Les soldats d’un régiment noir et l’émeute de Houston en 1917
L’armée américaine a récemment annulé les condamnations de 110 soldats noirs pour des délits commis lors d’une mutinerie en 1917 à Houston, au Texas. La raison invoquée ? Le racisme, bien sûr. L’Army Board for Correction of Military Records a recommandé cette action et, le 13 novembre, la secrétaire de l’armée Christine Wormuth lui a donné sa bénédiction :
Après un examen approfondi, la Commission a conclu que ces soldats avaient été traités à tort en raison de leur race et qu’ils n’avaient pas bénéficié d’un procès équitable. En annulant leurs condamnations et en accordant des réhabilitations, l’armée reconnaît ses erreurs passées et rétablit la vérité.
Des 110 condamnés par les tribunaux militaires, 19 furent pendus pour leur participation aux émeutes raciales. Des pendaisons ? Des émeutes raciales ? On voit bien où cela nous mène. Si l’on s’en tient au principe du récit anti-blanc et anti-sudiste si répandu de nos jours, c’est simple : des soldats de couleur courageux et patriotes sont victimes de la haine de Blancs rétrogrades et sont condamnés par un système judiciaire truqué. Lors d’une cérémonie organisée pour commémorer l’annulation des condamnations, Al Green, un noir membre du Congrès du Texas, prenait la parole pour cautionner cette version :
«Puissent le sacrifice et la souffrance de ces noirs du 24e régiment d’infanterie nous inspirer pour nous conduire à une Amérique plus équitable, plus juste et plus inclusive».
Mais, n’en déplaise à Green, la véritable histoire du rôle des soldats noirs dans l’émeute de Houston est loin d’être édifiante. Les hommes du 24e régiment d’infanterie se sont rendus coupables du meurtre, motivé par des considérations raciales, de 15 Blancs de Houston, dont 7 civils. Les troupes n’essayaient pas de réprimer une émeute raciale, elles étaient l’émeute raciale. Grâce au secrétaire Wormuth et au sous-secrétaire Gabe Camarillo, l’histoire de l’émeute est en train d’être réécrite. Mais leur version, si conforme au récit anti-blanc à la mode, vient se heurter de plein fouet à la réalité du dossier historique.
Heureusement, le déroulé de l’émeute de Houston est connu et facilement vérifiable, il suffit de se reporter au livre du professeur Robert V. Haynes, A Night of Violence, publié en 1976. Au cours de l’été 1917, environ 650 noirs du troisième bataillon du 24e régiment d’infanterie sont stationnés à Camp Logan, non loin de Houston.
Dès le début, des tensions apparaissent entre les troupes et la police de Houston. Le 23 août, un soldat, Alonzo Edwards, tente de s’interposer lors de l’arrestation d’une Noire et est lui-même arrêté. Par la suite, son supérieur, le caporal Charles Baltimore, vient se renseigner auprès de deux policiers de Houston sur les faits reprochés à Edwards et est frappé à la tête par l’un d’entre eux. Le policier, qui s’appelle Sparks, aurait ensuite tiré sur Baltimore alors qu’il tentait de s’enfuir.
Sparks, pour sa défense, a déclaré qu’il n’avait pas visé Baltimore mais qu’il s’était contenté de tirer au sol pour l’intimider [1]. Il s’agit certes d’un comportement inacceptable, mais pas au point de justifier ce qui allait suivre cette nuit-là, d’autant que le chef de la police de Houston, Clarence Brock, abandonnait toutes les charges contre Edwards et Baltimore, suspendait Sparks, et rappelait au capitaine Haig Shekerjian que l’armée avait tout loisir de porter plainte contre Sparks. [2] Voici comment Haynes rapportait dans un article pour l’Association historique de l’État du Texas, l’ambiance qui régnait après l’arrestation du caporal Baltimore :
Bien qu’il soit rapidement libéré, une rumeur parvient à Camp Logan selon laquelle il a été tué par balles. Un groupe de soldats décide alors de marcher sur le poste de police de Fourth Ward: si la police peut s’en prendre à un soldat exemplaire comme Baltimore, personne n’est à l’abri des abus. Le major Kneeland S. Snow, commandant du bataillon, ne croit d’abord pas à l’imminence des troubles. Vers 20 heures, le sergent Vida Henry de la compagnie I confirme les rumeurs et Kneeland ordonne aux sergents-chefs de rassembler tous les fusils et de fouiller le camp pour récupérer les munitions qui traînent.
Mais quelques instants plus tard, l’enfer se déchaîne. Comme l’écrit Haynes:
Sur ces entrefaites, un soldat s’est soudain mis à crier qu’une foule de Blancs approchait du camp. Les soldats noirs se sont précipités dans les tentes de ravitaillement, se sont emparé des fusils et ont commencé à tirailler fiévreusement dans la direction d’où était censée provenir la foule. Les officiers blancs se sont trouvés dans l’impossibilité de rétablir l’ordre.
Mais aucune foule ne se dirigeait vers le camp Logan, à ce point des événements, la population blanche de Houston n’avaient aucune raison d’affronter les soldats du régiment noir – sans compter qu’on voit mal des civils assez fous pour marcher sur une garnison forte de 650 soldats. Malgré tout, les soldats continuaient frénétiquement à faire feu, cela a duré «une bonne quinzaine de minutes», avec pour seul résultat que dans de nombreux cas, ils se sont tirés dessus sans s’en rendre compte. [3] Au milieu de cette frénésie sanguinaire, Vida Henry change de camp, passant outre les ordres de ses supérieurs, il veut mener un assaut contre les civils des quartiers blancs. Il sait déjà que les rumeurs sur la mort de Baltimore sont fausses puisque ce dernier, qui était rentré au camp entre-temps, faisait maintenant partie des meneurs. [4] Ce n’était même plus une mutinerie vengeresse, il n’y avait rien à venger, mais une pure éruption de haine raciale inversée. Comme l’explique Haynes :
Le sergent Henry à la tête d’une centaine d’hommes en armes pris la direction de Houston, passant par Brunner Avenue et San Felipe Street il investissait le quatrième arrondissement. Au cours d’une descente de deux heures, les mutins tuèrent quinze Blancs, dont quatre policiers, et en blessèrent gravement douze autres, dont l’un, un policier, mourut par la suite. Quatre soldats noirs [sic] trouvaient également la mort dont deux accidentellement abattus par les leurs, l’un dans le camp et l’autre dans la rue San Felipe. Après avoir tué le capitaine Joseph Mattes de la Garde nationale de l’Illinois, le prenant manifestement pour un policier, les Noirs commencèrent à se diviser sur la marche à suivre. Au bout de deux heures, Henry conseille à ses hommes de profiter de l’obscurité pour rentrer au camp, après quoi il se tire une balle dans la tête.
Une multitude d’atrocités commises à l’encontre de civils blancs sont décrites en détail dans A Night of Violence et je n’en relaterai ici que quelques-unes. La première victime des mutins fut E. M. Jones, conducteur d’une voiture qui passait par là. Tirant «au moins vingt balles» sur la voiture, ils tuent Jones et blessent le passager Charles T. Clayton si gravement qu’il faut l’amputer d’un bras. [5] Puis on les voit arrêter une ambulance conduite par Henry Bradshaw qui est traité de «putain de fils de pute blanc», et abattu par des tirs à la tête alors qu’il s’enfuyait à pied avec deux passagers. [6] Adam R. Carstens était abattu alors qu’il rentrait chez lui à pied [7]. Un adolescent, Earl Finley, est blessé par balles et achevé alors qu’il est assis sur le siège avant de sa voiture. Une autre voiture peut dans le même temps poursuivre sa route tranquillement parce que ses passagers sont noirs [8].
Ces détails, des broutilles, n’ont pas empêché le sous-secrétaire de l’armée, Gabe Camirillo, de déclarer lors de la cérémonie de la semaine dernière que les mutins «agissaient en état de légitime défense», ce qui est une grossière déformation des événements et une insulte aux véritables victimes de l’émeute.
[NDLR : Un haut responsable du Pentagone, Gabe Camarillo, a ajouté lors d’une cérémonie à Houston, où les noms des soldats ont été prononcés, la mise en place d’un mécanisme d’indemnisation des familles des soldats condamnés, qui furent privées de la pension leur étant due…]
Comme tant d’autres institutions, l’armée américaine a été infiltrée par des idéologues anti-blanc. Le ministère de la défense reçoit des dizaines de millions de dollars pour seriner à ses soldats à quel point les Blancs sont des vilains pas beaux. Et pourtant, il continue à rechercher des blancs pour mener ses guerres.
Mais ce régime usurpateur ne vaut pas une goutte de sang blanc. Cette honteuse tentative de transformer des criminels en martyrs en est une nouvelle preuve. Notre loyauté première doit être réservée à notre peuple et non bénéficier à ce régime. Quant aux chacals qui détiennent actuellement le pouvoir, nous leur devons ni plus ni moins le même degré de loyauté dont ils ont fait preuve à notre égard.
Traduction : Jeune Nation
Notes :
[1] Robert V. Haynes, A Night of Violence: The Houston Riot of 1917 (Baton Rouge, La.: Louisiana State University Press, 1976), p. 97. [2] Ibid., p. 101. [3] Ibid., p. 124. [4] Ibid., p. 128. [5] Ibid., p. 131. [6] Ibid., p. 132.