Syrie : les forces gouvernementales reprennent Palmyre grâce à l’action du Hezbollah et au soutien russe
Les forces du régime de Damas ont repris jeudi 2 mars, selon Moscou et l’armée syrienne, la ville historique de Palmyre aux jihadistes du groupe État islamique qui essuient ainsi un nouveau revers militaire. Cette oasis située dans le centre de la Syrie change une nouvelle fois de main. Elle avait été conquise en mai 2015 par l’État Islamique, reprise par le régime en mars 2016 avant de retomber dans les mains des jihadistes en décembre.
L’armée syrienne a ainsi dans un communiqué, confirmé la reprise de la ville : « En coordination avec les forces alliées, l’armée syrienne a regagné le contrôle de Palmyre et ses environs après une série de succès militaires avec l’appui de l’aviation syrienne et russe. C’est un coup sévère porté à Daech qui a commencé à battre en retraite et à s’effondrer ».
Auparavant, après avoir libéré la citadelle de la cité antique, les forces gouvernementales syriennes avaient repris à l’État Islamique la partie historique de Palmyre, qui abrite les célèbres monuments classés au patrimoine mondial de l’Unesco.
Cette avancée a été rendue possible grâce à des opérations sur plusieurs axes sur une zone située entre la ville de Palmyre et la région d’Al-Bab où des dizaines de villages et de petites villes ont été libérés par l’Armée arabe syrienne secondée par les combattants du Hezbollah. Autant d’acquis militaires consécutifs à la libération de la ville d’Alep. Ainsi, la perte de Palmyre s’ajoute à celle de plusieurs places fortes des jihadistes sur les territoires qu’ils avaient conquis à partir de 2014 en Irak et en Syrie et ils se retrouvent en grande difficulté à Mossoul et à Raqa, leur fief dans les deux pays.
Ces acquis fulgurants sur le terrain militaire fournissent à la diplomatie syrienne de nombreux atouts en vue des pourparlers de Genève, ce qui n’est pas du tout le cas du camp d’en face : aux défaites militaires infligées par le Hezbollah et l’Armée arabe syrienne s’ajoutent de sanglants affrontements internes qui divisent les rangs des terroristes à hauteur d’Idlib et dans sa banlieue où ces rats ont été rassemblés après leur cuisante défaite à Alep.
Dans le Nord de la Syrie, les troupes turques et leurs alliés syriens ont également repris la ville d’Al-Bab aux jihadistes de l’État Islamique. Décidée à pousser son avantage, la Turquie a menacé jeudi de lancer des frappes contre les milices kurdes syriennes si elles ne se retiraient pas de la ville de Manbij (proche de la Turquie), prise à l’État Islamique en août 2016 par les Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par les États-Unis. « Nous avons déjà dit que nous frapperons les YPG (membres des FDS) s’ils ne se retirent pas » de Manbij, a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu.
Là encore l’intervention russe a été déterminante puisque le Conseil militaire de Manbij, qui fait partie des FDS, a affirmé que les troupes gouvernementales seraient déployées dans une zone tampon entre elles et les rebelles pro-turcs. « Nous sommes parvenus à un accord avec la Russie pour céder à des gardes frontière de l’État de Syrie des villages sur la ligne de front (de l’opération menée par la Turquie) Bouclier de l’Euphrate », a indiqué le Conseil. Première fois que des combattants soutenus par Washington sont d’accord pour rétrocéder des territoires aux forces du président Bachar el-Assad.
Une chose est sûre : les États-Unis et leurs alliés sont au plus mal en Syrie.
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