Israël a largué plus de 100 000 tonnes de bombes sur Gaza en l’espace d’un an. Cette quantité surpasse largement le total combiné des bombardements de Londres, Dresde et Hambourg durant la Seconde Guerre mondiale. À titre de comparaison, Londres a subi environ 18 300 tonnes de bombes lors du Blitz allemand (1940-1941). Hambourg a reçu 8 500 tonnes d’explosifs lors des raids alliés de l’été 1943, tandis que Dresde en a essuyé 3 900 tonnes en février 1945. Le résultat est là : Gaza n’est pas simplement une zone de conflit, c’est le théâtre d’un anéantissement.
Le rapport accablant de l’ONG « Human Rights Watch »
Le rapport de Human Rights Watch (« Hopeless, Starving, and Besieged »), publié le 14 novembre 2024, est une dénonciation froide et implacable des souffrances infligées à Gaza. Ce document accablant dévoile une catastrophe humanitaire et une stratégie de destruction systématique :
- 43 846 morts et 103 740 blessés depuis le 7 octobre 2023,
- 1,9 million de déplacés forcés,
- des infrastructures pulvérisées à 80 %.
Une population entière réduite à lutter pour sa survie. Les faits sont là, crus et irréfutables : Gaza n’est pas simplement une zone de conflit, c’est le théâtre d’un anéantissement.
Depuis octobre 2023, Gaza est écrasée sous des bombardements qui frappent aveuglément écoles, hôpitaux et réseaux vitaux. Les ordres d’évacuation, distribués par messages anonymes ou mégaphones, chassent les habitants de leurs foyers, les précipitant sur des routes incertaines, où les « zones sûres » se transforment en cibles. 1,9 million de Palestiniens ont été contraints de fuir sous les bombes, abandonnant derrière eux une vie, une mémoire, une terre.
Dans ce chaos, les témoignages rassemblés par Human Rights Watch sont glaçants. Des enfants, affamés, mourant de soif dans des abris surpeuplés ; des blessés qui agonisent sans soins ; des cadavres laissés à l’abandon, faute de moyens pour les enterrer. Le blocus total, imposé depuis des années, achève ce que les bombes n’ont pas détruit : l’eau ne coule plus, la nourriture manque, les médicaments sont introuvables. Gaza étouffe, Gaza se meurt.
Ce qui se joue ici dépasse le simple conflit armé. Selon HRW, le déplacement forcé de la population de Gaza n’est pas un effet secondaire des hostilités ; c’est une stratégie délibérée. En rendant Gaza invivable, en détruisant écoles, maisons et hôpitaux, l’Entité sioniste ne se contente pas de répondre aux attaques : il impose une politique de terre brûlée qui vise à briser la résistance palestinienne par la peur et l’exil.
L’objectif est clair : créer un vide, démoraliser un peuple, et transformer une enclave habitée en un désert stratégique. Cette vision n’est pas improvisée : elle s’inscrit dans une histoire de colonisation et d’effacement progressif, où chaque pierre détruite, chaque vie déracinée, participe au projet d’annexion.
Mais ce drame, aussi terrifiant soit-il, ne se déroule pas dans un isolement total. Les grandes puissances observent, financent, et parfois justifient ces exactions. Les mots des diplomates sont mesurés, les sanctions inexistantes, et les corridors humanitaires restent des promesses creuses. Dans ce silence, Gaza n’est pas seulement broyée par les bombes ; elle l’est aussi par l’inaction complice de ceux qui auraient pu agir.
Ce qui se passe à Gaza est une tragédie. Mais cette tragédie n’appelle pas seulement à la compassion. Elle exige des actes. Face à cette réalité, Human Rights Watch appelle à des mesures d’urgence. Les mots du rapport résonnent comme un cri :
- Condamner les violations : Les déplacements forcés et la destruction des infrastructures doivent être reconnus pour ce qu’ils sont : des crimes contre l’humanité.
- Garantir un accès humanitaire : Laisser entrer l’aide, ouvrir des corridors pour que l’eau, les médicaments et la nourriture atteignent ceux qui en ont besoin.
- Protéger les civils : Exiger un cessez-le-feu, mettre un terme aux attaques contre des cibles non militaires.
- Briser l’impunité : Les auteurs de ces crimes doivent être jugés devant des tribunaux internationaux.
Mais ces appels, aussi essentiels soient-ils, se heurtent à une réalité implacable : l’absence de volonté politique dès qu’il s’agit de l’entité sioniste et ses représentants dans le monde.
Dans cette guerre, Gaza n’est pas seulement une victime : elle est un symbole de la fragilité des peuples face à la machine de destruction, un rappel que les nations et les peuples enracinés peuvent être balayées si personne ne les défend.
Pourtant, malgré les bombes, malgré la faim et l’exil, Gaza résiste. Dans cette résistance silencieuse, dans ces enfants qui survivent contre tout espoir, se cache une leçon universelle : aucun peuple ne peut être effacé tant qu’il se bat pour sa terre. Mais combien de temps encore Gaza pourra-t-elle résister seule ?