Un peu comme aux États-Unis qui ont leur Navy Day (le 27 octobre), il y aussi en Ukraine un jour de la Marine, en l’occurrence, le 3 juillet.
Mais comme le fait malicieusement remarquer l’ancien commandant russe de la flotte de la mer Noire, l’amiral Vladimir Komoedov, cette année la journée revêt un caractère un peu particulier dans la mesure où l’Ukraine n’a plus de navire : soit ils sont au fond de l’eau, soit à la rigueur en cale-sèche, soit il s’agit de quelques unités de marine « d’eau douce » comme le dirait avec un certain mépris le capitaine Haddock.
Comme personne ne savait que l’Ukraine avait une marine de guerre, l’annonce de sa disparition ne devrait pas causer un très grand émoi et on peut se demander pourquoi l’amiral a pris la peine de se fendre d’une déclaration, en particulier, pourquoi attirer ainsi l’attention sur la marine fluviale.
Peut-être parce qu’il s’agit de la flottille du Dniepr, le très large fleuve qui partage l’Ukraine en deux, qui se jette dans la mer Noire à Kherson, environ à 450 km à l’ouest de Marioupol et surtout à 100 km à l’est d’Odessa.
Est-ce que l’amiral voudrait sous-entendre que le Dniepr ne va pas tarder à devenir la prochaine ligne de front de la guerre en Ukraine et que même les jours de cette modeste flottille sont sans doutes comptés?
L’histoire de la Seconde Guerre mondiale peut nous éclairer sur les enjeux stratégiques autour de ce fleuve, nous donnons ci-dessous un extrait du livre de Victor Suvorov, Le Brise Glace, dont la thèse générale est que l’URSS s’apprêtait à attaquer le Reich et l’Europe, que Staline a été pris à contre-pied par Barbarossa (ce qui explique la déroute initiale).
Le passage retranscrit est le début du chapitre XV, intitulé « Jusqu’à Berlin » et dont l’incipit porte un extrait du règlement de manœuvre de l’Armée rouge de 1939, p.9: « L’Armée rouge des ouvriers et des paysans sera la plus offensive des armées ayant jamais attaqué ». Tout un programme !
Note : Nous rappelons que l’intérêt actuel de ce livre est saisissant et qu’il nous avait déjà permis de subodorer dès mars 2020, pourtant en pleine hystérie covid, que quelque chose de gros se tramait : Catherine – Staline – Poutine, il se prépare quelque chose ? Nous ne pouvions toutefois pas savoir que ce serait la guerre en Ukraine.
Pour restituer les problématiques défensives à la situation d’aujourd’hui, il suffit d’inverser le sens des flèches de l’attaque, notons au passage que la Russie, en 2022, a fait le choix de ne pas détruire les ponts sur le Dniepr, c’est pourtant par eux que transite l’aide de l’Otan, mais c’est sans doute qu’elle prévoit elle-même d’avoir à s’en servir un jour …
[…]Hitler tourna le dos à Staline en lançant ses divisions sur la France, pendant que ce dernier détruisait à vive allure son propre système de défense et renforçait la puissance d’attaque de l’Armée rouge.
Parmi ses nombreuses forces défensives, l’Union soviétique possédait la flottille de guerre du Dniepr. Ce fleuve énorme, à l’ouest du pays, constitue une véritable barrière qui interdit à tout agresseur de s’enfoncer plus avant en territoire soviétique. Avant 1939, tous les ponts avaient été minés de manière à rendre définitive leur éventuelle destruction. Au cours des campagnes de Pologne et de France, les armées allemandes n’eurent jamais à franchir une barrière fluviale de cette taille. Par mesure de sécurité supplémentaire, et afin d’empêcher l’établissement de passages provisoires, une flottille militaire avait été formée dans les années 30. Au début de la Seconde Guerre mondiale, elle comptait 120 navires et vedettes de combat dont 8 monitors de forte puissance, doté d’un blindage supérieur à 100 mm et de canon de 152 mm. La flottille disposait également de sa propre aviation et de batteries côtières et antiaériennes. La rive gauche du Dniepr convient parfaitement aux navires de combat fluvial : une multitude d’îles, des bras secondaires, des anses et des ramifications diverses permettent même aux gros bateaux d’échapper à l’ennemi et de lui porter des coups à l’improviste.
L’ensemble de ce dispositif défensif pouvait efficacement bloquer les voies d’accès aux régions industrielles du sud de l’Ukraine et aux bases de la mer Noire et changer radicalement le cours de la guerre. Mais dès la fin de 1939, Staline donne l’ordre de déminer les ponts du Dniepr et de dissoudre la flottille de guerre.
À la place de la flottille du Dniepr, Staline en créa deux nouvelles : celle du Danube et celle de Pinsk. S’agissait-il de forces défensives ? Voyons cela de plus près.
1 – Transfert vers le Danube
La flottille du Danube fut constituée avant même que l’URSS n’ait obtenu l’accès à ce fleuve. Au cours de la « campagne libératrice » de Joukov dans les régions frontalières de la Roumanie, Staline annexa la Bukovine et la Bessarabie. À l’embouchure du Danube, une bande de quelques dizaines de kilomètres, sur la rive orientale du fleuve, lui revint. On y envoya séance tenante l’une des deux flottilles.
Faire venir des navires depuis le Dniepr ne fut pas chose aisée. Les plus petits furent acheminés par voie ferrée. Les gros traversèrent la mer Noire par temps calme et au prix de mille précautions.
La flottille était constituée d’environ soixante-dix navires et vedettes de combat fluvial, d’unités d’aviation de chasse, et d’artillerie antiaérienne et côtière. Les conditions de mouillage étaient difficiles. La rive soviétique du delta du Danube est aride et ouverte à tous vents. Les navires étaient à découvert et les troupes roumaines se trouvaient à proximité, parfois même à seulement trois cents mètres des bateaux soviétiques.
En cas de guerre défensive, la flottille serait tombée dès les premières heures: pour des bateaux fluviaux, refluer du delta vers la mer Noire était impossible. De plus, ils manœuvraient difficilement. En cas d’attaque, l’ennemi pouvait simplement tirer sur eux à la mitrailleuse sans qu’ils puissent lever l’ancre ou larguer les amarres.
Il faut reconnaître que, si la flottille était incapable d’assurer la défense de la rive gauche du Danube, il était pratiquement impossible qu’une attaque ennemie vienne par là : le delta englobe des centaines de lacs, des marais infranchissables et des centaines de kilomètres carrés de roseaux. Dans ces conditions une offensive à cet endroit était impensable !
Une unique possibilité s’offrirait aux soixante-dix bateaux fluviaux réunis dans un delta: remonter le courant. Mais en l’occurrence, cela signifiait opérer en territoire roumain, bulgare, yougoslave, hongrois, tchécoslovaque, autrichien et allemand. La seule utilité de cette flottille était de lancer des opérations de guerre vers l’amont au cours d’une offensive généralisée de l’Armée rouge.
En cas de guerre défensive, les unités du Danube ne pouvaient qu’être immédiatement détruites dans leurs mouillages à découvert. En cas de guerre offensive, en revanche, elles représentaient une menace mortelle pour l’Allemagne : il leur suffisait de remonter le fleuve sur 130 kilomètres pour que le pont stratégique de Cernavoda se trouve sous le feu de leurs canons et que l’acheminement du pétrole en provenance de Ploiesti vers le port de Constantza soit interrompu.
Détail intéressant : la flottille comprenait plusieurs batteries côtières mobiles armées de canons de 130 et 152 mm. Si le commandement soviétique avait réellement envisagé une attaque ennemie par le delta, il aurait fallu sans plus tarder enterrer ces pièces et leur construire des épaulements de béton. Mais il n’en fut rien. Les canons étaient mobiles et ils le demeurèrent : lors des opérations de caractère offensif, les batteries mobiles devaient accompagner la flottille en suivant la rive pour soutenir les bateaux de toute leur puissance de feu.
La réaction du commandement de la flottille au début de la guerre germano-soviétique fut intéressante. Dès l’annonce du conflit, ils achevèrent les préparatifs d’une opération de débarquement conjointe avec le 14e corps d’infanterie dont les divisions étaient concentrées dans la zone du delta et le 79e détachement frontalier du NKVD sur la côte roumaine. Elles furent rapidement suivies par les régiments aéroportés de la 51e division d’infanterie du 14e corps. Les troupes soviétiques agirent avec décision, audace et célérité. Cette opération complexe réunissant navires fluviaux, aviation, artillerie et unité de l’Armée rouge et du NKVD fut mise au point avec une précision d’orfèvre. Le 26 juin au matin, le drapeau rouge fut hissé sur la cathédrale de la ville roumaine de de Kiliia. Les Soviétiques tenaient alors une formidable tête de pont de 70 kilomètres en territoire roumain. La flottille se prépara alors à des offensives en amont du fleuve. Il ne lui restait qu’à remonter le courant sur 130 km, ce qui pouvait se faire en une nuit s’il n’y avait pas de résistance (et il n’y en eut pratiquement pas). Pour la seconder, il était possible de débarquer le 3e corps d’assaut aéroporté, basé dans la région d’Odessa.
La flottille du Danube était tout à fait capable de remonter le fleuve sur plusieurs dizaines de kilomètres. Elle le prouva lorsqu’elle fut reconstituée en 1944. Sans aviation ni monitors lourds, elle parcourut néanmoins 2 000 kilomètres sur le Danube en livrant plusieurs combats et finit la guerre à Vienne. En 1941, sa puissance était bien supérieure et, du côté ennemi, la résistance bien moindre.
[Mais bien entendu, avec le début de Barbarossa, l’attaque allemande plus au nord a forcé, comme prévu, la retraite en catastrophe des unités de l’Armée rouge les plus avancées vers le pétrole roumain]
[…] Le calcul d’Hitler s’avéra juste : son attaque de diversion obligea les troupes soviétiques à reculer sur toute la ligne de front. La flottille du Danube se retrouva coupée de l’armée soviétique et privée de toute possibilité de retraite. Il fallut saborder la plus grande partie de ses navires et abandonner les gigantesques réserves prévues pour son ravitaillement.2 – Transfert vers Pinsk
Dans les mémoires du maréchal Joukov se trouve une carte qui indique la disposition des bases navales soviétiques pour le premier semestre 1941. L’une d’entre elles était située dans les environs de la ville de Pinsk, en Biélorussie, à près de cinq cents kilomètres de la mer la plus proche. Une base navale dans les marais biélorusses, cela ressemble à la plaisanterie de notre enfance sur un « sous-marin dans les steppes d’Ukraine ». Mais dans ce cas précis, rien ne prête particulièrement à rire.
Lors de la dissolution de la flottille du Dniepr, les navires qui ne furent pas envoyés dans le delta de Danube remontèrent le grand fleuve ukrainien jusqu’à l’un de ses affluents : le Pripiat. Ils s’arrêtèrent là où la rivière avait une largeur de 50 mètres. À cet endroit fut édifiée la base de la nouvelle flottille.
En puissance, l’unité fluviale de Pinsk comprenait quatre monitors et deux dizaines d’autres embarcations, une escadrille d’aviation, une compagnie d’infanterie de marine et d’autres unités. Faut-il préciser qu’elle était inutilisable dans le cadre d’une guerre défensive ? Les imposants monitors ne pouvaient même pas virer de bord dans le cours paisible du Pripiat qui coule au milieu des bois.
Il est impossible de comprendre la raison d’être de la flottille de Pinsk si l’on oublie l’existence du canal du Dniepr au Bug. Immédiatement après l’invasion de la moitié de la Pologne et la « libération » de la Biélorussie occidentale, en septembre 1939, l’Armée rouge entreprit de creuser un canal de 127 kilomètres pour relier Pinsk à Krobine à 30 kilomètres à l’est de Brest. Les travaux commencèrent au début de l’hiver et s’achevèrent durant l’été. Des unités de sapeurs de la 4e armée participèrent aux travaux dont la principale main-d’œuvre était constituée par des « organisations de construction du NKVD », c’est-à-dire des milliers de prisonniers du Goulag. Le seul fait que le colonel qui dirigeait les travaux ait été remplacé, le gros œuvre accompli, par le maréchal des troupes du génie Alekseï Prochliakov prouve que le canal répondait à des impératifs militaires.
Les conditions de la construction furent véritablement éprouvantes. Les marais engloutissaient les engins mécaniques et il n’y avait qu’un seul moyen d’achever les travaux dans les délais imposés par Staline : tout faire à la main. L’ouvrage fut réalisé. Combien de vies humaines a-t-il coûté ? Personne sans doute ne le sait. Qui donc aurait tenu la comptabilité ? [Bonne question pour un autre sujet – pour lequel, pourtant, on connaît le nombre final sans problème].
À quoi pouvait bien servir cet ouvrage ? En tout cas pas au commerce avec l’Allemagne qui s’effectuait par la mer Baltique et par la voie ferrée. De plus, les navires marchands ne pouvaient pas se croiser dans le canal. Et puis cela représentait un long voyage : Du Dniepr au Pripiat, puis le canal jusqu’au Moukhavets, le Bug et, pour finir, la Vistule.
En fait, son unique utilité était de permettre le passage de navires de guerre vers le bassin de la Vistule et au-delà, vers l’ouest. L’utilité défensive de la flottille de Pinsk, comme celle du canal d’ailleurs, était nulle. En 1941, il fallut faire sauter ce dernier pour empêcher les navires fluviaux allemands de passer du bassin de la Vistule à celui du Dniepr. Quant aux bateaux de Pinsk, ils furent également sabordés.
À la fin de 1943, la flottille du Dniepr fut reconstituée. On lui fit remonter le Pripiat. Les sapeurs rétablirent le canal jusqu’au Bug. L’amiral V. Grigoriev, qui reçut le commandement de la nouvelle unité, rapporte ces paroles du maréchal Joukov : « Le Pripiat vous permettra de rejoindre le Bug occidental, la Narev, la Vistule en direction de Varsovie et, de là, les fleuves allemands. Qui sait, peut-être irait-vous jusqu’à Berlin ! Il se retourna brusquement, me lança un coup d’œil scrutateur et répéta en insistant sur chaque mot : – Jusqu’à Berlin ! N’est-ce pas ? ».
À la tête de sa flottille, l’amiral Grigoriev atteignit, en effet, Berlin. N’importe quelle histoire de la flotte soviétique contient un cliché du drapeau naval soviétique flottant sur le Reichstag.
Le destin voulut que l’arrivée de l’Armée rouge dans la capitale du Reich se fit en réponse à l’attaque allemande. Mais Staline n’avait pas prévu ce scénario. S’il l’avait cru à la possibilité d’une agression nazie, il aurait envoyé des millions de prisonniers du Goulag creuser des fossés antichars le long de la frontière. C’est de sa propre initiative que Staline voulait envoyer sa flottille fluviale jusqu’à Berlin et non en réponse à une attaque.
[…]Victor Suvorov, Le Brise Glace
On peut en effet penser que la suite des opérations va se dérouler sur le Dniepr et non sur la Volga … encore moins la Moskva.
On a quand même l’impression que si au lieu de bombarder les dépôts de munitions et de carburant les Russes avaient détruits les stocks de vitamines C ou D, l’effondrement du front dans le Donbass n’aurait guère était plus lent …
Bon à savoir
L’analyste Bartosz a révélé les raisons de la pénurie de jeunes dans l’armée américaine
Washington poursuit une politique mal conçue, de sorte que les forces armées américaines sont confrontées au fait que la plupart des jeunes Américains sont inaptes au service militaire, a déclaré l’expert militaire Alexander Bartosh.
Dans une interview avec PolitRussia, il a commenté les rapports selon lesquels 75% des Américains âgés de 14 à 24 ans sont inaptes au service militaire en raison du manque d’éducation, des antécédents criminels et des problèmes de santé. Selon l’expert, la raison de la situation actuelle réside dans l’échec de la politique de l’État.
« Washington poursuit une politique mal conçue : elle viole les lois fondamentales du développement économique, néglige la santé des jeunes, les questions de santé en général, etc. », a-t-il expliqué.
Bartosz a ajouté que les États-Unis s’affaibliront progressivement en raison des erreurs commises par les dirigeants du pays. Il a noté que la mauvaise santé de la jeune génération en est une autre preuve.
Le 14 juillet 2022, Un tir direct d’un missile russe a détruit la Maison des officiers de Vinnytsia.
à l’ONU, il y a eu une petite passe d’armes entre Evgueni Varganov, conseiller principal de la Mission permanente de la Fédération de Russie auprès de l’ONU et son homologue Ukrainien, Varganov expliquant que cette maison des officiers à Vinnytsia servait comme point de déploiement des forces armées de l’Ukraine et était donc un objectif militaire et non une attaque de terreur sur un objectif civil.
Néanmoins, c’est peut-être une erreur de la part des Russes d’attirer l’attention sur cette ville au passif hérité de la Grand Purge déjà lourd pour eux:
https://jeune-nation.com/kultur/histoire/les-charniers-du-nkvd-a-vinnytsia-ukraine
Explications sur la frappe de missile sur l’objet des forces armées de l’Ukraine du ministère de la Défense de la Fédération de Russie publiées le vendredi 15 juillet.
L’agence rapporte qu’au moment de l’attaque dans le bâtiment, le commandement de l’armée de l’air ukrainienne a tenu une réunion avec des représentants de fournisseurs d’armes étrangers.
« La réunion a discuté du transfert à l’armée ukrainienne d’un autre lot d’avions, d’armes de destruction et de l’organisation de la réparation de la flotte aérienne ukrainienne », a déclaré le ministère.
À la suite de la frappe de missiles, tous les participants à la réunion ont été tués.
Si ça se trouve, les Ukrainiens avaient justement organisé la réunion à Vinnytsia en pensant que les Russes n’oseraient pas y toucher: raté, tant qu’à faire, ils auraient dû organiser la réunion à Katyn, là, peut-être, ils auraient été tranquilles.
La Commission européenne a l’intention de poursuivre la Hongrie en raison de l’interdiction de la propagande LGBT dans le pays
Bruxelles est indignée par une loi hongroise adoptée en 2021, qui prévoit l’interdiction d’inclure des manifestations de relations homosexuelles dans le matériel éducatif et les émissions de télévision pour enfants.
Et qui on retrouve derrière?
https://jeune-nation.com/actualite/geopolitique/les-associations-juives-en-hongrie-denoncent-les-lois-contre-la-propagande-lgbt-aupres-des-enfants