Défilé militaire, fêtes populaires et famille royale au balcon, le Royaume-Uni célèbre pendant 4 jours à partir d’aujourd’hui les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe.
Ces festivités auxquelles assistent des membres de la famille royale et le Premier ministre Keir Starmer, doivent commencer aujourd’hui à la mi-journée par la lecture d’extraits du discours du Premier ministre Winston Churchill le 8 Mai 1945, et par un défilé militaire avec plus de 1000 membres des forces armées britanniques, 7 fanfares jouant de la musique d’époque, mais aussi des soldats des armées du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, des troupes de l’Otan et… des troupes ukrainiennes !!!
L’incongruité, bien sûr, c’est que des soldats des forces armées ukrainiennes participent à ce défilé à Londres pour célébrer la victoire alliée sur le IIIe Reich. La participation du contingent ukrainien est annoncée comme un symbole de « soutien global à leur lutte continue pour la liberté contre la Russie », a déclaré à Reuters le ministre britannique de la défense Healy.
On oscille entre le risible et la consternation… En effet, quelle fut la participation de forces ukrainiennes dans la Seconde Guerre mondiale ?
En 1939, l’« Ukraine » est une des Républiques socialistes de l’Union soviétique depuis 1922 et des populations ukrainiennes sont dispersées en Pologne (Galicie), en Roumanie (Bessarabie)…
À la suite du pacte Ribbentrop-Molotov, en septembre 1939, les troupes allemandes et soviétiques se partagent le territoire de la Pologne, dont la Galicie avec sa population ukrainienne. Après la capitulation de la France, la Roumanie cède la Bessarabie et le nord de la Bucovine aux Soviétiques et la République socialiste soviétique d’Ukraine incorpore les districts du nord et du sud de la Bessarabie, le nord de la Bucovine et la région de Hertsa.
Lorsque le IIIe Reich et ses alliés envahissent l’Union soviétique en 1941 (Barbarosa), de nombreux Ukrainiens et Polonais, en particulier à l’ouest (où ceux-ci avaient connu deux années de régime soviétique sévère), accueillirent vraiment les soldats de la Wehrmacht en libérateurs. Et des militants ukrainiens du mouvement national, espérant une indépendance, tentèrent d’établir à Lviv un État d’Ukraine, proclamant en juillet 1941 :
« Le nouvel État d’Ukraine, se fondant sur la pleine souveraineté de son pouvoir, s’inscrit volontairement dans les rangs du nouvel ordre européen qui est fondé par le chef de l’armée allemande et du peuple allemand lui-même : Adolf Hitler, son chef, a commencé la lutte pour l’instauration de ce nouvel ordre. »
Profitant des sentiments anti-soviétiques, anti-polonais et anti-juifs, l’Allemagne recrute donc une police auxiliaire ukrainienne locale ainsi qu’une division SS ukrainienne, la bien connue 14e division SS Galicie. Et on estime qu’environ 250 000 Ukrainiens ont combattu aux côtés des Allemands entre 1941 et 1945.
Drôle de contribution ukrainienne à l’écrasement du nouvel ordre européen qui se levait et sur lequel un certains nombres d’Ukrainiens – des partisans de Bandera – fondèrent un temps leur espérance nationalitariste…
Il y eut bien, certes, une armée insurrectionnelle ukrainienne qui combattit également les forces soviétiques et celles du IIIe Reich et qui, dans certaines régions occidentales de l’Ukraine, survécut même dans la clandestinité jusque dans les années 50. Mais sans jamais avoir pu mener une action décisive contre l’un ou l’autre, ni participer à un renversement du rapport de force.
De l’autre côté de la barricade, plus de 4 millions d’Ukrainiens ont été enrôlés au sein de l’Armée rouge pour combattre l’Allemagne nationale-socialiste. Pour quel résultat ? Avoir déchiqueté la botte allemande pour tomber ou retomber avec le reste de la moitié Est de l’Europe sous la botte stalinienne de l’époque, et pour encore un demi-siècle ! Avec les conséquences – notamment en termes de tyrannie barbare et de brassage délirants de territoires et de populations par les autorités soviétiques – dont on mesure le tragique encore aujourd’hui…
Les Ukrainiens ont-ils véritablement quelque chose à fêter en souvenir du 8 mai 1945, alors que deux mois auparavant, à Yalta, Churchill et Roosevelt livraient à Staline dans les clauses secrètes des accords, les populations de l’Est de l’Europe et de nombreux prisonniers des Alliés dont des dizaines de milliers de Cosaques (dont les Ukrainiens se veulent descendants) qui disparurent dans les limbes de la déportation et du goulag ?
Avoir, pour certains, participé à l’écrasement du nouvel ordre européen pour retomber sous la férule de l’ancien ordre bolchevique, une victoire ? C’est risible.
Le célébrer à Londres. C’est consternant !
On reste stupéfait du monde dystopique dans lequel les Ukrainiens se laissent rabaisser par les forces anglo-saxonnes pour servir leur propagande grossière…