur cette terrible guerre civile fomentée, comme d’habitude, par les mêmes, des révolutionnaires rouges inspirés par la Révolution anti française et sa TERREUR. Grâce à Dieu l’Espagne, comme l’Italie, sont parvenus à éviter la « dictature du prolétariat », mais à quel prix !
Notons que les meilleurs soldats, aux attitudes les plus nobles, furent les caristes, ces royalistes de Navarre désignés comme des « fanatiques » catholiques.