Emmanuel Allot est né le 30 avril 1919 à Concarneau.
Emmanuel Allot est un grand admirateur de Robert Brasillach, qu’il rencontre durant l’Occupation et côtoie plus tard à la prison de Fresnes. Le lendemain du débarquement allié en Normandie, il s’engage dans la Milice. Arrêté à la libération, il est acquitté a l’issue de son procès. Il sort de prison au bout d’un an et se marie à la nièce de Georges Suarez.
Il entame ensuite une carrière dans la presse, en prenant tout d’abord le pseudonyme de Julien Guernec. Il est l’ami du romancier et journaliste Antoine Blondin et tente lui-même une carrière littéraire, étant alors rattaché au courant des Hussards. Il se spécialise un temps dans les chroniques humoristiques rédigées en argot parisien. Il prend le pseudonyme de François Brigneau pour entamer une carrière dans la presse à grand tirage.
En 1954, il obtient le Grand prix de littérature policière pour son polar La Beauté qui meurt.
Il écrit pour Paroles françaises, journal du Parti républicain de la liberté détenu par André Mutter, La Dernière lanterne, Indépendance française, France dimanche, Le Rouge et le noir, Constellation, La Fronde, Rivarol, Ciné monde, L’Auto-Journal. Il est ensuite rédacteur en chef à Spectacle du Monde, éditorialiste à Télé Magazine, grand reporter à Paris Presse, L’Intransigeant et à L’Aurore et enfin collaborateur à Minute. Ses éditoriaux vengeurs, souvent dirigés contre Charles de Gaulle, contribuent à faire la réputation du journal. Il est un temps rédacteur en chef de Minute et en demeure l’éditorialiste vedette jusqu’au milieu des années 1980.
Participant au comité de campagne de Jean-Louis Tixier-Vignancour, lors de l’élection présidentielle française de 1965, il est ensuite membre du mouvement Ordre nouveau, puis cofondateur du Front national, dont il est de 1972 à 1973 le vice-président. Il s’éloigne ensuite du Front national lors de la scission qui voit une partie de ses membres fonder le Parti des forces nouvelles (PFN). Il se rapproche plus tard à nouveau du FN, sans pour autant faire partie de l’appareil du parti. Il collabore en tant qu’éditorialiste, dans les années 1980 et 1990, à l’hebdomadaire National-Hebdo, dont la rédaction est domiciliée dans les locaux du Front national. Il est également le responsable de la rubrique télévision de National-Hebdo, signant ses articles du pseudonyme féminin de Mathilde Cruz.
François Brigneau a également compté parmi les fondateurs du quotidien Présent, mais il s’en est éloigné en 1985 à la suite d’un désaccord avec le directeur de la rédaction Jean Madiran.
François Brigneau s’emploie régulièrement dans ses éditoriaux à dénoncer l’influence exercée par la communauté israélite. Il est plusieurs fois condamné pour écrits antisémites par la 17e chambre correctionnelle de Paris.
En 1992, lors de l’acquittement de Paul Touvier (condamné par la suite à la réclusion criminelle à perpétuité), François Brigneau écrit :
« En 1945, les crimes commis par les Français qui s’étaient rebellés contre le gouvernement légitime et légal de leur pays furent absous, quelle que fût leur horreur […] et celle-ci ne manqua pas. En revanche, les crimes commis par les Français obéissant aux ordres du gouvernement légitime et légal de leur pays continuèrent d’être poursuivis et condamnés, longtemps après la Libération. […] La vraie revanche de l’humanité sur le crime, c’est la chambre d’accusation qui vient de la prendre. Elle a blanchi et libéré Touvier. […] Quant à moi, après ma mort, conclut M. Brigneau, je voudrais qu’une plaque fût apposée sur ma maison. On lirait ces mots : “Ici, pendant la chasse à l’homme, Paul Touvier et les siens furent reçus chaque fois qu’ils le désirèrent”. »
Lorsqu’éclata, fin 1998-début 1999, la crise entre partisans de Jean-Marie Le Pen et ceux de Bruno Mégret, entre lesquels il ne veut choisir, François Brigneau se résout à quitter National-Hebdo et se brouille avec Jean-Marie Le Pen, dont il est pourtant l’un des meilleurs amis. Après cette semi-retraite involontaire, il continue toutefois d’assurer une chronique régulière dans Le Libre Journal de la France Courtoise, publication « décadaire » animée par Serge de Beketch.
Il meurt le 9 avril 2012. Il est inhumé le 13 avril au cimetière de Saint Cloud, sans aucun représentant officiel du Front national.