Pierre Sidos est le fondateur du mouvement nationaliste L’Œuvre Française, créé le 6 février 1968. Il en a été le président jusqu’en février 2012, date à laquelle le flambeau a été passé à Yvan Benedetti. Contrairement à la plupart des autres formations nationalistes, L’Œuvre Française a toujours assumé des positions nettement opposés au judaïsme et au sionisme.
L’Œuvre Française vue par elle-même
Le réveil des forces nationales françaises dans les années 1980 a préludé au retour en force fulgurant du nationalisme dans le monde, nationalisme que l’on a vu renaître avec ardeur sous les cendres du communisme en Europe de l’Est.
En France, émergeant à la périphérie du Front National, partie visible de l’iceberg en quelque sorte, les mouvements nationalistes se sont ragaillardis. Au sein de cette mouvance, parfois chaotique, toujours diverse, que l’on qualifie communément d’« extrême droite » , une formation politique se distingue des autres: L’Œuvre française, en effet, occupe une place originale dont la singularité tient tout à la fois à sa doctrine, à ses moyens d’action et à la personnalité même de son président.
Depuis quelques mois, l’influence du mouvement présidé par Pierre Sidos va croissant dans le paysage politique, affermie sans cesse par un afflux sensible d’adhésions.
D’où vient donc que l’on préfère placer sa confiance, ses espérances dans L’œuvre française plutôt que dans tel autre rassemblement ?
L’Œuvre Française : une philosophie de la vie
Son succès, L’Œuvre française le doit d’abord à deux qualités essentielles entre toutes : son sérieux inébranlable et une constance politique mise au service d’une doctrine solide, laquelle ne vise pas moins que l’inspiration d’une véritable philosophie de la vie.
Créée le 6 février 1968, dans le souvenir des émeutes parisiennes du 6 février 1934 et de l’assassinat du poète Robert Brasillach en 1945, L’Œuvre française a toujours travaillé en un sens : « Réunir les Français qui veulent l’instauration d’un état nationaliste, traditionnel dans son principe et moderne dans ses institutions ».
A la différence d’une pléthore de groupements ou de cercles, souvent fantaisistes et hâbleurs, l’Œuvre est un mouvement politique complet ; il possède tout son corps de doctrine, toutes ses grandes références, son répertoire d’expériences propres, les méthodes essentielles de sa propagande et de son organisation ainsi que ses signes de ralliement. Il n’est jusqu’à l’emblématique qui ne soit fondée sur une esthétique propre.
Célébrée désormais par l’ensemble des nationalismes de France et d’Europe, la croix celtique a fait son entrée en politique au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et cela, à l’initiative de Pierre Sidos. D’abord adoptée comme emblème du mouvement Jeune Nation, elle a été tout naturellement choisie ensuite comme symbole de L’Œuvre Française. Elle constitue l’emblème national le plus ancien puisque les Celtes la faisaient correspondre à la représentation du soleil, symbole de vie et d’autorité. Aujourd’hui, la croix celtique est indissociable de la devise et du but ultime poursuivi par L’Œuvre : rendre la France aux Français. Elle représente la volonté d’un peuple et incarne le mythe même du nationalisme.
En opposition totale aux partis ordinaires de la politique française. L’Œuvre Française ne se laisse guider que par un idéal unique : la Nation, seul facteur raisonnable d’évolution historique et seule source intarissable d’œuvre civilisatrice. Le ralliement au combat mené implique non seulement une concordance sur la vision du passé que l’on doit assumer intégralement, de Vercingétorix à la République, mais aussi une convergence des vues dans l’analyse du présent et une intelligence totale au sujet du dessein à réaliser. Cette unité n’est rendue possible que par l’approbation d’une doctrine infrangible, celle du nationalisme. Définie par Edouard Drumont, Maurice Barrès et Charles Maurras, la philosophie nationaliste porte l’espoir d’un rétablissement total de la France historique. Elle s’exprime dans un patriotisme conscient, conséquent et agissant qui n’a pas d’autre souci que de défendre la France : sa tenue, sa langue, ses intérêts matériels et moraux, ainsi que son peuple, peuple d’hier, d’aujourd’hui, de demain, de toujours … Mais L’Œuvre française se distingue également par un refus sans compromis du système. Au-delà des querelles partisanes et du clivage artificiel gauche-droite, L’Œuvre n’admet qu’un sujet de débat : la France. Aussi dénonce-t-elle d’une même voix résolue et la gauche des utopistes convertie aux affaires et la droite des affairistes qui cohabitent, somme toute, en bonne intelligence quand leurs politiques ne sont pas confondues !
La Révolution Nationale
L’Œuvre française déclare une guerre totale à la philosophie pernicieuse des droits de l’homme, utopie maladive, née dans les loges maçonniques de la période prérévolutionnaire ; à son vocabulaire à ses fausses idoles, symboles dérisoires tachés de sang et d’infamie : bonnet phrygien et Marseillaise ou autres guignoleries, à quoi L’Œuvre veut substituer la croix celtique et son chant de ralliement : « Nous voulons rester Français ». Il s’agit non pas d’en finir avec la Ve République pour instaurer la Vie dans le même cadre sociologique et politique, mais bien de marquer une rupture définitive avec le système actuel, bref de mener une seconde révolution nationale qui verra s’établir à la tête de notre pays, un état fort, hiérarchisé et impartial, l’Etat de la France totale.
On adhère à L’Œuvre dans le but de construire un état homogène, un Etat qui triompherait du mercantilisme sauvage pour subordonner l’économique au politique et au culturel par l’esprit de l’organisation corporative. Le goût pour l’action et la créativité, le culte du dynamisme, de la vitalité et de l’élan portés par l’enthousiasme de la jeunesse éviteraient à l’Etat fort de se scléroser et ainsi permettraient de concentrer l’union de toutes les forces vives de la nation en un faisceau unique.
L’exigence première de l’Etat nationaliste consisterait en une assurance bénéfique de l’équilibre nécessaire entre l’initiative et la volonté individuelle d’une part, l’indispensable discipline sociale d’autre part. On parviendrait ainsi à un Etat sans étatisme, pratiquant une politique moderne à inspiration nationaliste, articulée autour de trois axes principaux.
Le premier serait celui de l’écologie, à la fois de l’environnement et humaine, en ce sens qu’elle devra concourir à la défense de notre communauté de sang par la mise en place d’une biopolitique inspirée par le docteur Alexis Carrel. Le deuxième axe serait celui d’une politique sociale, en rupture avec le présent, où une minorité de profiteurs spolie l’ensemble des nationaux.
Enfin, face à l’envahissement de notre civilisation par une sous-culture venue d’outre-Atlantique et d’Afrique, la défense et la préservation de notre identité culturelle constitueraient le troisième axe d’une politique à inspiration nationaliste.
Pierre Sidos : le combat nationaliste
Cet idéal, L’Œuvre s’y est toujours tenue, affichant une constance exemplaire dans le combat, constance qui est le fait de son président, Pierre Sidos, lequel a beaucoup sacrifié à l’honneur de la France. D’abord militant à la Jeunesse franciste de Marcel Bucard, Pierre Sidos s’est ensuite bien malgré lui » aguerri » au camp de concentration du Struthof où les grands libérateurs de 1945 l’ont envoyé méditer, pendant un an et demi, sur le bien-fondé de l’idéologie démocratique. Fondateur du mouvement Jeune Nation qui s’est illustré dans le combat pour l’Algérie française, Pierre Sidos a pu de nouveau goûter aux bienfaits de la tolérance de ses bien-pensants ennemis, obligé qu’il fut de vivre deux ans dans la clandestinité et de flirter derechef pendant un an avec les geôles de la République pour ses activités au sein de l’OAS.
Rares sont les familles qui payèrent à un prix aussi élevé leur fidélité à la patrie. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, le père de Pierre Sidos, François, inspecteur général adjoint au maintien de l’ordre de l’Etat français est fusillé sur pression des communistes. Deux de ses fils sont morts au combat. Jean, d’abord, tombé le 16 juin 1940, puis Henri, figure légendaire des parachutistes en Algérie, en 1957. Qui, mieux que Pierre Sidos, incarne par son destin et son combat la volonté de notre peuple de sauver sa terre ?
Aujourd’hui, la plupart des mouvements nationalistes adhèrent aux idées défendues constamment par L’Œuvre française depuis vingt-deux ans. L’Œuvre a maintenu vivante la doctrine du nationalisme et a défendu, souvent dans la tempête, le terme même de nationalisme, rejeté par tous à l’exception de quelques royalistes. Ainsi, le philosémitisme et le sionisme en vogue jadis dans le camp national tendent aujourd’hui à disparaître, de même qu’une certaine propension à cautionner une politique atlantiste ou libéraliste. Certes, à présent, de nombreuses formations politiques ruminent leurs engagements d’hier et se résolvent à reconnaître leurs erreurs. Mais rejoindre L’Œuvre, c’est rejoindre l’original plutôt que les copies que l’on voit surgir de-ci de-là.
Reconquérir la France
Adhérer à L’Œuvre française, c’est aussi consentir à donner de son temps et de son énergie en participant aux régulières activités de propagande, de collage notamment, de tractage ; à la vente à la criée de publications nationalistes, voire à leur élaboration ; aux réunions privées et publiques ; aux repas qui sont autant d’occasions d’exprimer l’amitié et la camaraderie. On vient à L’Œuvre aussi pour éduquer son esprit en participant à des voyages culturels ou commémoratifs et éduquer son corps en s’exerçant dans les camps ou sortie, organisés en plein air et donnant lieu à des exposés politiques.
A L’Œuvre, c’est par le terme respectueux et bienveillant d’« Ami » que les militants s’interpellent. Ni les histoires d’argent, ni les basses querelles intestines n’ont jusqu’à maintenant entamé l’homogénéité du groupe, rangé sous l’autorité de son chef unique.
L’Œuvre française peut ainsi dans la sérénité, promouvoir un nationalisme pur et dur qui se fait tout à la fois pensée et action l’une ne pouvant, sans en être amoindrie, se dissocier de l’autre. L’adhésion au combat de L’Œuvre consacre la synthèse heureuse entre une bonne nature et la meilleure structure. A des individus atomisés, déracinés, dépossédés de leur histoire, de leur terre, de leur avenir même, L’Œuvre française apporte un idéal de vie, un espoir salvateur, souffle neuf. Elle fait monter au-dessus des vestiges délabrés de la société matérialiste et mercantile un chant pour demain qui proclame :
La France est mon Credo
La France est mon berceau
La France est mon avenir
Mouvement stable de défense, de résistance et surtout de reconquête, l’Œuvre française forme le noyau dur qui maintient le flambeau inextinguible de la foi et de la volonté nationalistes : volonté de libérer le pays du joug que lui impose un régime stipendié, volonté d’arracher ses chaînes d’esclave pour que vive la France et brille l’Europe éternelle.
Source : Les dossiers tricolores de National Hebdo, Hiver 1990-91
L’Œuvre française sur Jeune Nation
Pierre Sidos sur Jeune Nation
« L’Œuvre Française ne se laisse guider que par un idéal unique : la Nation »
Mais la Nation procède-t-elle, comme le suggère le texte, d’une vision idéalisée du passé, et a-t-elle comme seule ambition la défense et la préservation d’une identité culturelle pré-existante, par l’établissement d’un état fort, hiérarchisé et impartial ?
Cette conception de la Nation reste insuffisamment explicite. Voici un passage de l’Évangile selon Mathieu (8, 8 : 13), citant un échange entre un centurion romain et Jésus :
« Le centenier répondit : Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ; mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri. Car, moi qui suis soumis à des supérieurs, j’ai des soldats sous mes ordres ; et je dis à l’un : Va ! et il va ; à l’autre : Viens ! et il vient ; et à mon serviteur : Fais cela ! et il le fait. Après l’avoir entendu, Jésus fut dans l’étonnement, et il dit à ceux qui le suivaient : Je vous le dis en vérité, même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi. Or, je vous déclare que plusieurs viendront de l’orient et de l’occident, et seront à table avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux. Mais les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Puis Jésus dit au centenier : Va, qu’il te soit fait selon ta foi. Et à l’heure même le serviteur fut guéri. »
Il est clair dans ce passage que Jésus pose, comme critère ultime de réussite de l’être humain, la foi. La foi s’exprime dans un rapport intime de l’Homme à Dieu, pas à travers la référence à la tradition religieuse véhiculée par la Nation et fluctuante selon les époques.
Le croyant reconnaît, dans le regroupement des hommes en peuples divers puis en nations, un effet de la volonté divine. Dès lors, l’ambition du croyant est à la fois individuelle et collective. Sur le plan collectif, donc dans le contexte de la Nation, son effort doit viser la satisfaction de Dieu et le respect de Ses lois supérieures.
Si le futur d’une Nation ne se bâtit harmonieusement que sur la compréhension de son passé, le passé n’est pas sacré par nature. Il est la première partie d’un cheminement auquel un regard critique ne doit pas être épargné, et dont il faut tirer les leçons, dans ce qui fut glorieux comme dans ce qui ne le fut pas.
J’ai dédié un récent texte que Jeune Nation a bien voulu publier à un Gendarme exemplaire, volontaire et courageux. Pourquoi ? Parce que ce qui donnait un sens ultime à son service de la Nation était la piété. Seule la piété ennoblit une Nation. Si le blanc reste l’apanage du cœur pur, comme l’écrivait Pierre Sidos, le métissage de la France vient de la corruption de son cœur. La solution à ses maux viendra de son retour à Dieu, s’il plaît à Dieu de lui en donner encore la force. Le combat nationaliste peut-il avoir une autre ambition ?