Jacques Attali vient de publier un nouvel ouvrage, Le Livre de raison. Il s’agit d’un roman épistolaire racontant l’histoire d’une famille française au XIXe et au XXe s. Un livre de raison est un cahier où nos ancêtres consignaient les événement de chaque jour, les comptes du ménage, le temps qu’il faisait et parfois d’intéressantes réflexions personnelles que lisent avec émotion leurs descendants. A la lecture des premières lignes du livre d’Attali, on se dit qu’il fait l’éloge de l’enracinement, de la tradition, de la filiation. L’auteur de l’article l’a découvert en effectuant des recherches sur la ville de Condrieu, petite cité historique des bords du Rhône, au cœur d’une région vinicole. En effet, des aperçus du livre disponibles sur Google Books évoquent cette ville, d’où est originaire la famille du roman.
Pourquoi diable l’auteur de Les juifs, le monde et l’argent s’intéresse-t-il soudainement à cette belle terre de France ? Comment peut-il connaître son existence ? Son comparse Raphaël Glucksmann nous avait pourtant prévenus : « Quand je me rends à New York ou à Berlin, je me sens plus chez moi culturellement que quand je me rends en Picardie ».
La réponse vient en parcourant quelques pages : Attali n’a malheureusement pas, contrairement à la sœur de BHL, rencontré la Vierge. L’ouvrage n’est en fait que le prétexte au déballage des thèmes favoris de l’auteur : antisémitisme, cosmopolitisme, Shoah. Au fil des pages, Attali traite successivement les Français d’antisémites, les antisémites de salauds et au passage les monarchistes d’invertis. La liste des lettres est assez éloquente :
Dans toute leur pureté s’expriment le projet d’Attali, la vengeance talmudique et la folie mondialiste : que les petits-enfants d’antisémites s’appellent Pierre-Abdul et Sophie-Julia-Lian.
On apprend au passage que les Allemands, qui voulaient exterminer les juifs à Auschwitz, poussaient le cynisme jusqu’à prendre en charge leur correspondance pour qu’ils donnent des nouvelles à leur famille.
Le passage sur les monarchistes rappelle une observation de Pierre-Antoine Cousteau sur la malhonnêteté de Sartre dans le livre co-écrit avec Lucien Rebatet en prison, Dialogue de vaincus :
Rebatet : Nous disions l’autre jour que si Adolf avait gagné la guerre, Sartre
ferait actuellement des conférences à Heidelberg, présenterait ses pièces à Berlin. Il
n’y avait absolument rien dans son activité passée qui pût l’empêcher d’affirmer son
national-socialisme. Sa nouvelle Un Chef aurait peut-être fait tiquer quelques
puristes : on y voit des Camelots du roi qui se mettent à quinze pour rosser un
émigré juif ; puis, le plus faraud de la bande se fait enculer par un poète surréaliste.
Mais Sartre aurait démontré le plus facilement du monde qu’il avait stigmatisé là
les réactionnaires, les maniaques de la germanophobie. Il aurait proclamé sa
gratitude pour la culture allemande, à laquelle il doit, en effet, presque tout. Il
aurait été le bon Européen qui avait poursuivi sereinement à Paris pendant toute la
guerre son œuvre de penseur et d’écrivain, tandis que Gide, Mauriac, Aragon,
Breton, Bernanos désertaient ou boudaient mesquinement.
(…)
Cousteau : C’est dans ses romans que Sartre atteint au maximum
d’improbité. Parce que là, le truquage est encore plus facile. Mais le dernier est tout
de même un peu gros… Tu as cette description de l’arrivée des Frisous à Paris en
juin 1940, dans le troisième volume des Chemins de la Liberté…
Rebatet : Je pense bien !
Cousteau : Si Sartre se contentait d’engueuler les Boches, ça serait en somme la
règle du jeu. Il est antifasciste. Les Nazis le débectent. Parfait. Mais Sartre
n’engueule même pas les Boches. Il est beaucoup plus vicelard que ça. Il les fait
accueillir par Daniel… Dans ce Paris écrasé par la défaite, souillé par l’envahisseur,
humilié dans sa chair et dans son âme par l’entrée triomphale de l’ennemi, un
homme se réjouit, un seul, mais sans réserve, passionnément, avec des transports
d’allégresse érotique. Littéralement, il mouille à la vue des Allemands. Cet homme
que la défaite de son pays inonde d’un pareil bonheur, c’est un pédéraste, le
Pédéraste avec un grand P. Là, mon vieux, la tricherie est énorme. Sartre-penseur
exalte le Pédéraste en soi. Sartre-romancier recourt à l’arsenal des préjugés
populaires que flétrissent les Temps Modernes pour mieux accabler les
collaborateurs, pour que collaboration et pédérastie s’identifient dans l’esprit du
lecteur. D’un côté, il magnifie Genêt la tantouse. De l’autre, il traite les
collaborateurs d’enculés… Comment veux-tu qu’on joue avec un monsieur qui tire
sans cesse de ses poches des cartes biseautées ?
———
Naturellement on trouve une recension de la déjection d’Attali dans la presse des milliardaires, mais aussi sur le site du Sénat, où sévit déjà Elkabbach, sous la plume de son compatriote Guillaume Erner. Et bientôt, le « coup de coeur des libraires », et dans cinq ans au programme du Bac…
Il faut éradiquer définitivement l’influence d’Attali et consorts sur la culture française.