L’ex-FN Anne-Sophie Leclère condamnée à 3.000 euros avec sursis pour avoir comparé Taubira à un singe
Anne-Sophie Leclère, qui a été candidate Front national, a été condamnée mercredi à 3.000 euros d’amende avec sursis pour avoir comparé l’ex-ministre de la Justice à un singe.
Le 17 octobre 2013, un reportage de l’émission Envoyé spécial sur France 2 montrait Mme Leclère, propriétaire d’un magasin d’articles de pêche à Rethel, dans les Ardennes, qui s’efforçait de monter une liste pour les élections municipales de 2014.
Questionnée alors sur un photomontage publié sur sa page Facebook et qui montrait d’un côté un petit singe et de l’autre la garde des Sceaux de l’époque, avec les légendes « à 18 mois » et « maintenant », Mme Leclère avait notamment répété, « c’est une sauvage », et lancé: « A la limite, je préfère la voir dans un arbre (…) que de la voir au gouvernement. »
Le tribunal correctionnel de Paris a condamné Anne-Sophie Leclère pour injure publique raciale, mais uniquement pour le photomontage, pas pour ses déclarations diffusées par France 2. Les juges ont en effet estimé que sa volonté de rendre publics ces propos n’était pas démontrée. Elle a toujours affirmé qu’elle croyait la caméra éteinte et le tournage terminé.
Le tribunal a prononcé une peine « symbolique », a estimé son avocat. A ses yeux, les juges ont tenu compte du fait que Mme Leclère avait « largement payé les propos qu’on lui reproche ».
Le parquet avait requis deux mois de prison avec sursis.
Il s’agissait du troisième procès de Mme Leclère, le premier où elle était présente. A l’audience, la jeune femme s’est « déculottée » et a exprimé ses regrets.
En juillet 2014, le tribunal correctionnel de Cayenne (Guyane), ancienne terre d’élection de Mme Taubira, l’avait condamnée à neuf mois de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité. Condamnation annulée le 22 juin 2015 par la cour d’appel, qui a jugé « irrecevable » l’action menée par l’association Walwari, un mouvement cofondé par l’ancienne garde des Sceaux début 1993 !
Mais, parallèlement à cette procédure initiée en Guyane par Walwari, le parquet de Paris avait ouvert une enquête, qui a donné lieu à ce procès devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris.
Pour sa Une « Maligne comme un singe, Taubira garde la banane », le directeur de l’hebdomadaire Minute a été condamné à 10.000 euros d’amende.