Dix millions de Grecs sont appelés aux urnes ce dimanche, pour les troisièmes élections législatives organisées en moins de trois ans. Elles font suite à l’échec du coup de force de la junte au pouvoir, qui a tenté endécembre, par une élection présidentielle anticipée, d’asseoir son pouvoir sur le parlement. Son candidat, en trois tours de scrutin, a été incapable de réunir les 180 voix nécessaires à son élection. Cela a conduit à la dissolution de la chambre et à l’organisation de nouvelles élections.
La plus difficile des campagnes pour l’Aube dorée
Antonio Samaras a déjà atteint son but principal : empêcher la victoire des nationalistes et permettre au système de survivre, que son parti, Nouvelle démocratie (ND, Néa Dimokratía), l’emporte, ou que ce soit la Coalition de la gauche radicale (SYRIZA, Synaspismós Rhizospastikís Aristerás), qui partage pour l’essentiel les mêmes valeurs (antiracisme, électoralisme, individualisme, etc.).
En progression constante depuis cinq ans, ces élections pourraient voir l’Aube dorée (XA, Χρυσή Αυγή) marquer une pause. Le mouvement nationaliste devrait se situer à peu près à son niveau de juin 2012, dernières élections législatives où il avait totalisé 6,92 % des suffrages exprimés. Tout résultat au-dessus de 5 % sera en soi une victoire, tant la lutte a été difficile. Environ la moitié des parlementaires et donc de la direction du mouvement est actuellement en prison, une autre partie étant en résidence surveillée. L’organisation opérationnelle de la campagne électorale a été fortement touchée par ces emprisonnements illégaux ; ils ont également eu un fort impact au niveau politique, puisque les meilleurs orateurs du mouvement, ses cadres historiques et ses militants les plus actifs ont été empêchés de prendre la parole devant le peuple, de participer aux débats télévisés, etc.
Plus grave encore en ploutocratie, le mouvement, le troisième du pays, est privé depuis plusieurs mois de tout financement électoral, malgré l’absence de toute condamnation judiciaire. C’est donc sans argent que l’Aube dorée a fait campagne, une campagne en conséquence très réduite, incapable de rivaliser avec les dizaines de millions d’euros gaspillés par le dirigeant de SYRIZA comme de la ND, de la Rivière, et même avec les partis politiques les plus insignifiants.
Jusqu’à ses dernières heures de vie, le gouvernement Samaras a poursuivi ses manœuvres contre les patriotes. Le système a interdit ce samedi à Nikos Michos, candidat à la députation et assigné à résidence par la junte, de se rentre à son bureau de vote.
« Notre combat pour la justice ne s’arrête pas là. Il commence maintenant »
a-t-il le candidat, renforcé dans ses convictions par les coups d’un système politico-médiatico-financier à l’agonie qui privilégie très clairement aujourd’hui l’extrême gauche.
La victoire (à la Pyrrhus ?) annoncée de SYRIZA
Alexis Tsipras, le chef de SYRIZA, paradera dans tous les médiats ce soir comme il le fait depuis plusieurs jours. Sauf énorme surprise, le parti d’extrême gauche arrivera largement en tête dans les urnes. Les derniers sondages lui accordent entre 3 et 11 points d’avance (avec 35 % et 37,6 % des voix et entre 144 et 150 des sièges) sur son principal concurrent, Antonio Samaras (25,5 % et 32,3 %, de 71 à 86 sièges). L’Aube dorée, malgré la prison, les persécutions et le boycott des médiats, pourrait demeurer ce soir le troisième parti de Grèce. Les derniers sondages lui accordent entre 5,6 % et 7,5 % ; il obtiendrait en conséquence entre 15 et 21 sièges selon les configurations, pour 16 députés sortants.
Les autres groupes susceptibles d’être représentés au parlement sont les centristes du parti La Rivière (to Potámi) (5,5 % à 7,5 %, 16 à 21 sièges), le Mouvement socialiste panhellénique (PASOK, Panellínio Sosialistikó Kínima) (4,5 % à 6 %, de 11 à 16 sièges), le Parti communiste de Grèce (KKE, Kommounistiko Komma Elladas) (4,2 % à 6 %, 13 à 16 sièges) et les Grecs indépendants (ANEL, Anexartitoi Ellines) (2,7 % à 4 % et de 9 à 11 députés).
Selon les derniers sondages, le score de SYRIZA ne suffirait pas pour atteindre la majorité absolue au parlement. La coalition pourrait ne la manquer que pour un député – et inversement il suffirait de quelques dizaines de milliers de voix supplémentaires pour qu’il totalise au moins les 151 sièges nécessaires à la majorité absolue.
L’échec de SYRIZA, chance de l’Aube dorée ?
Dans le cas contraire, avec 150 députés et moins, l’instabilité se poursuivrait en Grèce. Si un gouvernement Tsipras voyait le jour, il devrait manœuvrer et faire des concessions pour conserver une majorité instable au Parlement, alors que jusqu’ici Alexis Tsipras a été incapable de nouer des alliances.
Cela s’ajoute aux reniements déjà annoncés du politicien d’extrême gauche. Après avoir brandi la menace d’un retrait de l’euro et de l’Union européenne (UE), il en accepte désormais la tutelle. S’il était élu et dirigeait le gouvernement, son combat principal serait de mettre fin à la politique d’austérité. Or, en acceptant les lois de l’UE, la Grèce ne demeurerait que partiellement maîtresse de son destin.
Un échec de SYRIZA sur cette question serait rédhibitoire et plongerait le pays dans une nouvelle crise politique et économique, aggravée par les politiques asociales déjà annoncées par l’extrême gauche sur l’ouverture des frontières, le laxisme judiciaire, la dépénalisation de la drogue ou la destruction du mariage. Si elle survit à ce gouvernement d’extrême gauche, l’Aube dorée resterait, comme elle l’est aujourd’hui, le seul espoir du peuple grec. Mais le système, qu’il soit dirigé par Samaras ou Tsipras, a déjà montré que tous les coups étaient permis pour sauver le régime qui détruit la Grèce aux ordres des banquiers.
Les grecs vont comprendre ce qui leur arrive cette victoire écrasante d un parti se réclamant de l idéologie la plus criminelle du siècle vont faire de la Grèce, un champs de ruine où tout va mal socialement, moralement, spirituellement, politiquement. Enfin cette crise permettra aux nationalistes qui ont déjà 6,8% de remettre ce pays en état de marche.
Vive la Grèce libérée!
Vive le nationalisme !
Vive la France !