Le 22 octobre 1949, le mouvement Jeune Nation est présenté pour la première fois au siège du Souvenir napoléonien, rue du Cirque à Paris. François, Jacques et Pierre Sidos, déclarent Jeune Nation comme association loi 1901 le 23 mars 1950 à la Préfecture de police de Paris.
Jeune Nation monte en puissance à partir de 1954 et se transforme en véritable mouvement militant, l’événement déclencheur étant l’humiliation de Dien Bien Phu au mois de mai suivie de la capitulation en juillet de la même année du gouvernement Mendès.
Jeune nation, qui recrute alors de nombreux étudiants, tient en novembre 1955 à Paris un congrès au cours duquel la croix celtique est adoptée comme emblème.
Le 7 novembre 1956, en protestation contre la sanglante répression soviétique en Hongrie, Jeune nation prend la tête d’une manifestation qui se lance à l’attaque du siège central parisien du Parti communiste, alors situé carrefour de Châteaudun (actuelle place Kossuth). Les assaillants réussissent à occuper et incendier une partie de l’immeuble (l’émeute fera trois morts chez les rouges). Le mouvement devient, pour toute la gauche, l’ennemi public n°1.
Jeune nation s’implante aussi parmi les Français d’Afrique du Nord, devient la composante la mieux structurée du mouvement pour l’Algérie française, participe aux événements du 13 mai 1958 qui sonnent le glas de la IVe République, mais n’accorde pas la moindre confiance au général de Gaulle pour résoudre la crise algérienne dans le sens des intérêts nationaux. En réponse, le gouvernement ordonne sa dissolution le 15 mai 1958. Les dirigeants vont s’ingénier à ignorer le plus longtemps possible cette interdiction, profitant de la vacance de légalité à laquelle donne lieu la transition entre IVe et Ve République.
Le mouvement se survit à travers le journal mensuel Jeune nation, qui milite pour la création du Parti nationaliste. Celui-ci est constitué à la date symbolique du 6 février 1959 avec Pierre Sidos pour président. Lors du congrès de constitution, Pierre Sidos lance un appel resté célèbre à la « séparation de la Synagogue et de l’État ». Ce Parti nationaliste est dissous en conseil des ministres sept jours plus tard.
Inculpés pour reconstitution de ligue dissoute, Pierre Sidos plonge dans la clandestinité début 1960. Nombre de leurs partisans vont faire de même l’année suivante pour rejoindre l’OAS. Mais celle-ci est dominée par des militaires qui se méfient des militants et n’accordent leur confiance qu’à des politiciens modérés, des « nationaux » qui sont autant de planches pourries, hier comme aujourd’hui…
Le journal Jeune nation est obligé de cesser sa parution en janvier 1960. Pierre Sidos, libéré en juin 1963, prend l’année suivante la présidence d’honneur du mouvement Occident. Il lance par la suite le journal Le Soleil en 1966 et L’Œuvre française en 1968.
Voir aussi :
15 mai 1958 : dissolution du mouvement Jeune Nation
Je me permets d’insister – car c’est à imiter aujourd’hui ! – sur la prépondérance de la formation politique des militants qui caractérisait JEUNE NATION au temps des frères Sidos.
Même en prison, où les avaient enfermés les gaullistes, les frères Sidos n’avaient de cesse de donner des cours de formation nationalistes à leurs plus jeunes codétenus.
C’est dans la prison de Fresnes que, personnellement, j’ai été initié au nationalisme par Jacques Sidos, qui a contribué à faire de moi et de beaucoup d’autres les militants nationalistes que nous sommes depuis cette époque.
Merci à eux ! Et puisse la génération d’aujourd’hui être digne de tels chefs.