Dos au mur, la Serbie déploie des blindés à la frontière avec le Kosovo. 5.000 militaires de la gendarmerie serbe ont également été mis en état d’alerte maximum, alors que les autorités albanaises exacerbent les tensions pour le compte de l’OTAN-UE. La population serbe du Kosovo-et-Métochie élève des barrages routiers pour contrer le déploiement des forces de Pristina. Là, des tirs auraient été entendus contre des patrouilles de la police du Kosovo. Depuis quelques mois, les forces atlantistes réactivent leur proxy-marionnette de l’UCK comme un avertissement et une petite vengeance à la figure de la Russie. La Serbie trinque.
La situation au Kosovo (République auto-proclamée), province du territoire serbe occupée par l’OTAN se détériore rapidement. L’humiliation de l’OTAN en Ukraine pousse ses dirigeants à essayer de prouver leur « valeur martiale » et leur « virilité » en « prenant de temps en temps, un petit pays minable et le jetant contre un mur juste pour prouver qu’ils sont sérieux » (Michael Ledeen). Et, encore une fois, les anglo-sionistes veulent attaquer un pays orthodoxe pour « montrer à la Russie » ce qui pourrait lui arriver à elle.
L’OTAN doit également avoir le sentiment que le temps (et même les stocks de munitions !) est compté : pour l’instant, la Russie ne peut pas aider la Serbie autrement qu’en lui exprimant son soutien politique. De plus, la géographie peut être un fléau et la Serbie se trouve au cœur du territoire de l’OTAN, entourée de tous côtés par des ennemis qui ont les moyens d’empêcher la Russie d’offrir d’autres formes de soutien que des paroles.
La Serbie elle-même pourrait facilement s’occuper des terroristes de l’UCK, mais cela déclencherait presque certainement une attaque de représailles de l’OTAN et, objectivement, la Serbie n’a pas les capacités nécessaires pour affronter l’OTAN. Les atlantistes le savent, et donc ils provoquent autant qu’ils peuvent pendant qu’ils le peuvent encore.
Il existe de nombreux parallèles entre la situation en Ukraine et la situation au Kosovo, le principal étant que, dans les deux cas, l’Occident essaye de gagner du temps pour préparer la guerre (ce qu’il a réussi à faire contre les « zones protégées » de l’ONU en Croatie). La récente révélation par Merkel que le seul but de l’accord de Minsk était de se donner du temps pour préparer l’Ukraine à la guerre (ils ont en quelque sorte réussi à oublier que la Russie utiliserait le même temps pour AUSSI se préparer à la guerre) a maintenant confirmé le plan conceptuel suivant :
- Commencer par faire semblant de vouloir négocier un accord semi-raisonnable qui, sans être parfait, préserverait la paix et donnerait du temps pour négocier (ils ont fait cela avec les Palestiniens, les Serbes, les Russes et bien d’autres !)
- Ensuite, rompez les termes de cet accord et mettez l’autre partie au défi de « faire quelque chose à ce sujet ».
- Si l’autre partie ne fait rien, continuez à provoquer jusqu’à ce que l’accord soit clairement mort, puis laissez votre force proxy attaquer en « représailles » contre une « violation » supposée de l’autre partie. Et si votre force proxy est faible et surtout apte à tuer des civils, donnez-lui le plein soutien de l’OTAN (qui, au Kosovo, est devenu « l’armée de l’air de l’UCK »).
- Si l’autre partie anticipe votre attaque, accusez-la de ne pas respecter les termes de l’accord et attaquez-la en « représailles ».
- Répétez tel un mantra que le « pays X » (Kosovo, Ukraine ou Israël, même différence) a le « droit » de se « défendre » contre les « attaques », mais ne reconnaissez jamais ce même droit à l’autre partie.
Dans le cas de la Serbie, tout ceci est aggravé par les politiques « multi-vecteurs » du gouvernement Vucic qui, d’une part, cherche à obtenir l’adhésion et le soutien de l’UE et, d’autre part, doit faire face à une opinion publique indignée. À vrai dire, l’économie de la Serbie dépend entièrement de ses voisins, de sorte que tout « excès de patriotisme » (aussi minime et boiteux soit-il) pourrait entraîner des sanctions encore plus dévastatrices de la part d’un Occident uni et déterminé à briser tout pays souverain.
En 1999, selon les données de leur propre site, l’aviation des pays de l’OTAN a effectué 38 000 sorties militaires en 78 jours, dont plus de 10 000 pour effectuer des bombardements. L’OTAN a également lancé 3 000 missiles de croisière et largué 80 000 tonnes de bombes, notamment des bombes à fragmentation et des bombes à uranium appauvri, d’un poids total de 15 tonnes.
Pire encore, l’UE et l’OTAN sont à la fois parties au conflit et juges et jurés, et ont le droit d’imposer n’importe quoi ou d’ignorer toute plainte.
Nous assistons maintenant au spectacle étrange de Vucic demandant à la KFOR (la force de l’OTAN au Kosovo) la « permission d’exercer un droit » qui lui est accordé par la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies et qui permet à la Serbie d’envoyer 1000 policiers/forces de sécurité au Kosovo. En demandant plutôt qu’en informant la KFOR, Vucic tente tant bien que mal d’inciter les autorités de la KFOR à agir avec un minimum de décence…
Et même le fait que Vucic ait fait cette demande après que les Albanais aient envoyé 1000 de leurs propres forces dans l’enclave serbe du Kosovo n’aidera en rien Vucic : l’Occident a montré sa capacité vraiment étonnante à être sélectivement aveugle, non seulement pendant la guerre US/OTAN/UE contre la nation serbe dans les années 1990, mais aussi avec les « inspecteurs » et autres « observateurs » sélectivement aveugles des droits de l’homme dans le Donbass ou les inspecteurs l’Agence Internationale de l’Energie Atomique sélectivement silencieux sur l’origine des bombardements à la centrale nucléaire de Zaporijja.
On pourrait penser que les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ne peuvent être ignorées, mais en réalité, elles peuvent très bien l’être (demandez aux Israéliens !). Si un membre du Conseil de Sécurité se plaint d’une violation, vous pouvez toujours compter sur le veto au même conseil par les représentants des États-Unis, de l’Union européenne et de l’OTAN. Et vice-versa d’ailleurs.
Malheureusement, à l’heure actuelle, la Serbie ne peut tout simplement pas aider la minorité serbe du Kosovo. Même si Vucic décidait de rejeter les exigences et les décrets de l’Empire, la Serbie ne peut guère faire plus que protester verbalement.
Compte tenu de la capacité vraiment étonnante des Européens à faire preuve d’une cécité sélective, nous pouvons être assurés que toute protestation serbe tombera dans l’oreille d’un sourd. Les mêmes Européens qui ont versé des océans de larmes de crocodile sur le « bombardement de Sarajevo » ou, mieux, sur le « génocide de Srebrenica » n’ont absolument rien remarqué pendant les huit années au cours desquelles les Ukrainiens ont utilisé leurs propres forces et leurs bataillons punitifs armées (en violation directe de la Constitution ukrainienne) pour assassiner, mutiler, kidnapper, torturer et même frapper avec des missiles balistiques les civils du Donbass.
Il serait absolument naïf d’attendre des Européens qu’ils fassent preuve d’un minimum de décence. Ils sont trop occupés à haïr et à geler…
Que peuvent donc faire les Serbes dans cette situation ?
Ne rien faire ne ferait que donner du pouvoir aux terroristes de l’UCK et à leurs patrons occidentaux et laisserait la minorité serbe du Kosovo, qui souffre depuis longtemps, sans défense.
L’envoi de forces, même si c’est pleinement autorisé par la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, risquerait de déclencher une attaque économique et militaire majeure des États-Unis, de l’OTAN et de l’UE contre la Serbie.
Évacuer les civils serbes du Kosovo ? En théorie, ce serait une option, mais nous devons comprendre que pour le peuple serbe, le Kosovo est une terre vraiment sacrée et que beaucoup refusent de partir. En outre, vider le Kosovo de sa minorité serbe ne ferait qu’enhardir l’UCK et ses mécènes. Enfin, lorsque les Russes ont évacué leurs civils de Kherson, il était au moins crédible en ce qu’il s’agissait d’une mesure temporaire affirmant que les militaires russes reviendraient, plus tôt que tard.
Mais dans le cas du Kosovo, la Serbie est la partie la plus faible et le restera jusqu’à ce que :
- la Serbie retrouve sa souveraineté (actuellement, la Serbie est essentiellement administrée par l’Occident, d’où les menaces de politiciens européens comme Baerbock).
- la Serbie se réunifie avec les terres historiquement serbes au Monténégro, en Bosnie et au Kosovo.
- les USA/OTAN/UE soient démilitarisés, au moins en Europe.
Rien n’est prévisible mais rien n’est figé. Tout cela ne peut qu’arriver, le problème est de savoir quand…
La nation serbe a survécu à des persécutions absolument horribles et même ouvertement démoniaques de la part des Ottomans par exemple. Et cela a cessé.
Dans leur situation actuelle, les Serbes pourraient devoir accepter la possibilité très réelle de revers qu’ils devront tolérer, ne serait-ce que temporairement. L’Occident a également très bien réussi à diviser la nation serbe pour mieux la dominer.
Les Serbes savent que seule l’unité peut sauver la Serbie, et ils rechercheront cette unité, même si cela est extrêmement difficile dans les circonstances actuelles. Mais finalement, et inévitablement, la nation serbe survivra à cette crise profonde : souvenons-nous de la promesse du Christ selon laquelle « celui qui persévérera jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé ».
Librement inspiré de thesaker.is
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