SI L’ON VOULAIT DÉMONTRER les liens étroits unissant la République et le judaïsme, rien ne serait plus éclairant que ce qui s’est passé à l’Elysée le jeudi 7 décembre, premier jour de la fête juive d’Hanoucca. Cet événement, et ce n’est pas anodin, ne figurait pas sur l’agenda officiel de la présidence de la République, ce qui implique une certaine dissimulation et une préparation discrète, voire secrète, en coulisse entre Emmanuel Macron et le grand rabbin de France Haïm Korsia, celui-là même qui avait osé dire sur BFMTV qu’il n’y avait jamais eu dans toute l’histoire des hommes une attaque aussi meurtrière que celle du Hamas le 7 octobre. Le sens de la mesure et de la nuance de ces gens-là ne laisse décidément pas d’étonner. Le 7 décembre, deux mois jour pour jour après l’assaut spectaculaire et méticuleusement préparé des combattants du Hamas en Palestine occupée, Emmanuel Macron a reçu sous les ors de l’Elysée le Prix Lord Jacobovits pour marquer son engagement contre l’antisémitisme. C’est la Conférence des rabbins européens qui attribue cette distinction et qui a donc décoré le chef de l’Etat pour services rendus. Il faut dire qu’avec son ministre de l’Intérieur, Macron fait vraiment beaucoup dans ce domaine et qu’il a notamment contribué à assimiler frauduleusement l’antisionisme à l’antisémitisme au point d’être devenu, contrairement à la tradition diplomatique du Quai d’Orsay, un défenseur inconditionnel de l’entité sioniste, avant d’émettre ici et là quelques nuances tardives et purement verbales sur l’intensité des bombardements sur la bande de Gaza et ses conséquences meurtrières.
Sur la tribune officiait donc comme « maître de cérémonie » le grand rabbin de France Haïm Korsia, hier intime de Jacques Chirac et aujourd’hui proche de l’actuel chef de l’Etat car il faut être dans les petits papiers de la synagogue pour pouvoir présider aux destinées du pays. Le grand rabbin suggère ce soir-là à Emmanuel Macron, dans une forme de rituel magique, d’allumer à l’Elysée une bougie qu’il avait, dit-il, lui-même ramenée d’Auschwitz, ce lieu désormais sacré où, selon la nouvelle religion universelle, a coulé le sang innocent juif victime d’un génocide (et qui se substitue, de manière antéchristique, au Golgotha où a coulé le sang innocent du Christ victime d’un déicide) pour « entretenir la mémoire de la Shoah ». Evidemment le chef de l’Etat s’exécute sur-le-champ. On ne badine pas avec le Dogme. Et cela montre une nouvelle fois à quel point le culte holocaustique est de nature religieuse, et, disons-le, diabolique. Car c’est cette Mémoire sacralisée qui donne à l’entité sioniste les mains libres dans le génocide qu’elle met en œuvre contre les Palestiniens de la bande de Gaza. Elle est le garant de son immunité et le gardien de son impunité. Et c’est cette même Mémoire qui permet d’asservir les peuples, dès le plus jeune âge, de réduire les nations en esclavage, d’exercer une domination implacable sur les esprits, les consciences et les institutions, d’empoisonner les cerveaux, d’assassiner les âmes.
Aussitôt après que le chef de l’Etat eut consciencieusement allumé la bougie sacrée, Haïm Korsia alluma à son tour une bougie (que c’est émouvant !), celle du premier jour de Hanoucca, la fête juive des lumières (alors que le judaïsme talmudique est tout entier dans les ténèbres, du fait de son refus obstiné et sans aucune excuse de reconnaître la divinité du Christ) puis récita une prière et entonna le premier couplet d’un chant. Imagine-t-on le scandale si Macron avait installé une crèche de Noël à l’Elysée et fait entonner des cantiques chrétiens célébrant la Nativité par des clercs catholiques ? Mais quand il s’agit d’encenser et de promouvoir le judaïsme, tout est permis. Certes, cette cérémonie fit quelque peu polémique. On reprocha à Macron un certain manquement à la laïcité. Mais la polémique fut finalement assez modérée et ne dura pas bien longtemps. D’ailleurs, habilement ou cyniquement, dès le lendemain, Macron visitait le chantier de reconstruction de Notre-Dame de Paris et niait toute entorse à la laïcité. Sans doute qu’en participant à cette fête juive à l’Elysée, le chef de l’Etat voulait-il faire oublier son absence remarquée à la manifestation parisienne du 12 novembre contre l’antisémitisme et les quelques propos peu amènes qu’il avait tenus à la BBC sur les bombardements israéliens sur Gaza et qui avaient été sévèrement jugés par la communauté pour laquelle toute compassion, même minimaliste, à l’égard des Palestiniens, est une forme d’antisémitisme. A preuve les accusations portées à ce sujet contre le pourtant très modéré Dominique de Villepin. Au fou !
CETTE ALLÉGEANCE du président de la République au judaïsme, qui n’est certes pas une nouveauté, mais qui va encore plus loin que d’ordinaire, est d’autant plus choquante au vu de ce qui se passe actuellement à Gaza où l’Etat juif, l’armée juive commettent un massacre d’une ampleur inouïe et sans précédent (à ce niveau) contre la population civile palestinienne. On compte déjà plus de 20 000 morts, de l’aveu même d’un haut responsable sécuritaire israélien (qui s’en félicite sans aucun problème de conscience) et des dizaines de milliers de blessés, d’amputés, d’estropiés, d’énucléés, sans compter les milliers de morts (et sans doute davantage) ensevelis sous les décombres du fait des bombardements intensifs et incessants de Tsahal. L’armée juive avait ordonné aux Gazaouis du Nord d’aller vers le Sud car Tsahal bombardait le Nord et maintenant qu’ils sont quasiment tous agglutinés dans le Sud, Tsahal bombarde intensément le Sud. Voilà ce que vaut la parole de l’armée et de l’entité juives. Cela n’empêche pas Meyer Habib d’oser déclarer, avec l’impudence et l’arrogance insupportables qui caractérisent ces gens-là, que « Tsahal est l’armée la plus morale au monde ».
Beaucoup de Palestiniens meurent par asphyxie. Les Palestiniens manquent de tout, d’eau potable, de nourriture, de médicaments, de soins, d’oxygène, de carburant, d’électricité. Les épidémies, du fait des très nombreux cadavres et blessés, se multiplient. Les hôpitaux sont complètement débordés. L’aide humanitaire, qui arrive au compte-gouttes, et qui le plus souvent n’arrive pas du tout, est totalement insuffisante pour plus de deux millions de déplacés. Il manque de tout. C’est l’enfer sur terre. Mais l’entité sioniste peut tout se permettre. Le Dogme de la Shoah est un passe-partout qui ouvre toutes les portes, toutes les fenêtres, toutes les serrures et qui permet d’anéantir un peuple, qui est pourtant chez lui, de le déporter, de l’exterminer, de le nettoyer ethniquement sans que la « communauté internationale » ne lève le petit doigt. Au nom d’un génocide qu’on n’a pas le droit de contester, on commet un génocide qu’on n’a pas le droit de dénoncer. On le voit, le génocide est une chasse gardée, un domaine réservé. Comme la déportation, l’extermination, l’épuration ethnique.
CETTE CÉRÉMONIE juive honteuse à l’Elysée organisée la veille de la fête de l’Immaculée Conception, seule et vraie fête des lumières, celle de la Mère de Dieu, par le chef d’un Etat, la France, qui fut appelée jadis la fille aînée de l’Eglise montre à quel point nous vivons dans un pays occupé et asservi par une idéologie, des hommes, des partis, des clans, des lobbies, des coteries totalement étrangers à l’âme de la France historique, à sa foi, à ses traditions. Et ce n’est pas un hasard si, trois jours seulement après cette cérémonie cultuelle juive dans la salle des fêtes de l’Elysée, le ministre de l’Intérieur, le vibrionnant et ambitieux Gérald Darmanin, annonçait la dissolution d’un nouveau mouvement catholique traditionaliste parfaitement pacifique. Après avoir dissous le 4 octobre le mouvement Civitas, qui était aussi depuis 2016 un parti politique, voilà que le locataire de la Place Beauvau a annoncé le 10 décembre la prochaine dissolution d’Academia Christiana, un dynamique mouvement traditionaliste fondé en 2013 et assurant notamment chaque année des universités d’été où se forment plusieurs centaines de jeunes gens et de jeunes filles. Tout à sa frénésie liberticide, surtout sur sa droite, Darmanin a déjà dissous le 6 décembre la Division Martel, a annoncé la dissolution de l’association lilloise La Citadelle et celle des Remparts lyonnais et a déclaré que d’autres dissolutions, toutes dites d’ultra-droite, allaient être rapidement mises en branle. C’est hallucinant. Naguère il fallait être mêlé à des faits avérés de violences sur les biens et les personnes pour être dissous, aujourd’hui il suffit de défendre des idées et des positions jugées discriminatoires et haineuses, de manière parfaitement arbitraire, par les pouvoirs publics, pour être interdits de toute activité militante et même pour être purement et simplement dissous. Depuis l’accession à l’Elysée de Macron, 37 groupements ont ainsi été dissous sans raison valable ou proportionnée. C’est un record historique. Même De Gaulle qui, surtout après mai 68, avait usé et abusé des dissolutions, a finalement moins attenté aux libertés. Il avait dissous 28 associations en plus de dix ans de pouvoir élyséen. En sept ans seulement de présence élyséenne, Macron l’a déjà largement dépassé.
En s’attaquant de manière de plus en plus frontale aux mouvements se réclamant du catholicisme traditionnel, même le plus modéré et le plus légaliste (Academia Christiana est très proche de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre dont le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’est pas connue pour sa radicalité et son extrémisme, tant s’en faut), après avoir interdit de facto l’école à la maison et multiplié les tracasseries voire les persécutions contre les établissements hors contrat, le régime actuel montre son vrai visage : celui d’un anti-catholicisme haineux et fanatique qui n’a d’égal que son anti-nationalisme comme en témoignent les dissolutions de tant de groupes dits d’ultra-droite qui n’ont en réalité que le désir de lutter sincèrement, à leur humble niveau, contre la décomposition d’un pays que, marche après marche, on conduit au tombeau. […]
RIVAROL, <[email protected]>
Source : Éditorial de Rivarol