Les notions de « sécurité » et de « commodité » sont devenues le refrain familier des diverses formes d’identifications numériques biométriques introduites par divers secteurs de diverses industries dans le monde.
Le Canada, dont on sait par ailleurs qu’il est toujours prêt à saper les données et la vie privée en toutes circonstances, semble maintenant en retard dans le jeu de la vérification d’identité par reconnaissance faciale dans les aéroports.
Néanmoins, nous y sommes, et Air Canada a annoncé qu’elle mettait en place un programme pilote permettant aux passagers d’utiliser cette « sécurité et commodité » pour prouver leur identité. Un certain nombre de vols – notamment ceux au départ de l’aéroport international de Vancouver (YVR) sur des vols « sélectionnés » à destination de Winnipeg, ainsi que les passagers admissibles se rendant au café Air Canada de l’aéroport international Pearson de Toronto, sont tous admissibles.
Mais les autres ne doivent pas craindre de manquer le coche, car le projet pilote vise à ouvrir les vannes pour les passagers voyageant ailleurs, une fois encore lorsque l’option d’identification numérique sera étendue à « certains » aéroports canadiens, ainsi qu’aux clients des « salons Feuille d’érable ».
« Air Canada affirme que « de nombreux clients » optent désormais pour l’utilisation d’une carte d’identité numérique uniquement pour déverrouiller des téléphones, accéder à des lieux de travail ou vérifier des interactions financières faciales, autant d’activités qui ne nécessitent aucune réflexion et qui font gagner un temps précieux. Et à quel prix !
Mais ce prix n’est pas ce qu’Air Canada cherche à promouvoir, au contraire, elle parle de tous ces développements de manière positive, puis se positionne comme un leader au Canada, lorsqu’il s’agit de tester « l’identification numérique utilisant la technologie de reconnaissance faciale pour valider rapidement l’identification des clients ».
Bien sûr, il est également censé être sécurisé et précis, pour l’instant, « à certains points de contact de l’aéroport », poursuit le communiqué de presse. Pour l’instant, la participation est volontaire. Mais l’idée est clairement de rendre ce système aussi agréable que pratique, de sorte que l’on puisse s’attendre à ce que de plus en plus de personnes communiquent volontairement leurs données biométriques à l’avenir.
D’aucuns pourraient dire qu’après les attentats du 11 septembre 2001, les voyages en avion sont devenus, au mieux, une nuisance et, au pire, un cauchemar qui prend du temps, et que la technologie biométrique controversée est maintenant proposée comme un moyen de « réparer » ce tort – de priver les gens d’encore plus de données.
L’inscription à la carte d’identité numérique, telle qu’Air Canada la déploie, est « une fonction unique de l’application Air Canada » – et la promesse est que « les données biométriques sont cryptées et stockées uniquement sur le téléphone mobile du client ».
Il ne devrait pas être trop difficile de faire croire au client enclin à la commodité que « ces données ne seront conservées que pendant un maximum de 36 heures, conformément aux normes rigoureuses d’Air Canada en matière de confidentialité et de sécurité ».
Vous êtes convaincus ? Nous non plus. Ce dont nous sommes convaincus par contre, c’est que la France saura elle aussi s’adapter et ouvrir la porte à ce genre de « progrès ». Tout vient à point à qui sait attendre ; surtout si tout ce que l’on attend, c’est de se faire enfler.
Source : reclaimthenet.org