Venu assister le 20 novembre 1989, anniversaire comme on sait, de l’exécution en 1936 de Jose Antonio Primo de Rivera à Alicante – au monastère bénédictin de la vallée de « Los Caidos » (les tombés) non loin du Palais de l’Escurial – à une conférence sur l’engagement militaire espagnol au Front de l’Est, l’auteur de l’article, assis par suite de la grande affluence d’auditeurs dans une pièce annexe à celle des orateurs, s’entendit proposer d’assister dans sa marche une petite femme aveugle, aux cheveux noirs encore visibles, accompagnée d’une amie : c’est ainsi qu’ayant guidé sur quelques mètres Maria Pilar, sœur de Jose Antonio, en lui tenant le bras gauche, il fut si ému de cet honneur accordé par le hasard, qu’il demanda le lendemain dans le vaste parc madrilène du Retiro (évoquant les Etats espagnol américains et où sont traditionnellement des stands de livres), à l’homme politique Blas Pinar (1918-2015), natif de Tolède, de lui conseiller un bon ouvrage sur la vie de cette femme ! Ce Blas Pinar était un homme très simple et portait sur lui les signes d’une bonté énergique.
Rappelons, à propos de l’exécution de Jose Antonio, que ce fut, m’a confié Alberto Torresano, à l’initiative de l’avocat Serrano Suner, qui croyait bien faire, que le fondateur de la Phalange espagnole avait été déplacé de la prison madrilène à Alicante où ses amis l’estimaient plus en sécurité, et que par ailleurs, un projet audacieux de libération par un commando de marine allemand transporté en sous-marin ne put aboutir par la maîtrise maritime républicaine.

Les “Recuerdos de una vida” (« Souvenirs d’une vie », 1983) où se trouve évoquée, entre autres faits se rapportant à l’éducation du milieu féminin, l’action humanitaire de Maria Pilar au Sahara espagnol, traitent d’une visite officielle à Berlin, où elle devait remettre, comme l’ont appris nos lecteurs dans un excellent article ancien de Jeune Nation (assorti d’une photographie de la cérémonie), l’épée de Ferdinand (époux d’Isabelle la Catholique), à Adolf Hitler. Mais là ne s’arrête pas le récit de cette figure inaltérée de la jeunesse féminine espagnole ! Un bruit court à Madrid, nous y apprend-t-elle, avec insistance, d’une union envisagée par sa famille et des cercles politiques entre elle et le Chancelier pour illustrer ce fait historique constant que jamais l’Empire d’Allemagne et celui d’Espagne ne se sont heurtés. Rappelons la neutralité de l’Espagne tout comme des Pays-Bas, du Danemark et des pays nordiques pendant la première guerre mondiale.
C’est dans le contexte de cette amitié et de cette collaboration constante que se place la demande de secours que le futur Caudillo d’Espagne, en sa qualité de chef suprême des forces militaires au Maroc espagnol, adresse au chef de l’Allemagne en juin 1936. Cette lettre, matériellement détruite, est reproduite par l’un des deux porteurs allemands, dans l’original, chez l’illustre Wilfred von Oven (1912-2008) natif de La Paz, décédé à Buenos Aires et attaché au ministère de Josef Goebbels, dans son livre allemand édité chez Grabert Verlag en 1978 : « Hitler et la guerre civile espagnole. Mission et destin de la Légion Condor. » (557pp.).

Demande épistolaire directe d’aide de Franco à Hitler reconstituée de mémoire.
Il faut, en effet, avertir le lecteur bienveillant qu’aucun manuscrit du document que nous traduisons de l’espagnol n’existe, et ce à l’initiative – ainsi en juge Wilfred von Owen (op.cit.p.152) – « probablement par celui-ci même », à savoir Adolf Hitler : « Ce ne serait que logique vu que toute l’entreprise « Feuerzauber » « magie du feu » ( titre du troisième acte de la Walkyrie !) fut laissée dans le plus grand secret, et Hitler déjà avait envers sa propre administration des Affaires Etrangères, au-dessus de laquelle, comme Bernhardt (soit Juan Bernhardt membre du NSDAP, commerçant de Tetuan au Maroc espagnol, dont les nombreuses firmes s’étendaient à tout le protectorat, sa femme, née en Argentine étant fille de consul allemand, à qui Franco confia cette demande d’aide adressée nommément à A.H.) il était passé avec de bonnes raisons, ne pouvait avoir intérêt à ce que ce « corps du délit » tombât dans les mains de quiconque ou même ne fût visible. Il n’en existe ainsi aucune copie ou restitution sensible dans n’importe quelle archive. » (ibidem, p.153, traduit par nous de l’allemand).
Cette lacune dans la documentation historique contemporaine a décidé Juan Bernhardt, par un effort de mémoire, à mettre à la disposition de notre auteur la reconstitution de la lettre que le lecteur a sous les yeux :
« Excellence,
Notre mouvement national et militaire a pour objet la lutte contre la démocratie corrompue dans notre pays et contre les forces destructrices du communisme, organisées sous le commandement de la Russie.
Nuestro movimiento nacional y militar tiene como objeto la lucha contra la democracia corrupta en nuestro pais y contra las fuerzas destructivas del communismo, organizadas bajo el mando de Rusia.
Je me permets de m’adresser à V.E. avec cette lettre qui vous sera remise par deux messieurs allemands qui ont vécu avec nous les événements tragiques actuels.
Me permito dirigirme a V.E. con esta carta, que le sera entregada por dos seniores alemanes, que comparten on nosotros los tragicos acontecimientos actuales
Tous les bons Espagnols sont fermement décidés à débuter cette grande lutte, pour le bien de l’Espagne et de l’Europe.
Todos los buenos Espanoles se han decidido firmamente de empezar esta gran lucha, para el bien de Espana y de Europa.
Il existe de sérieuses difficultés de transporter rapidement vers la péninsule les forces militaires bien avérées du Maroc, par l’absence de loyauté de la marine de guerre espagnole.
Existen severas dificultades de transportar rapidamente a la Peninsula la bien comprobadas fuerzas militares de Maruecos, por falta de lealtad en la Marina de Guerra Espanola.
En ma qualité de chef suprême de ces forces je supplie V.E. de me faciliter les moyens de transport aérien.
En mi calidad de Jefe Superior de estas fuerzas ruego a V.E. de facilitarme los medios de transporte aéreo.
Je demande en outre 10 avions de transport de la plus grande capacité possible.
10 aviones de transporte de la mayor capacidad posible ademas pido.
– 20 pièces antiaériennes de 20mm
– 6 avions de chasse « Heinkel »
– la quantité maximale de mitrailleuses et de fusils avec leurs munitions en abondance
Excellence,
L’Espagne a rempli dans toute son histoire ses promesses. Avec l’Allemagne elle se sent plus unie que jamais en ces heures de sa croisade dans le combat contre le communisme.
Espana ha cumplido en toda su historia con sus compromisos. Con Alemania se siente mas unida que nunca en estas horas de su cruzada en la lucha contra el comunismo.
Francisco Franco Bahamonde
Jefe Supremo de las Fuerzas Militares en Marruecos Espanol (ibidem, pp.153-154).
Wilfred von Oven insiste sur le fait que jamais, contrairement à l’assertion de l’anglais Hugh Thomas dans sa « Guerre civile espagnole » (The Spanish Civil War, Londres 1961) qui date par erreur l’entrevue du messager Juan Bernhardt avec Adolf Hitler du 26 au lieu du 25 juin date de la représentation de la Walkyrie au Festival de Bayreuth (à laquelle le Chef de l’Allemagne assistait), et y mentionne, chose inexacte, l’amiral Canaris (agent britannique démasqué au complot du 20 juillet 1944, lequel, comme il s’avèrera, surnommé « la méduse »), n’était pas présent. L’historien espagnol, pourtant présenté comme un auteur « national », Ramon Garriga Alemany, dans sa « Legion Condor » parue à Madrid en 1975 commet la même erreur de faire jouer un rôle à Canaris, et ajoute même qu’aurait là été décidé d’utiliser cette guerre pour éprouver le matériel allemand. L’enjeu était tout autre et efface les mesquineries politiques. En fait, une déclaration nocturne du 19/2/1942 à la « tanière du loup » (« Wolfsschanze »), en Prusse-Orientale, éclaire la décision sans arrière-pensée du Chef de l’Etat allemand :
« Si le danger n’avait pas consisté en ce que le bolchevisme s’étende (übergreift) à l’Europe, je n’aurais pas mis fin à la révolution en Espagne ».
C’est par un appel téléphonique de Rudolf Hess, administrateur du parti ayant reçu à Berlin ces deux commerçants, qu’A. Hitler, comme chaque année à cette saison, à Bayreuth, avait appris qu’une lettre lui était adressée. Le second commerçant allemand du Maroc espagnol, Adolf Langenheim qui depuis 48 heures veillait sur l’enveloppe comme sur la prunelle de ses yeux, la lui tendit. A. Hitler la décacheta et dit que la langue espagnole lui était inconnue et ce fut, après un Langenheim trop hésitant, Bernhardt qui la lui traduisit sans peine ; il fut interrompu plusieurs fois pour donner des éclaircissements.
Le Chef de l’Allemagne dicta une réponse : « Son visage n’exprimait ni intérêt particulier, ni étonnement, ni répulsion ou joie… Il constata objectivement : « Franco ne peut donc pas acheminer ses troupes en Espagne et pour ce a besoin de notre aide. Il ne s’agissait effectivement de rien d’autre », conclut Bernhardt. (op.cit.p.181).
C’est ainsi que 20 000 hommes de la Légion Condor furent prêts. A. Hitler saisit des deux mains la droite de J. Bernhardt en le nommant « cher camarade du parti Bernhardt » et le chargeant d’apporter au général Franco ses meilleurs vœux « pour l’écrasement (die Niederwerfung) du communisme », et d’un dernier serrement de main pris congé par ces mots, à traduire littéralement : « Et maintenant voyagez avec bonheur ! » (op.cit.p.191).
Le chiffre de dix avions de transport demandés par Franco fut doublé. En peu de jours tout fut mis en place. C’est donc en passant seulement par le parti que Franco avait pu obtenir ce résultat décisif (ibidem).
Un échantillon du pays, fin juillet 1936
A ceux qui ignorent l’état de dégradation accéléré de l’Espagne, un mois plus tard, en juillet 1936, extrayons ce mince échantillon du livre anglais de Gertrude M. Godden dans son « Conflict in Spain. A documented Record » (publié à Londres chez Burns Oates & Washbourne Ltd., première édition, 1937), que « pendant la dernière semaine de juillet 1936 les corps des nonnes ont été exhumés de leurs tombes et maintenus debout, hors des murs de leurs couvents. Des écriteaux obscènes et offensants étaient attachées à leurs corps ». (« During the last week of July, 1936, the bodies of nuns were exhumed from their graves and propped up outside the walls of their convents. Obscene and offensive placards were attached to their bodies » op. cit. p.72).
Le grotesque n’intimide par les doctrinaires communistes d’après guerre minimisant leur présence, à ce moment, dans la révolution « démocratique » espagnole ; c’est ainsi que Wilfred von Owen montre un « Alfred Kantorowitz, membre du bataillon Thälmann et officier d’Etat Major de la 13ème brigade internationale du tristement célèbre « général Gomez » qui s’appelait en réalité Wilhelm Zaisser et jusqu’en 1953 était membre du comité central et du bureau politique du Parti Socialiste Unifié d’Allemagne (S.E.D) à Berlin-Est, écrit dans un journal dominical chrétien allemand hambourgeois (« Deutsches Allgemeines Sonntagsblatt ») du 24 avril 1977, qu’il n’y avait pas de communistes dans le gouvernement de la République espagnole en juillet 1936 ! »
Du 18 juillet 1936, date du soulèvement national, à la fin août, en six semaines 75 000 personnes ont été tuées par les Rouges – et ces chiffres, précise Wilfred v.Owen sont établis « avec la plus grande précision » – dont 7 937 clercs, 12 évêques, 283 nonnes, et 5 255 prêtres (op.cit. p.224). Il conte, par exemple, le martyre de ce moine auquel l’on enfonça les grains du chapelet dans les oreilles…
La sœur de Salvador Dali, Ana Maria(1908-1989) agréablement peinte par lui à ses 17 ans en 1925 – et un Dali, par ailleurs auteur, admirant José Antonio, qui soutiendra toujours Franco, et dont un Lord anglais invité au Congrès de Nuremberg, offrira à A.H. le livre écrit en français sur « la conquête de l’irrationel » (qu’il rachètera à prix d’or dans une vente texane à un sergeant US qui l’avait volé à Berchesgaden !) – perdra un temps la raison, ayant été torturée à Cadaques par des anarchistes, etc…
Pour l’Allemand le nombre de morts de nationaux espagnols tués par les Rouges durant la guerre civile est bien supérieur à celui de 85 940 administrativement fourni. Les chiffres de 300 ou 500 000 sont exagérés et il tient « le vrai chiffre » entre 100 000 et 200 000 (op.cit.p. 227).
L’alliance germano-espagnole, constance historique :
Qu’il nous soit permis de relever ce qui est tu par les idéologues ignorant les faits de nature, que la solidarité hispano-germanique était une réalité très ancienne. Le célèbre Hollandais, par exemple, Cornelius Janssen (1585-1638), de la Congrégation de l’Oratoire et professeur à Louvain – fait, en récompense de son patriotisme, par Philippe II d’Espagne, évêque d’Ypres, au nom de plume latinisé en ‘Jansenius’-, dénonça, en 1636, une double géopolitique anti-germanique au sens large et anti-espagnole. Et son traducteur en français, le prêtre parisien et prédicateur du roi, Charles Hersent (1590-1661), sera, du reste, cruellement excommunié pour avoir contribué à éditer, en 1637, de ce Janssen « Le Mars Français ou la Guerre de France etc.» !

N’est-ce pas, plus près de nous, la crainte de voir accéder, après l’abdication d’Isabelle II (1830-1904), en 1868, au trône d’Espagne, le 16 septembre 1869, le sang des Hohenzollern (en la personne sollicitée par les Espagnols de Léopold prince de Hohenzollern-Sigmaringen 1835-1905), de rite catholique, qui y renonça pour apaiser l’opinion française, qu’une certaine France s’emporta contre la Prusse, malgré les réticences qu’on ne dit jamais assez de Napoléon III et de son épouse espagnole Eugénie de Montijo, comme en témoignent les Mémoires de la princesse austro-hongroise Pauline Sandor, épouse Metternich (1836-1921), belle-fille de l’illustre chancelier d’Etat, et dont il a déjà été fait état dans un précédent article de Jeune Nation ? L’attitude aventureuse et inconsciente, irresponsable, de la gauche impériale libérale belliqueuse, avec le marseillais Emile Ollivier (1825-1913), aura été d’autant plus stupide que maintenant le roi actuel S. A. Philippe VI (né en 1958), par sa mère Sophie de Grèce et de Danemark, femme remarquable, descend, entre autres souches, des Hohenzollern, de Viktoria Louise de Prusse (1894-1980), et paraît plus adapté à la guidance morale et patriotique de l’Espagne unie et donc à résister aux forces anarchiques « sorrosiennement » financées, que son père plus faible.
Pierre Dortiguier
Franco n’a pourtant pas renvoyé l’ascenseur, s’il avait ouvert la route de Gibraltar aux troupes allemandes, la guerre était sans doute perdue pour l’Angleterre.
Au lieu de cela, il a saboté l’entrevue d’Hendaye.
Sujet passionnant, crucial, traité par un Dortiguier en forme, mais mêlant à de nombreux éléments factuels intéressants, une formulation parfois assez maladroite !
on voit en 2020 ces pourritures communistes ces collabos qui firent plus de mal a l’armée et au peuple français se croire icone a la place de saint-pipo le dieu communiste de la jonquera ,quand seront ils juger pour leurs saloperies et leurs folies lire l’ile aux cannibales de staline une horreur passée sous silence !