Le Monde post-1945 voyant la domination de deux idéologies modernes et pas tellement antagonistes (communisme et capitalisme) ne laisse que peu d’alternatives politiques aux peuples européens. Ont-ils eu d’ailleurs le choix après la capitulation de l’Allemagne le 8 mai 1945 ?
Dès lors, tout ce qui semble apparenté au « fascisme » de près ou de loin est absolument condamné par l’inquisition post-moderne qui s’efforce de dénicher les quelques récalcitrants tapis dans l’ombre.
Vous faire traiter de « fasciste » aujourd’hui est la pire chose qu’il puisse vous arriver. Nous admettrons cependant que certains le prennent un peu moins mal. Mais reconnaissons tout de même que, depuis le quinquennat calamiteux de François Hollande, « socialiste » est aussi devenue une insulte accablante. Enfin, tout cela ressemble davantage à des chamailleries de cours de recrée en classe préparatoire que du sens réel de ces deux concepts politiques.
Souvenez-vous, lors de la révolte des gilets jaunes, nous observions nombre de « politologues », « experts », « auteurs/professeurs », « philosophes », à l’image toujours de l’inénarrable Bernard-Henri Lévy évoquant les « gilets bruns » pour parler de ce mouvement contestataire et populaire. Ces « experts » de BFMTV, à croire que la chaîne télévisée fournie elle-même les diplômes de ses intervenants pour leur absolue objectivité, percevaient pour beaucoup dans le mouvement des gilets jaunes la « peste brune », le « populisme » et la « rencontre des extrêmes politiques ».
Si seulement…
Plus récemment, lors du dit confinement, les auditeurs des podcasts de Didier Raoult pouvaient être qualifiés de « gilets jaunes » de la France profonde ou encore de « complotistes » crypto-fascistes notamment, qualificatifs qui seraient sortis de la bouche de l’urologue savant-(fou) Laurent Alexandre entre autres1.
Bref, pour la doxa politico-médiatique, le Peuple est Fasciste !
Pour ma part, je regardais, il y a peu de temps, une vidéo de Michel Drac, disponible sur YouTube2, faisant une note de lecture sur la Doctrine du Fascisme de Benito Mussolini. Il semblait agacé, à juste titre, par l’emploi du mot « fascisme » à tout va sans que les personnes en comprennent réellement le sens. Voilà donc quelque-chose qui paraissait pertinent. Au-delà des nervis « antifa » incultes et des libéraux mondialistes de mauvaises foi, Michel Drac remettait les pendules à l’heure.
La réflexion ci-dessous n’a pas d’autres prétentions que de remettre en contexte l’ambiance politique générale de l’Italie au sortir de la Première Guerre mondiale. Ce contexte est indispensable afin de bien saisir les enjeux politiques que nous pouvions relever à cette période mouvementée. Le fait d’évoquer l’essor du fascisme en Italie nous amène par ailleurs à observer d’autres modèles à l’international. À ce propos, une analogie avec la France et l’Espagne sera évoquée. On ne peut négliger l’influence conséquente que le fascisme eut sur des nationalistes et des socialistes à l’étranger.
Aux origines du fascisme
Une première réflexion nécessaire serait donc une remise en contexte politique, comme nous l’avons indiqué plus haut. Il ne s’agit nullement de recourir à d’interminables et fastidieuses références sur le fascisme. Nous nous interrogeons donc sur l’origine de ce mouvement, sur ses concepts, ses volontaires et ses adeptes.
Nous devons de prime abord poser un cadre géographique. S’agissant du fascisme, nous parlons bien entendu de l’Italie bien qu’on ait parlé d’une « internationale fasciste » lors de l’entre-deux-guerres. Le fascisme eut en effet une réelle influence internationale au-delà même du continent européen. Observez à titre d’exemple des mouvements ou régimes d’Amérique du Sud qui s’inspiraient en partie du fascisme3.
En France, dans l’entre-deux-guerres, des mouvements éphémères s’inspiraient ouvertement de Mussolini et plus largement du fascisme4. Il ne s’agit pas ici spécialement de parler de la France sous la Troisième République. Mais nous pouvons évidemment citer la brève existence du Faisceau, créée en 1925 par le dissident d’Action française, Georges Valois, ou encore Le Francisme de Marcel Bucard qui fut d’ailleurs représenté lors du Congrès international fasciste à Montreux les 16 et 17 décembre 19345.
Ce qui nous interpelle ici, c’est la distinction d’origine qu’il faudrait établir entre le squadrisme, ou premier fascisme, et l’action personnelle de Mussolini, le mussolinisme. C’est à ce titre, dans l’immédiat après-guerre, qu’il faut se pencher avec attention. Bien entendu, il existait des auteurs traditionalistes, réfractaires aux Lumières et à l’unité nationale, alors que l’unification de l’Italie n’était pas encore faite, par des penseurs généralement catholiques et contre-révolutionnaires. Nous étions alors fort éloignés de la dimension moderne du nationalisme italien succédant à la Grande Guerre.
S’agissant de Mussolini, il est opportun de revenir sur des éléments biographiques afin de comprendre son itinéraire politique, son milieu social et familial ayant façonné sa pensée. Mais dans ce cas-là, on revoit plus largement à la biographie de Pierre Milza. Mais, il s’agit davantage d’une ambiance générale propre à l’Italie de l’entre-deux-guerres qui nous intéresse ici.
L’Italie, une nation lésée par la Société des Nations
Ayant rejoint la Triple-Entente aux cotés de la France, de la Grande-Bretagne et de la Russie impériale lors de la Première Guerre mondiale en 1915, les dirigeants italiens avaient passé un accord secret afin d’obtenir des territoires appartenant pour l’essentiel à l’Empire des Habsbourg en cas de victoire de cette entente. Le pacte de Londres, signé le 26 avril 1915, promettait à l’Italie des territoires comprenant notamment l’Adriatique orientale, sur le littoral autrichien, et la Dalmatie.
Après la signature de l’Armistice et le démantèlement de l’empire d’Autriche-Hongrie, les promesses faites aux Italiens ne sont pas spécialement respectées par le président Wilson. S’en suit donc un sentiment d’aigreur qui affecte la Péninsule. Nombre d’Italiens ont l’impression d’avoir été dupés.
De plus, la démobilisation des soldats italiens ne s’est pas déroulée sous les meilleurs auspices. En effet, un fort sentiment antimilitariste voire révolutionnaire marxiste fustigeait les soldats démobilisés et démoralisés. Ces soldats avaient essuyé de lourdes pertes sur le Front alpin contre les Autrichiens. Ils ne bénéficièrent alors d’aucune reconnaissance de la population dont la fièvre marxiste avait frappé les esprits, certainement dû à l’apathie et à l’indolence des parlementaires libéraux6. Mais certains de ces soldats démobilisés ne craignaient plus la mort tellement ils y étaient habitués sur le front. Un homme, alors âgé de 56 ans, volontaire lors de la Première Guerre mondiale, va redonner le souffle et l’élan vital aux anciens combattants italiens. Cet homme illustre, poète, romancier et fervent nationaliste se nomme Gabriele D’Annunzio.
Du biennio Rosso à la Régence italienne du Carnaro (1919-1920)
De plus en plus de jeunes anciens combattants, ayant un nouvel état d’esprit guerrier et jusqu’au-boutiste, rejettent autant les communistes, une véritable menace pour l’Italie, et la société bourgeoise et libérale des dirigeants et grands décideurs du gouvernement, alors particulièrement instable au sortir de la guerre. Orlando, président du conseil, n’avait qu’une faible influence au sein de la SDN ne parvenant pas à imposer ses revendications.
S’agissant de la menace communiste en Italie, le biennio Rosso (1919-1920) est une brève période particulièrement agitée dans le nord du pays connaissant d’importantes grèves. Deux ans après la révolution bolchévique en Russie, l’idée d’une internationale communiste, idée défendue avec ardeur par Lénine, avait été propagée chez les grévistes des usines du nord jusque chez les paysans de la Plaine du Pô. À ce sujet, on trouvait des militants socialistes révolutionnaires et syndicalistes, favorables à la chute du régime parlementaire, mais hostiles à une révolution communiste internationale avec la mainmise d’un Kominterm. Ces socialistes indépendants, dont Mussolini et ses Faisceaux7 crées en 1919, syndicalistes révolutionnaires, inspirés par Georges Sorel notamment, donnaient lieu aux premiers fascistes et alimentaient les rangs informels des squadristes à compter de 1921.
Les jeunes anciens combattants irrédentistes, c’est-à-dire revendiquant les territoires non-obtenus et de nouvelles frontières politiques étendues de l’Italie notamment dans ses confins septentrionaux et orientaux, se sentaient désœuvrés mais plein de hargnes. Qualifié parfois de « saint Jean-Baptiste du fascisme », Gabriele D’Annunzio va bousculer les consciences en s’emparant de la ville de Fiume délivrée par la SDN au nouveau royaume de Yougoslavie. La ville de Fiume était alors essentiellement peuplée d’Italiens qui se retrouvaient coupés de leur patrie. Face au refus catégorique du président Wilson de céder la ville portuaire aux Italiens, Gabriel D’Annunzio criait à la trahison en parlant de « victoire mutilée ». Le 12 septembre 1919, il s’empara de la ville à la tête d’une colonne d’anciens arditi et mis en place un régime orignal qui inspira les nationaux-révolutionnaires italiens.
Toutefois, notons que Gabriele D’Annunzio est un auteur atypique aux multiples facettes et influences. Ce dernier offre un certain adage au fascisme que nous connaissons de manière synthétique. Le fascisme, avant l’essor spectaculaire de Mussolini entre 1922 et 1924, est parfois dense et complexe à appréhender. Il s’agit désormais d’évoquer un des aspects phares du fascisme, son essence révolutionnaire8.
L’essence révolutionnaire du fascisme
Avant d’affirmer précipitamment ce que serait le Fascisme, du moins le préfascisme, efforçons-nous de comprendre ce qu’il n’est pas.
Cela n’étonnera personne mais il est opportun de le préciser, le fascisme n’est pas un marxisme ou du moins inspiré par la Révolution russe. Cela semble évident. Pourtant, rappelons que beaucoup de squadristes9, d’anciens jeunes combattants, arditi, et membres du Faisceaux étaient pour un certain nombre d’entre eux fondamentalement socialistes et révolutionnaires10. Mussolini lui-même était membre du Parti socialiste italien (PSI). Il en fut exclu en 1914 mais fonde un journal resté célèbre, Il Popolo d’Italia, qui se réclame, à ses débuts, justement d’un socialisme révolutionnaire. Une frange des socialistes et syndicalistes révolutionnaires italiens étaient particulièrement hostiles à la stratégie du Kominterm et de Lénine en faveur d’une « internationale communiste ».
Le fascisme ne croit en rien à l’idéologie d’un capitalisme international défendu par la bourgeoisie d’argent. Il se réclame largement d’une Troisième voie rejetant avec véhémence le démocratisme wilsonien, par le prisme notamment de la Société des Nations, et plus largement la démocratie libérale, facteur de divisons et de conflits. Par ailleurs, le premier fascisme n’est pas défavorable d’une certaine manière à une démocratie populaire directe et locale, d’inspiration anarchisante et syndicaliste. En effet, la bourgeoisie d’argent entrave la volonté libératrice du peuple italien. Ce peuple est dans son essence non-conformiste et contre l’esprit bourgeois qui paralyse la jeunesse.
Le fascisme n’est pas réactionnaire. La réaction est un marqueur d’esprit défaitiste. Il s’insurge contre le fatalisme et valorise l’action et le coup de force face au verbiage réactionnaire geignard. Il se distingue du nationalisme italien, bien que d’essence parfois garibaldienne, d’avant 1914 défendu notamment par un journal, L’Idea Nazionale lancé en 1911.
L’idée de rivalités voire de ruptures entre la frange militante réactionnaire et/ou monarchiste et la frange révolutionnaire et nationaliste pouvait se retrouver dans d’autres nations européennes. L’aspect révolutionnaire du fascisme italien a profondément marqué les débats auprès de nationalistes originaires d’autres pays.
Prenons le cas de l’Espagne de l’entre-deux-guerres, précisément la période précédant la guerre d’Espagne. L’Espagne franquiste, contrairement à ce qu’on a pu en dire, n’était certainement pas un régime de type fasciste. Mais, avant la victoire du camp national, il existait une réelle rivalité et de nombreuses dissensions entre les libéraux, réactionnaires et monarchistes à l’encontre d’une minorité efficiente et percutante de militants nationaux-syndicalistes.
Déployés dans l’essentiel des villes espagnoles, les JONS (Juntas de Ofensiva Nacional-Sindicalista), dirigées par Ramiro Ledesma Ramos, proposaient une vraie alternative politique au sein d’une Espagne figée. Les JONS avait un poids conséquent auprès des étudiants et des ouvriers. Ils furent momentanément intégrés au sein de la Phalange, à compter du 15 février 1934, dont la direction fonctionnait sous la forme d’un triumvirat mené par José Antonio Primo de Rivera, Julio Ruiz de Alda et Ramiro Ledesma Ramos. Cette fusion audacieuse se solda par un échec cuisant. En effet, la mésentente entre ces deux franges était devenue trop importante. Le dialogue entre nationalistes-révolutionnaires et réactionnaires n’était plus envisageable11.
L’exemple espagnol, d’autres exemples auraient été néanmoins possibles, permet d’observer que les concepts nouveaux liés au fascisme ont entrainé des dissensions dépassant parfois les frontières de l’Italie. L’essence même du fascisme est certes révolutionnaire mais en aucun cas assimilable ou comparable à la Révolution dite « française » comme certains réactionnaires, libéraux-conservateurs ou monarchistes se plaisent à l’affirmer.
Le fascisme est à contre-courant vis-à-vis d’un nationalisme considéré parfois comme trop mièvre et contre-productif. Il voit son origine dans une sorte de désenchantement du monde affectant de nombreux jeunes anciens combattants démobilisés. On saisit alors davantage l’esprit du fameux « Me ne frego ! » (littéralement « je m’en fiche ! ») donnant lieu à un chant du même nom. Les jeunes nationalistes-révolutionnaires de l’époque n’avaient plus rien à perdre. La dimension vitaliste des squadristes, ou même des arditi del popolo, est donc fondamentale pour comprendre l’esprit révolutionnaire du premier fascisme.
Ne négligeons pas le fait que nombre de jeunes anciens combattants avaient été particulièrement affectés par les combats de la Grande Guerre. Ceux restés en vie supportaient difficilement l’idée que la mémoire de leurs camarades tombés au champ d’honneur soit négligée voire injuriée par des parlementaires ineptes, indolents et corrompus. De plus, l’Italie était alors la proie des ambitions géopolitiques hasardeuses du président Wilson et de la SDN et de la menace bolchevique comme nous l’avons évoqué précédemment.
Le dernier aspect de l’article envisagerait la forme révolutionnaire du premier fascisme. Est-il un « romantisme de l’action » ?
Cette idée a germé progressivement au sein de l’Action française durant l’entre-deux-guerres. Concernant la vie politique du mouvement néo-royaliste durant cette période, il faut noter que des figures politiques et intellectuelles issues de l’Action française s’étaient laissées happer par de nouvelles formes d’engagement politique. C’est ce qu’on appelle communément les « dissidents d’Action française ». Pour notre propos, la figure emblématique de ces dissidents est certainement Georges Valois, le représentant de « l’aile gauchère » de l’Action française qui s’est manifestée avec la création du cercle Proudhon en 1911. Valois a effectivement quitté les rangs du mouvement néo-royaliste pour fonder en 1925 Le Faisceau, mouvement populaire et social d’inspiration fascisante12.
Charles Maurras, figure de proue de l’Action française aux côtés notamment de Léon Daudet et de Jacques Bainville, se montrait particulièrement critique à l’encontre du romantisme en règle générale. Ce dernier estimait que la politique devait être préservée du romantisme, tant dans son fond que dans sa forme.
À l’origine, Maurras ne voyait pas spécialement d’un mauvais œil le fascisme. N’oublions pas que le Martégal se sentait Romain et avait une certaine orientation de cœur et d’esprit vers l’Italie. Néanmoins, cette critique de plus en plus vivace à l’encontre du fascisme comme « romantisme de l’action » pourrait s’interpréter d’une part des défections de ses adhérents que connaît l’Action française dans les années 1930, et serait donc une sorte de mise en garde, d’autre part par le rapprochement progressif de Mussolini avec Hitler que Maurras exécrait. Il n’était pas rare à cette période de faire des confusions entre les différents mouvements et régimes évoluant en Europe bien qu’une certaine inspiration révolutionnaire et non-conformiste pouvait être commune.
Le rejet intégral de Maurras vis-à-vis de l’Allemagne prenait peut-être le pas sur ses analyses et considérations en politique internationale. À la même époque, Je suis partout, journal fondé par Pierre Gaxotte, avait des thématiques portées sur l’actualité l’internationale permettant alors des analyses nouvelles sur les nouveaux phénomènes politiques européens.
En guise de conclusion, notons l’aspect profondément nouveau du fascisme dans son essence. Ses inspirations sont multiples offrant alors des concepts déroutant mais inspirant. Nous percevions dès lors, avant la guerre de 14-18, de nouvelles approches politiques et artistiques avec notamment le mouvement futuriste, engendré par Marinetti. L’épreuve du feu et le sang versé sur le champ de bataille et dans les tranchées va bien entendu bouleverser la manière de « faire de la politique » et de concevoir l’art, détenu jusqu’à présent par un ordre et des appréciations bourgeoises.
Au-delà du phénomène nouveau qu’est le fascisme, la dimension sociale est capitale. Alors que les structures « nationalistes de droite » négligeaient la question sociale, les fascistes ont pris d’assaut la question sociale et syndicale.
Enfin, le fascisme n’est pas spécialement un « modernisme ». En effet, la référence à l’antiquité romaine, notamment à la République, constituait un fer de lance essentiel dans le combat original à mener. La dimension d’une aristocratie digne de ce nom, dans son aspect traditionnel, a été largement évoquée par Julius Evola entre autres. Le fascisme pourrait être une excellente synthèse entre une essence traditionnelle dans bien des aspects avec une forme combattive atypique et moderne.
1 https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/lincorrect/laurent-alexandre-didier-raoult-le-triomphe-des-rebouteux-sur-la-science-120149 On notera une certaine approbation des libéraux-droitards de Valeurs Actuelles.
3 Le mouvement justicialiste en Argentine ou l’Estado Novo au Brésil sont des exemples équivoques, bien qu’ils ne soient pas contemporains.
4 Il ne faut pas faire de confusions sommaires entre Mussolini et le fascisme. Mussolini avait d’emblée l’idée d’un ordre étatique et centralisé. Cela n’était pas nécessairement le cas de certains adhérents du Fascio ou des squadristes qui s’appuyaient pour beaucoup sur les influences politiques locales et non-conformes.
5 DENIEL (A.), Bucard et le Francisme, Paris, Éditions Jean Picollec, 1979.
6 Notons par ailleurs que cette même fièvre marxiste a largement frappé les populations allemandes, notamment au vu de leur haine contre les soldats démobilisés. Des officiers allemands ont été lynchés par une frange de la population marxisée et hystérique. Pour davantage de précisions, on renverra au formidable roman autobiographique d’Ernst von Salomon, Les Réprouvés, 1930.
7 « Faisceaux » avait à l’époque une connotation plutôt de l’ultragauche inspirés des faisceaux siciliens
8 Précisons bien l’aspect révolutionnaire du Fascisme. En effet, un célèbre historien marxiste, décédé en 2012, Eric J. Hobsbawm, considérait le fascisme comme une excroissance du capitalisme pour sans doute donner davantage de crédit aux marxistes et aux antifascistes dans leurs « luttes ». Ses thèses sont loin d’être objectives bien qu’elles soient encore assez reprises par la doxa universitaire contemporanéiste… De plus, notons qu’Eric J. Hobsbawn considérait Staline comme un « liberateur de l’Europe » Cela se passe de commentaires…
9 Les squadristes étaient en règle générale les plus hostiles aux socialistes internationalistes ou révisionnistes et aux communistes. Mussolini compta beaucoup sur leur force et leur impact auprès des esprits, notamment par leur violence de rue pratiquant des expéditions punitives. Un peu à l’image de la relation entre Adolf Hitler et les Sturmabteilung (SA), les squadristes étaient certes efficaces mais beaucoup trop indépendants et ingérables pour Mussolini.
10 Précisons qu’il existait à cette époque un « socialisme révisionniste » favorable à une ingérence au sein du gouvernement.
11 Ramiro Ledesma Ramos, Le Fascisme en Espagne, Nantes, Ars Magna (coll. le devoir de mémoire), (éd. originale 1935), 2017.
12 À ce propos, deux ouvrages de Georges Valois viennent d’être réédités. J’inscris ici la référence.
Georges Valois, La Révolution nationale, Paris, La Nouvelle Librairie, 2019.
Georges Valois, Le Fascisme, Nantes, Ars Magna, (1ère éd. 1927).
Bon article. Mais je relève quelques erreurs à mon avis. Quand vous dites que le fascisme n’a rien à voir avec la révolution française c’est à la fois vrai et faux… En vérité il faut savoir qu’il y a eu 2 révolutions françaises; une première d’essence plutôt bourgeoise et voltairienne et une deuxième (période dite de la Terreur) d’essence plutôt populaire et Rousseauiste. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard. Dans l’article il est précisé que le fascisme avait une tendance au romantisme, logique. Rousseau est lui-même classé comme un romantique voire même comme un penseur des Lumières contre les Lumières.