Twitter Files : après l’État profond qui censure les révélations sur l’ordinateur portable d’Hunter Biden et l’intox de l’État profond sur la prétendue « ingérence » et « propagande » étrangère dans les élections américaines, troisième coup de projecteur sur la machine à censurer de l’État profond contre les opinons républicaines et conservatrices puis la situation en France.
Bari Weiss a présenté le résultat des investigations, un temps ralenties par le directeur juridique, James Baker, licencié entretemps. En examinant les documents internes, les deux journalistes américains avancent que des équipes de Twitter ont établi des « listes noires » empêchant certains tweets, jugés indésirables, d’être diffusés, et limitant activement la visibilité de comptes entiers ou même de certains sujets d’actualité, le tout sans jamais en informer les utilisateurs.
Selon Bari Weiss, ces mesures s’inscrivaient dans le cadre d’une politique globale de « filtrage de la visibilité » mise au point par les équipes de la plateforme, soucieuses de contrôler l’audience d’une série de comptes et de décider de la réduire, parfois jusqu’à l’invisibilisation complète.
Des responsables de l’entreprise avaient pourtant affirmé en 2018 qu’ils n’utilisaient pas cet outil d’invisibilisation, aussi connu sous son appellation anglophone : le « shadow ban ». Vijaya Gadde et Kayvon Beykpour avaient indiqué sur le blog de l’entreprise :
« Vous serez toujours en mesure de voir les tweets des comptes que vous suivez […] et nous ne pratiquons certainement pas de « shadow ban » fondé sur des points de vue politiques ou une idéologie »
Matt Taibbi relève que, simultanément aux efforts déployés par Twitter contre ce que l’entreprise qualifiait de « fausses informations » portant sur un présumé trucage de l’élection présidentielle qui serait favorable au camp démocrate (une thèse notamment défendue par le président sortant), le réseau social s’est montré autrement plus indulgent face aux publications avançant la thèse inverse, à savoir la dénonciation d’une prétendue tentative de trucage des élections de la part de Donald Trump.
Les cadres de Twitter se sont surpassés pour supprimer les tweets de conservateurs très en vue mais ont trouvé des justifications pour ne pas censurer les tweets pro-Biden. Ainsi Taibbi note que les tweets pro-Biden n’étaient pas soumis à un niveau d’examen comparable avec celui appliqué à des tweets favorables à Donald Trump.
« L’important est que [ces révélations] montrent que Twitter, en 2020 au moins, déployait une vaste gamme d’outils visibles et invisibles pour freiner l’engagement de Trump, bien avant le 6 janvier. L’interdiction [de son compte Twitter] viendra après l’épuisement des autres voies»
Ces échanges d’anciens e-mails révèlent par ailleurs que Twitter aurait supprimé des tweets sur la suggestion de l’équipe de campagne de Joe Biden. « C’est traité », affirmait ainsi un employé en réponse à un autre qui lui demandait de les passer en revue, le 24 octobre 2020, soit 10 jours après la publication de l’article du New York Post sur l’ordinateur portable d’Hunter Biden.
Et la pratique semble être devenue une routine pour le service de modération de Twitter qui recevait de membres de l’équipe de campagne de Joe Biden – comme du FBI, de la Maison Blanche ou du service de la Sécurité intérieure – des listes de tweets à « modérer », c’est-à-dire censurer, invisibiliser, déclasser. Twitter était ainsi devenu une caste machine à censurer les opinions conservatrices et républicaines.
Jusqu’à la suppression pure et simple du compte de Donald Trump le 9 janvier 2021.
Et en France ?
Un système bien établi de censure qu’on ne peut que soupçonner d’exister bien au-delà de la plateforme Twitter et des États-Unis. Ainsi, la France, selon les informations officielles, est championne du monde des « pays démocratiques » de la censure sur les réseaux sociaux. Elle fait partie du peloton largement en tête des pays qui ont le plus demandé le retrait de contenus auprès de Facebook, Google, Microsoft, Twitter ou encore Wikimedia, l’éditeur de Wikipedia.
Par exemple en 2019, le gouvernement français et ses instances ont procédé à 49 971 demandes de retrait de contenus toutes plateformes confondues… Cette année-là, la France se classait 2eme pour les requêtes auprès de Facebook. Les demandes émanaient à l’époque de l’Office Central de Lutte contre la Criminalité liée aux Technologies de l’Information et de la Communication (OCLCTIC) et elles ne concernaient alors que les contenus qui n’avaient pas déjà été identifiés par les algorithmes ou les modérateurs de Facebook.
Depuis 2018, la loi relative à la lutte contre « la manipulation de l’information » impose des obligations aux plateformes pour lutter contre les comptes « participant activement à la manipulation de l’information » et la « mise en place d’un dispositif de signalement ». Et depuis 2021, les plateformes ont aussi des nouvelles obligations de moyens contre « la haine en ligne » et s’exposent à une sanction de l’Autorité publique française de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom, ex-CSA) en cas de non-respect.
Une censure qui s’institutionnalise et ne craint plus de s’afficher.
Latest ‘Twitter Files’ reveal secret suppression of right-wing commentators
https://nypost.com/2022/12/08/suppression-of-right-wing-users-exposed-in-latest-twitter-files/
right-wing accounts were suspended when ‘NO rules were broken’ after
https://www.dailymail.co.uk/news/article-11519867/Inmates-running-asylum-Musk-confirms-right-wing-accounts-suspended-without-cause.html