Comme régulièrement depuis une vingtaine d’années, les organisations juives ont annoncé un nouveau « doublement » des « actes antisémites ». Le Conseil représentatif des institutions juives de [sic] France (CRIJF), citant le Service de protection de la communauté juive (SPCJ), a affirmé que les « actes antisémites » avaient augmenté de 101 % en 2013 sur un an, dont 130 % pour les « agressions physiques ». « Le point critique a largement été dépassé » a déclaré le groupuscule communautariste, sans préciser en quoi cette augmentation aurait été plus grave que les autres, alors même que les prétendus « actes antisémites » sont à un niveau nettement plus bas, de l’aveu même du SPCJ et du CRIJF, qu’au début des années 2000.
Pour 2014, cela représente moins de 1 000 actes (insultes et crachats compris) pour l’ensemble de l’année, quand les Français ont subi plus de 3 millions de crimes et délits sans provoquer la moindre réaction du gouvernement, ni la mobilisation du moindre policier. Le terme « acte » est utilisé ici dans une conception très large : il s’agit pour moins de 15 % de violences (y compris les « tentatives »). Au contraire, plus de 70 % sont des « propos, gestes menaçants » (rappelons qu’une « quenelle » est considérée comme un acte antisémite par la justice d’occupation), ou des « lettres » et encore des « inscriptions ». Voilà la réalité de « l’antisémitisme » en France quand les Blanches sont violées dans les trains et dans les gares, quand les Blancs sont assassinés par des gangs d’étrangers à Dignes-les-Bains, à Marseille, à Paris et ailleurs, dans l’indifférence, sinon la complicité des pouvoirs publics quand ils ne nient pas le racisme antiblanc.
Il existe des exemples très précis des manipulations (volontaires ou non) réalisées par le SPCJ : l’attaque de Mohamed Merah contre une école extrémiste juive à Toulouse en 2012 avait cette année-là été comptée à la fois comme « attentat » et à la fois, à cinq reprises, dans les « homicides ou tentatives » – et peut-être même dans d’autres catégories, comme violences et par ailleurs menaces. Ainsi pour un seul acte, grâce à l’utilisation habile de l’outil statistique, 6 actes étaient comptabilisés – et peut-être beaucoup plus –, permettant de grossir à volonté la « réalité » de « l’antisémitisme ». Même sans volonté de falsification, l’attaque de Mohamed Merah aurait pu inclure d’autres « tentatives d’homicide » et rendre les chiffres encore plus insignifiants statistiquement.
« Il résulte de ces chiffres un accroissement important et très préoccupant de la violence des actes antisémites »
ose quand même écrire le CRIJF.
Ainsi grâce à la très grande faiblesse du corpus statistique (quelques dizaines d’actes), ou le hasard ou le traitement des chiffres permet de faire très régulièrement monter ou descendre le total des « actes antisémites ». Dans le cas précis du SPCJ, par exemple, tous les trois ans environ apparaît un « doublement » (voire un triplement comme entre 2001 et 2002) des « actes », ce qui permet à chacune de ces occasions de faire la une de la presse en dénonçant un « doublement » des actes antisémites. À l’inverse, aucun journal ne titre les autres années sur la chute des « actes »…
Sur les treize dernières années, la moyenne des « actes antisémites » officiellement recensés par le SPCJ est ainsi à 612 actes par an, et jamais une année depuis 2002 n’a été le double de cette moyenne ni même la moitié. Avec 851 actes, 2014 n’est que la troisième année du plus haut des « actes antisémites », très loin de l’idée que sous-entend le « doublement des actes antisémites » d’une hausse indéfinie de la violence antisémite en France.