Pendant cette campagne, sur le sujet de l’avortement, Emmanuel Macron a joué à la fausse compassion pour la « détresse des femmes », laissant à penser qu’il répugne à étendre encore et toujours plus le meurtre de l’enfant à naître. Du mauvais théâtre !
Lors de la présentation de son programme, il a prononcé des paroles qui ont suscité des réactions d’indignation dans sa propre majorité ou parmi les lobbies toujours plus partisans de l’extension de ce « droit » : « C’est un droit, mais c’est toujours un drame pour une femme. C’est toujours un moment difficile quand une femme a à se soumettre à ce choix médical qui marque les femmes à vie… Je mesure le traumatisme que c’est d’avorter ».
On note d’abord que sa compassion est particulièrement perverse ca elle va d’abord aux femmes qui avortent – en souffrance peut-être – mais que le sort assez horrible de l’enfant avorté n’est même pas évoqué… Et sa « répugnance » à l’avortement n’en est pas moins fausse, l’ensemble de ses déclarations et son bilan sur ce domaine sont édifiants.
En effet, il a également immédiatement tempéré ses propos, affirmant ne pas vouloir revenir sur l’extension à 14 semaines du délai légal, contre laquelle il s’était positionné :
« Je respecte la loi de la République. Je l’ai promulguée, je ne la remettrai pas en cause, elle sera maintenue ».
Il a cyniquement réaffirmé :
« l’IVG est une conquête immense pour les femmes et pour les hommes, pour la dignité et l’humanité de tous ».
Et le 28 septembre 2021 Macron avait tweeté qu’il serait « toujours » du côté des défenseurs du droit à l’avortement, un « droit fondamental pour toutes les femmes », à l’occasion de la journée mondiale en faveur de ce droit :
«En cette journée mondiale du droit à l’avortement, je veux redire que je serai toujours du côté de celles et ceux qui défendent ce droit fondamental pour toutes les femmes», joignant un extrait vidéo du discours prononcé par Simone Veil en novembre 1974 à l’Assemblée nationale pour dépénaliser l’avortement en France.
Comme le rappelait les AFC le 23 février dernier, sa majorité l’Assemblée nationale a définitivement adopté la proposition de loi d’Albane Gaillot qui encourage et banalise le recours à l’avortement à travers diverses mesures :
- l’allongement des délais légaux d’accès à l’IVG de douze à quatorze semaines
- l’allongement des délais légaux d’IVG à domicile de 5 à 7 semaines de grossesse
- la pratique de l’IVG chirurgicale par les sage-femmes jusqu’à 10 semaines de grossesse
- la suppression du dernier délai de réflexion de 48 heures entre les deux consultations d’IVG pour les mineures.
Et c’est bien sous un des gouvernements d’Emmanuel Macron qu’avait été adopté, puis finalement exclu d’une loi sur la bioéthique, un amendement qui aurait autorisé l’Interruption Médicale de Grossesse (IMG) jusqu’au 9e mois ( !) pour un motif nouveau : la « détresse psychosociale ». Cet amendement devait permettre de supprimer la vie d’un être humain ne présentant aucun problème de développement, et ce jusqu’au 9e mois de grossesse, pour un motif flou susceptible d’interprétations variées. Alors que l’on sait – mariage et adoption gay l’ont démontré – que les dérogations, au fil du temps, vont en s’élargissant. La détresse repose sur un ressenti, une émotion. Quant au caractère psychosocial, c’est l’habituel verbiage bobo-sociologique permettant de tout justifier.
Si cet amendement n’avait pas été rejeté fortuitement, in extremis, par une commission paritaire, l’interruption médicale de grossesse pour « détresse psychosociale » se serait substitué évidemment petit à petit à toutes les autres formes d’avortements autorisés, étant donné l’arbitraire total du motif invoqué, incontrôlable et impossible à réfuter… Le résultat aurait été l’avortement légalisé du premier au dernier jour de grossesse, sans limite ! Le projet maçonico-sataniste en marche…
Quant à l’avenir, au cours de son discours devant le Parlement européen à l’occasion de la présidence française de l’UE, le 19 janvier dernier, Emmanuel Macron avait affirmé vouloir intégrer l’avortement à la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne :
« Je souhaite que l’on consolide nos valeurs d’Européens qui font notre unité. Notre fierté et notre force, 20 ans après la proclamation de notre Charte des droits fondamentaux qui a consacré notamment l’abolition de la peine de mort partout dans l’Union, je souhaite que nous puissions actualiser cette Charte pour que nous puissions être plus explicites sur la protection de l’environnement ou la reconnaissance du droit à l’avortement. »
Cette charte a la même valeur juridique que celle des traités, c’est-à-dire qu’elle est contraignante pour les États membres et supérieure aux lois nationales.