Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni le 21 février, à la demande du représentant de la Fédération de Russie pour tenter d’obtenir le lancement d’une enquête internationale impartiale sur l’acte de guerre qui a consisté à détruire les gazoducs Nord Stream en mer Baltique en septembre dernier. Au cours de la réunion, le représentant russe Vassili Nebenzia n’a pas mâché ses mots publiquement : « Nous sommes déjà habitués au fait que nos collègues américains se placent au-dessus de la loi, prétendant, en fait, qu’ils sont la loi. Ils peuvent s’ingérer en toute impunité dans d’autres Etats, mener des coups d’Etat, des agressions contre des Etats indépendants, tuer et torturer des civils dans d’autres pays, tout en refusant de livrer les auteurs à la justice internationale. Dans le cas de l’attentat de Nord Stream, ni le mobile du crime, ni son auteur, ni la manière dont le crime a été commis ne font de doute ».
Quelques jours avant, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Wang Wenbin, rétorquait à la sous-secrétaire d’État américaine, Wendy Sherman, qui accusait Pékin de tenter de « remodeler » le fameux « ordre international fondé sur des règles », brandi par l’Occident : « Agents du chaos international, les Etats-Unis tirent profit de la guerre, sans aucune honte. Les faits ont pleinement prouvé que les États-Unis sont le principal perturbateur des règles et de l’ordre internationaux. Ce sont les Etats-Unis, et non la Chine, qui sapent et foulent aux pieds les règles internationales. L’hégémonie est la marque de leur approche des affaires internationales ».
L’hégémonie américaine et ses dangers
Et d’ailleurs, « L’hégémonie américaine et ses dangers » est le titre d’un rapport publié lundi 20 février sur le site Web officiel du ministère chinois des Affaires étrangères. Le gouvernement chinois y accuse les Etats-Unis de vouloir maintenir leur « hégémonie mondiale », à tout prix créant un « risque mondial ».
Le document précise que depuis la Seconde Guerre mondiale, Washington a agi avec « plus d’audace » pour « s’immiscer dans les affaires intérieures d’autres pays ».
Pékin analyse « l’hégémonie » politique, militaire, économique, technologique et culturelle des États-Unis à travers l’histoire – du point de vue de Pékin -, à un moment où les relations bilatérales traversent une période de regain de tensions, soulevées par la « crise de ballons » ou les divisions face à la guerre en Ukraine.
Selon l’agence de presse Fars qui rapporte la publication du rapport, le ministère chinois des Affaires étrangères indique que la prétendue « guerre américaine contre le terrorisme » (initiée après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis) a coûté la vie à 900 000 personnes, dont 335 000 civils.
Le rapport souligne que les États-Unis ont abusé de leur hégémonie dans le monde pour en tirer profit et attiser l’hostilité et l’instabilité dans d’autres pays.
Le document cherche à attirer l’attention internationale « sur les dangers du comportement américain pour la paix et la stabilité dans le monde et pour le bien-être des nations du monde ». Le ministère chinois y fourni des exemples de l’arrogance américaine dans les domaines de la politique, de l’économie, de la technologie, de la culture et surtout militaire.
Révolutions de couleur
Cela fait un siècle que les États-Unis traitent l’Amérique latine comme leur pré carré. Dans n’importe lequel des dits pays où cette politique s’est heurtée à une sorte de résistance, le « ciblage » américain consistait à y provoquer le renversement de gouvernements souverains, par l’ingérence politique et l’intervention militaire, ajoute le rapport. Et dans d’autres régions du monde, les États-Unis ont créé des blocs séparés sous leur influence et y ont provoqué des « révolutions de couleur ».
Un livre de l’ancien secrétaire d’État américain Mike Pompeo est également cité, dans lequel l’homme politique révélait que les États-Unis « avaient prévu d’intervenir au Venezuela » pour, entre autres, « forcer Maduro à parvenir à un accord avec l’opposition » ou « priver le pays de sa capacité à vendre du pétrole ou de l’or en échange de devises étrangères ».
Guerres
Dans ce document, il est également indiqué que l’usage de la force est l’une des méthodes caractérisant le « développementisme américain » depuis l’indépendance de ce pays. Les États-Unis ont utilisé une série de méthodes de guerre affreuses, allant de l’usage d’armes chimiques en Corée à l’utilisation d’uranium appauvri ces dernières années, causant des pertes civiles et des effets durables sur l’environnement (Irak, Serbie…).
Diplomatie punitive et organisations internationales orientées
En outre, le gouvernement américain a abusé du dollar et de sa place dans le système financier international pour éliminer la concurrence et imposer des sanctions unilatérales aux parties jugées hostiles.
Le rapport chinois souligne également que « l’hégémonie américaine sur le plan économique » a été obtenue après la création de différentes organisations pour « former le système monétaire international autour du dollar américain », qui est la « principale source d’instabilité et d’incertitude dans l’économie mondiale », par les sanctions qui peuvent frapper n’importe quel pays ou entreprise qui commercerait en dollars avec un pays dans le collimateur arbitraire des États-Unis (Irak, Iran…).
Dans le domaine technologique, la Chine souligne que les États-Unis « cherchent à décourager le développement scientifique » des autres pays, « exerçant un monopole et des restrictions dans les secteurs de haute technologie ».
En conclusion, le rapport appelle les États-Unis à « examiner de manière critique » leurs actions et abandonner « l’arrogance et les préjugés » et les « pratiques d’intimidation » qui caractérisent leurs agissements en matière de relations internationales depuis des décennies.
Un avertissement sans frais à la grenouille américaine qui se croit encore et toujours plus grosse que le bœuf chinois ?
Curieux, le rapport ne mentionne pas le bombardement de l’ambassade de Chine à Belgrade.
On reste diplomate.
Article passionnant et qui « remet les pendules à l’heure » en matière de terrorisme international. Terrorisme dont les USA, qui font semblant de s’y opposer, sont en fait les principaux coupables !
Mais si l’on fouille un peu plus à fond, on relève une erreur – et de taille- non dans l’analyse parfaite de Pierre Olivier, mais dans l’analyse chinoise, qui laisse passer l’occasion de révéler la cause profonde de la nuisance des USA.
Dans le court chapitre « Guerres » les analystes chinois datent cette insupportable arrogance des gouvernements successifs U.S. « DEPUIS L’NDEPENDANCE DE CE PAYS » ce qui est exactement l’inverse de la vérité historique.
En effet, comme l’a expliqué Thomas Jefferson, considéré comme l’un des « pères fondateurs des Etats Unis, c’est uniquement dans le but d’échapper à la mainmise sur leur économie des banquiers apatrides sévissant depuis la City londonienne que les colonies anglaises d’Amérique ont mené leur guerre d’indépendance.
Et ce n’est pas « depuis leur indépendance », mais au contraire DEPUIS QU’ILS ONT PERDU CETTE INDEPENDANCE et qu’ils sont, malgré une longue résistance, retombés sous la domination de la même oligarchie financière apatride, qui contrôle désormais le monde parce qu’elle contrôle le dollar, que les USA sont devenus les prédateurs de la planète.
Mais, bien sûr, de toutes les vérité essentielles, c’est la plus difficile à faire admettre, compte-tenu de la véritable identité de ces « apatrides »…