Le 26 septembre 2022 plusieurs explosions secouaient dans les profondeurs de la mer Baltique deux gazoducs reliant l’Allemagne à la Russie, occasionnant des dommages majeurs et des fuites colossales. La défense danoise publie une vidéo de la fuite de gaz sur son site Web montrant qu’au 27 septembre, la plus grande des fuites créée des turbulences à la surface de l’eau d’environ un kilomètre de diamètre. La plus petite fuite fait alors un cercle d’environ 200 m de diamètre.
Le caractère intentionnel et terroriste des explosions ne fait aucun doute. Dans un communiqué commun remis au Conseil de sécurité des Nations unies, les autorités danoises et suédoises estimaient, le 30 septembre 2022, que les quatre fuites constatées sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2 sont dues à des explosions sous-marines correspondant à l’usage de « centaines de kilos » d’équivalent TNT. Un tronçon d’au moins 50 mètres du gazoduc Nord Stream 1 est manquant à la suite du sabotage.
Le Danemark et l’Allemagne, ainsi que la Suède, annoncent chacun ouvrir des enquêtes.
Le 7 février 2024 dernier, à bas bruit, la Suède (dans l’antichambre de l’Otan) a donc annoncé avoir clôturé son enquête « sans aucune poursuite » , jugeant que les faits n’étaient pas de son ressort :
« La conclusion de l’enquête est qu’elle n’est pas du ressort de la juridiction suédoise », a déclaré le procureur suédois, ajoutant que « rien ne montre que la Suède ou des citoyens suédois aient été impliqués dans cette attaque qui s’est déroulée dans les eaux internationales ».
Le 26 février 2024, à son tour, la police du Danemark (membre de l’Otan) a annoncé également clore son enquête sur le sabotage des gazoducs Nord Stream en mer Baltique estimant, elle aussi, ne pas « avoir les bases nécessaires » pour des poursuites :
« Sur la base de l’enquête, les autorités peuvent conclure que le sabotage des gazoducs était intentionnel. En même temps, elles estiment qu’il n’y a pas la base nécessaire pour poursuivre une instruction criminelle au Danemark »
La Suède comme le Danemark se fonde l’un comme l’autre sur le fait que les explosions se sont produites à proximité de l’île danoise de Bornholm mais dans les eaux internationales (ne faisant pas partie de leurs mers territoriales). Le Premier ministre du Danemark, ni la Première ministre suédoise ne considèrent le sabotage comme une attaque contre leur nation.
Pourtant les points des explosions appartiennent quand même aux zones économiques exclusive du Danemark et de la Suède… c’est-à-dire selon le « droit de la mer » un espace maritime sur lequel un État côtier exerce des droits souverains et économiques en matière d’exploration et d’usage des ressources naturelles qui s’étend, à partir de la ligne de base de l’État jusqu’à 200 milles marins (370,42 km) de ses côtes au maximum.
Et alors que le Danemark comme la Suède ont signé et ratifié la Convention internationale pour la répression des attentats terroristes à l’explosif du 15 décembre 1997 et se donc engagés à enquêter et à réprimer ceux qui « livre, pose, ou fait exploser ou détonner un engin explosif ou autre engin meurtrier dans ou contre un lieu public, une installation gouvernementale ou une autre installation publique, un système de transport public ou une infrastructure, dans l’intention de provoquer la mort ou des dommages corporels graves, ou des destructions massives entraînant ou risquant d’entraîner des pertes économiques considérables. »
Mais on sait déjà ce qu’on doit penser de « l’ordre mondial » des Occidentaux « fondé sur des règles »…
Tout ça passe crème.
Quant aux informations recueillis, très peu ont filtrés, les enquêtes ayant rapidement été classées secret défense… On sait néanmoins que les autorités danoises ont inspecté les sites et collecté des « pièces à conviction » et que les autorités suédoises ont trouvé « des traces d’explosifs ». Qu’est-ce que les pièces et prélèvements ont appris aux enquêteurs ? On ne le sait…
La responsabilité des explosions a été immédiatement attribuée à la Russie par de nombreux observateurs et journalistes conformément aux narratifs atlantistes en vigueur qui s’est renforcés depuis le 22 février 2022. Mais face à l’inanité de la thèse, et peu après les révélations du journaliste Seymour Hersh pointant la responsabilité américaine, est apparue et a été répandue une thèse de l’origine ukrainienne du sabotage par un commando non identifié, louant un voilier sous fausses identités, pour transporter des centaines de kilos d’explosifs et aller les placer à la palme sur les tuyaux installés à une profondeur de 70 à 90 mètres dans la Baltique…
Néanmoins aujourd’hui, la Norvège et les États-Unis sont devenus désormais les principaux fournisseur de gaz de l’Union européenne. Et l’enquête allemande est parait-il encore en cours.
Comme l’a souligné le représentant permanent à l’ONU de la Fédération de Russie, Vassili Nebenzia, le 26 septembre 2023 :
« Ceux qui mènent l’enquête en Occident ne sont pas intéressés par la vérité ».
Dès qu’il s’agit de gaz, les démocraties ont peut de la vérité.