Le ministère ukrainien des Finances a annoncé que le déficit budgétaire de l’État au cours des 11 premiers mois de l’année 2022 a dépassé 800 milliards de hryvnias (la monnaie locale dont le taux de change actuel est de 1 hryvnia pour 0,026 euro). L’État ukrainien n’existe plus sans l’argent, englouti à perte, des pays du bloc occidental qui le renflouent à hauteur de milliards (d’euros). Pendant ce temps-là, la Commission européenne, adopte une nouvelle aide financières à l’Ukraine de Zelensky de 18 milliards (d’euros) pour 2023, et Emmanuel Macron lance une quête. À vot’ bon cœur m’sieurs dames !
Pour le seul mois de novembre, le déficit budgétaire réel de l’État a atteint 170 milliards de hryvnias. À la fin du mois de novembre, le budget de l’État a reçu 94,5 milliards de hryvnias, alors que les dépenses réelles se sont élevées à 312 milliards de hryvnias.
Ni la souveraineté politique et militaire, ni la souveraineté économique, ni la souveraineté financière n’existent en Ukraine, qui est gouvernée de l’extérieur et vit de l’argent de ses « parrains ».
Depuis le début du conflit russo-ukrainien, Kiev a reçu 27 milliards de dollars de ses partenaires afin de consolider le budget de l’État, selon le ministre ukrainien des Finances, Serhiy Marchenko, notant que le reste des fonds devrait être reçu d’ici la fin de l’année. Au total, l’Ukraine a besoin de 50 milliards de dollars pour couvrir ses dépenses budgétaires de 2022 et le budget du pays nécessiterait environ 38 milliards de dollars de financement l’année prochaine, a poursuivi M. Marchenko.
L’Ukraine dans le piège de la dette
Depuis le 24 février 2022 l’Ukraine a perdu ses accès aux marchés bancaires et financiers provoquant une chute massive des recettes publiques, tandis que les dépenses publiques en vue de faire face à la situation humanitaire et d’assurer la continuité des services publics ont sensiblement augmenté. Mais en 2023, l’Ukraine compte recevoir 18 milliards d’euros (environ 18,9 milliards de dollars) de l’Union européenne et 9,9 milliards de dollars des États-Unis, ainsi qu’une aide financière des autres partenaires, soit 1,5 milliards par mois environ. Ces fonds permettront au pays d’assurer un peu moins de la moitié de ses besoins de financement de court terme, que le FMI a évalués entre 3 et 4 milliards par mois.
Les 18 milliards viendront se rajouter aux 19,6 milliards d’euros au total que l’Union européenne a déjà accordés en 2022.
Mais la Commission demande en échange à Kiev « des réformes » pour améliorer « l’Etat de droit » en Ukraine. Technique classique du piège par la dette dont l’Ukraine devient un cas d’école ! La politique de bien des pays est dictée par ceux qui octroient des prêts (banques, États ou organismes internationaux) et surtout qui définissent les conditions de leurs « remboursements ».
Mais ces « remboursements » ne sont pas l’essentiel et dans le cas ukrainien, c’est flagrant : Kiev ne sera jamais en mesure de rembourser à qui que ce soit les milliards occidentaux engloutis (le FMI prévoit que le PIB du pays chutera de 35 % cette année et l’économie ukrainienne est dévastée). Les lignes de crédit ne sont pas octroyées pour être remboursées : l’octroi et les « remboursements réels » se font sous formes de réformes économiques, sociales, « démocratiques » imposées aux pays emprunteurs. Plus les dettes sont importantes, plus de lourdes réformes sont exigées des États, donc des peuples et des nations, et c’est par ce biais que sont imposées les prétendus efforts « indispensables » de « modernisation », « d’adaptation » à la mondialisation c’est-à-dire les réformes les plus impopulaires ! Nous renvoyons le lecteur à l’article que nous avions consacré à ce stratagème : L’esclavage des nations et des peuples par la dette et la propagande.
Pour ce qui est de l’Ukraine, la Commission réclame de « lutter contre la fraude et la corruption » qui sont des prétextes faciles et systématiquement récurrents, Pologne et Hongrie en savent quelque chose, même s’il est vrai que l’État ukrainien est purement simplement un État-mafia depuis 1991.
Et certains se réjouissent de la situation. Touchent-ils un petit, ou un gros, quelque chose au passage ?
Grateful to the European Commission & President @vonderleyen for announcing €18 billion financial aid package for 2023. This shows true solidarity of the EU. Together we resist Russia’s aggression, together we‘ll rebuild Ukraine, together we’ll be in the EU. #EmbraceUkraine https://t.co/cFx7gLlAjy
— Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) November 9, 2022
L’Union européenne : 18 milliards pour 2023
Les 27 membres de l’Union européenne ont adopté en Conseil européen une aide à l’Ukraine tout au long de l’année 2023 à hauteur de 18 milliards d’euros. La proposition a été adoptée par le Conseil via une procédure écrite, avec finalement l’accord de la Hongrie (qui avait menacé d’opposer son véto) en contrepartie du déblocage des fonds européens qui lui sont destinés. Le paquet législatif devra être soumise au Parlement européen en vue de son adoption la semaine prochaine, une formalité.
Le ministre tchèque des finances, Zbyněk Stanjura :
« L’Ukraine peut compter sur l’UE. Nous continuerons à soutenir l’Ukraine, y compris sur le plan financier, aussi longtemps qu’il le faudra. Avec la législation que nous avons adoptée aujourd’hui, l’Ukraine peut compter sur une aide financière régulière de l’UE tout au long de l’année 2023. »
Cette aide financière à court terme est officiellement fournie « pour financer les besoins immédiats de l’Ukraine, remettre en état les infrastructures critiques et apporter un soutien initial à une reconstruction d’après-guerre durable, en vue d’accompagner l’Ukraine sur sa trajectoire d’intégration européenne. »
Les Vingt Sept se sont aussi mis d’accord pour une autre aide de 2 milliards d’euros qui sera versée dans la « cagnotte » de la Facilité européenne pour la paix destinée à l’Ukraine. De son côté, le G7 est parvenu à un accord sur la création d’une plateforme dédiée à la coordination de l’aide financière à l’Ukraine, que le chancelier allemand Scholz a comparé au « Plan Marshall ».
Sur l’origine des fonds promis à l’Ukraine, signalons enfin que les membres de l’UE étant endettés, certains même au bord de la faillite, que la récession frappant à la porte à cause de la politique des Verts et des sanctions boomerang contre la Russie, l’UE va devoir s’endetter auprès de prêteurs, des « bienfaiteurs » comme Soros sans doute, pour financer la guerre que les États-Unis mènent par procuration contre la Russie.
Macron lance une quête
Macron, qui ne veut jamais apparaître à la traîne et qui veut se faire pardonner ses échanges réguliers – mais stériles – avec le président russe (toujours le « en même temps »), organise deux conférences dédiées au renflouement de l’Ukraine.
Annoncée officiellement le 1er novembre, cette double conférence est en réalité dans les tuyaux depuis l’été sur une initiative conjointe entre Paris et Kiev. Aux côtés de l’exécutif français, le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal, reçu le 12 au soir par Élisabeth Borne et le 13 au matin par Emmanuel Macron, sera présent. Une intervention en ligne du président clown ukrainien Volodymyr Zelensky – qui fait de moins en moins rire les Ukrainiens mobilisés et leurs familles – est prévue.
We have discussed, with President Zelensky, the organisation of the conferences France will be hosting on Tueday: firstly, the international aid conference on getting Ukraine through the winter; and secondly, the conference with French firms that will help rebuild the country.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 11, 2022
La première conférence nommée « Solidaires du peuple ukrainien » réunira 47 États. Les participants devraient promettre d’aider l’Ukraine par un soutien « financier ou en nature » à maintenir en état de fonctionnement les infrastructures touchant aux domaines « essentiels à la vie », à savoir l’énergie, l’alimentation, les transports, l’eau et la santé.
Selon l’Élysée :
« Cela prendra la forme d’une plateforme pour actualiser en temps réels les besoins ukrainiens et qui permettra à chaque bailleur intéressé d’indiquer aux autres qu’il va contribuer et à quelle hauteur pour répondre aux besoins exprimés ».
Une sorte de « crowdfunding » ou de cagnotte « tepee » version « start-up nation ».
L’autre réunissant près de 500 entreprises françaises pour une réunion franco-ukrainienne visant à contribuer à la reconstruction du pays et à investir dans l’économie ukrainienne. Cinq thématiques ont été retenues : les infrastructures, la santé, les énergies, l’agroalimentaire et la technologie et le digital.
Selon l’Élysée :
« Il s’agit le même jour de montrer la force de l’équipe France, qui cherche à aider les Ukrainiens pour la coordination d’aide internationale, mais aussi à travers la mobilisation des entreprises françaises, pendant la guerre et pour préparer l’après-guerre ».
Jamais, sans doute, on n’a vu des « élites » aller pareillement à l’encontre des intérêts de leurs propres peuples, en finançant, armant, et par là contribuant à faire durer une guerre d’un pays ultra-corrompu, pays qui leurs déverse des millions de réfugiés fuyant les combats, et en s’endettant eux-mêmes, alors qu’ils sont déjà enfoncés dans les problèmes économiques jusqu’au cou.