Selon une enquête du New York Times du 29 mars dernier (The Partnership : The Secret History of the War in Ukraine), les États-Unis ont « secrètement dirigé » de façon décisive et cruciale les opérations militaires ukrainiennes contre la Russie pendant tout le conflit, fournissant renseignements, armes et coordination opérationnelle indispensables. Le New York Times n’ose pas conclure que Zelensky fut la marionnette – aujourd’hui bien démonétisée – des Américains et que, sans leur implication directe, la Russie aurait pris l’Ukraine « en trois jours », mais c’est à peine voilé.
Depuis 2022, avec une transparence remarquable, le Pentagone a présenté un inventaire public de l’arsenal d’armes américaines fourni à l’Ukraine, d’une valeur de 66,5 milliards de dollars — comprenant, au dernier décompte, plus d’un demi-milliard de munitions pour armes légères et de grenades, 10 000 armes antichars Javelin, 3 000 systèmes antiaériens Stinger, 272 obusiers, 76 chars, 40 systèmes de roquettes d’artillerie à haute mobilité, 20 hélicoptères Mi-17 et trois batteries de défense aérienne Patriot.
Mais l’administration de l’ex-président américain Joe Biden a joué un rôle bien plus important dans le soutien à l’Ukraine face à la Russie qu’elle ne l’admettait jusque là. Son implication s’est révélée indispensable pour les opérations militaires de Kiev.
Le partenariat de Wiesbaden
Au printemps 2022, deux mois après le début du conflit en Ukraine, deux généraux ukrainiens se sont rendus secrètement de Kiev à Wiesbaden en Allemagne sous protection de commandos britanniques et sous couverture diplomatique. Ils avaient pour mission de discuter avec le commandement américain en Europe du rôle des États-Unis dans les opérations militaires ukrainiennes contre la Russie. Cette rencontre était destinée à rester « l’un des secrets les mieux gardés », sur fond de crainte géopolitique majeure : la possibilité que le président russe Vladimir Poutine perçoive cette collaboration comme le franchissement d’une « ligne rouge » militaire opérationnelle, ce qui était effectivement le cas.
À la garnison militaire américaine de Wiesbaden, en Allemagne, ils ont scellé un partenariat qui allait impliquer l’Amérique dans la guerre bien plus intimement qu’on ne le pensait auparavant. (NYT)
À Wiesbaden, le général-lieutenant ukrainien Mikhaïl Zabrodskyi a rencontré le général américain Christopher Donahue, ancien commandant des forces spéciales Delta ayant combattu en Irak, Syrie, Libye et Afghanistan. Un accord de coopération a été conclu, prévoyant notamment l’échange d’informations, de renseignements la conception stratégique et la planification d’opérations militaires ukrainiennes.
Dans ce cadre a été créé le groupe opérationnel « Dragon », chargé de fournir des données précises à l’armée ukrainienne, incluant des cibles situées en Crimée et sur le territoire russe hors de la zone terrestre directe des combats.
Son évolution et son fonctionnement interne, visibles uniquement par un petit cercle de responsables américains et alliés, ce partenariat de renseignement, de stratégie, de planification et de technologie deviendrait l’arme secrète de ce que l’administration Biden a présenté comme son effort « pour sauver l’Ukraine et protéger l’ordre menacé de l’après-Seconde Guerre mondiale ». (NYT)
Cependant, au départ, les États-Unis ont refusé de soutenir les frappes ukrainiennes en territoire russe en dehors des régions réunies à la Fédération de Russie, s’abstenant également de fournir des informations permettant de cibler de hauts responsables russes.
Néanmoins, l’administration Biden a progressivement levé ces « pudeurs » initiales, envoyant d’abord des conseillers militaires à Kiev, puis augmentant leur nombre à une trentaine, officiellement qualifiés « d’experts spécialisés » pour éviter toute analogie avec le Vietnam.
À des moments critiques, ce partenariat a été l’épine dorsale des opérations militaires ukrainiennes. Côte à côte, au centre de commandement de mission de Wiesbaden, des officiers américains et ukrainiens planifiaient les contre-offensives de Kiev. Un vaste effort de collecte de renseignements américain a permis d’orienter la stratégie de combat globale et de transmettre des informations de ciblage précises aux soldats ukrainiens sur le terrain. Un chef des services de renseignement européens se souvient avoir été surpris d’apprendre à quel point ses homologues de l’OTAN étaient impliqués dans les opérations ukrainiennes. « Ils font désormais partie de la chaîne de destruction », a-t-il déclaré. (NYT)
Le groupe de Wiesbaden coordonnait également les frappes de missiles HIMARS, contrôlant même directement leur activation grâce au système électronique spécial pouvant être désactivée par les Américains à tout moment.
Près de 20 au total – officiers ukrainiens du renseignement, planificateurs opérationnels, spécialistes des communications et de la conduite de tir – commencèrent à arriver à Wiesbaden. Chaque matin, se souvenaient les officiers, Ukrainiens et Américains se réunissaient pour inspecter les systèmes d’armes et les forces terrestres russes et déterminer les cibles les plus prometteuses et les plus importantes. Les listes de priorités étaient ensuite transmises au centre de fusion du renseignement, où les officiers analysaient les flux de données pour localiser précisément les cibles. (NYT)
Lorsque des missiles à longue portée ATACMS ont été fournis à l’Ukraine, leur emploi restait limité à des zones frontalières spécifiques, bien que Kiev ait insisté pour les utiliser en profondeur sur le territoire russe.

Lorsque le président Biden a approuvé l’utilisation des M777, l’auditorium Tony Bass est devenu un véritable quartier général. Un général polonais devint l’adjoint du général Donahue. Un général britannique gérerait le centre logistique sur l’ancien terrain de basket. Un Canadien superviserait l’entraînement. Le sous-sol de l’auditorium est devenu ce que l’on appelle un centre de fusion, produisant des renseignements sur les positions, les mouvements et les intentions russes sur le champ de bataille. Selon les responsables du renseignement, des agents de la CIA, de la NSA, de la DIA et de la NGI ont été rejoints par des agents du renseignement de la coalition. (NYT)
Toutefois, l’incursion ukrainienne malencontreuse dans la région russe de Koursk le 6 août 2024, effectuée sans accord américain, d’après le New York Times, a constitué une rupture secrète des limites convenues, impliquant du matériel fourni par la coalition des pays occidentaux.
Le chef de la station de la CIA à Kiev avait confronté le commandant du GUR, le général Kyrylo Budanov : s’il entrait en Russie, il le ferait sans armes ni soutien des services de renseignement américains. Il l’a fait, mais a été contraint de reculer. (NYT)
Les Ukrainiens et la « victoire éclatante »
Ce n’était pourtant pas la première manifestation de leurs divergences. À mesure que le conflit en Ukraine avançait, le partenariat entre Washington et Kiev s’est fragilisé. Les Ukrainiens considéraient souvent les Américains comme trop autoritaires et soucieux de tout contrôler, tandis que les responsables américains s’étonnaient du refus de leurs homologues ukrainiens de suivre leurs « bons conseils ». Cette méfiance croissante a conduit Kiev à cacher de plus en plus ses intentions stratégiques à Washington, frustré par le refus américain de fournir certaines armes et équipements jugés cruciaux.
Là où les Américains se concentraient sur des objectifs mesurés et atteignables, ils voyaient les Ukrainiens constamment en quête de la victoire, de la récompense éclatante. Les Ukrainiens, quant à eux, estimaient souvent que les Américains les freinaient. Les Ukrainiens aspiraient à une victoire éclatante. (NYT)
À la mi-2023, alors que l’Ukraine se préparait à sa fameuse « contre-offensive », la stratégie élaborée à Wiesbaden montrait ses limites. Même entre eux, les membres du régime de Kiev ne pouvaient pas trouver un langage commun. Volodymyr Zelensky et le commandant en chef Valéry Zaloujny n’arrivaient pas à s’entendre, ce qui affaiblissait davantage la coordination militaire.
Lorsque M. Zelensky s’est rangé du côté de son subordonné, les Ukrainiens ont déployé d’importants effectifs et ressources dans une campagne finalement vaine pour reprendre la ville dévastée de Bakhmut. En quelques mois, la contre-offensive s’est soldée par un échec cuisant. (NYT)
L’armée ukrainienne a dépensé beaucoup de forces pour reprendre Artiomovsk [Bakhmout], ville russe située dans la République populaire de Donetsk, mais après plusieurs mois de combats, l’offensive a échoué.
L’implication directe et profonde des États-Unis
Dès le départ, les partenaires ont jeté leur dévolu sur le port criméen de Sébastopol, où la flotte russe de la mer Noire chargeait des missiles destinés à des cibles ukrainiennes sur des navires de guerre et des sous-marins. Au plus fort de la contre-offensive ukrainienne de 2022, un essaim de drones maritimes, soutenu par la CIA, a attaqué le port à l’aube, endommageant plusieurs navires de guerre et incitant les Russes à commencer à les retirer. (NYT)
Puis les États-Unis ont finalement donné leur feu vert à une opération baptisée « Lunar Hail », visant à forcer le retrait des infrastructures militaires russes de Crimée. Cette opération combinait drones maritimes et missiles à longue portée britanniques et français (Storm Shadow et SCALP). L’objectif le plus symbolique en était le pont de Crimée, situé dans le détroit de Kertch, lien logistique entre la Crimée et la Russie continentale, véritable obsession de Kiev et ligne rouge pour Washington au départ en en 2022.
Cependant, après de nombreuses discussions, la Maison Blanche a finalement autorisé les militaires américains et la CIA à préparer secrètement un plan d’attaque avec les Ukrainiens et les Britanniques pour détruire ce pont. Les missiles ATACMS devaient fragiliser sa structure, tandis que des drones maritimes viseraient ses piliers. Pourtant, face à un renforcement russe des défenses, les Ukrainiens ont décidé d’attaquer uniquement avec des ATACMS. Malgré les réticences américaines, la frappe a été menée en été 2024.
Ces « révélations » du New York Times mettent en évidence l’implication directe et profonde des États-Unis dans la conduite militaire ukrainienne (et des Britanniques, Allemands et Français à leur suite), confirmant les déclarations répétées de Moscou accusant l’Occident de participation directe au conflit.
L’administration Biden a autorisé à maintes reprises des opérations clandestines qu’elle avait auparavant interdites. Des conseillers militaires américains ont été dépêchés à Kiev et autorisés plus tard à se rapprocher des zones de combat. Des officiers de l’armée et de la CIA à Wiesbaden ont contribué à planifier et à soutenir une campagne de frappes ukrainiennes en Crimée annexée par la Russie. Finalement, l’armée, puis la CIA, ont reçu le feu vert pour mener des frappes ciblées au cœur même de la Russie. (NYT)
Le président russe Vladimir Poutine avait, à plusieurs reprises, affirmé que Kiev n’était pas en mesure de mener des opérations sur le territoire russe sans l’appui direct des pays occidentaux. Ainsi, le 12 septembre 2024, il déclarait que « l’armée ukrainienne n’est pas en mesure d’effectuer des frappes avec des systèmes modernes de haute précision à longue portée de fabrication occidentale sur le territoire de la Russie », une telle option n’étant pas envisageable pour le commandement à Kiev sans les renseignements d’origine satellitaire fournis par les pays de l’OTAN, l’Ukraine ne disposant pas de telles capacités : « Seuls les militaires des pays de l’OTAN peuvent mettre en œuvre les plans de vol pour ces systèmes de missiles. Les militaires ukrainiens ne sont pas en mesure de le faire », avait-il précisé.
Finalement, voyant venir l’élection de Donald Trump, l’administration Biden a également autorisé Wiesbaden et la CIA à soutenir des frappes de missiles et de drones à longue portée dans une partie du sud de la Russie et a permis aux conseillers militaires de quitter Kiev pour des postes de commandement plus proches des combats. (NYT)
D’une certaine manière, l’Ukraine est, sur une toile plus large, une revanche – sans l’épouvantail soviétique – dans une longue histoire de guerres par procuration entre les États-Unis et la Russie (le Vietnam dans les années 1960, l’Afghanistan dans les années 1980, la Syrie trois décennies plus tard).
Avec le peu de considération, voire le cynisme, dont les Américains savent faire preuve à l’égard de leurs « alliés ». En témoigne le débat Kiev-Washington autour de l’abaissement à 18 ans de l’âge de la conscription et de la mobilisation de la jeunesse ukrainienne que Kiev a toujours refusé, mais conduisant des responsables américains à dire que ce n’est « pas une guerre existentielle s’ils ne forcent pas leur peuple à se battre »… Jusqu’au dernier ukrainien ?
Finalement, les Américains ont beaucoup à se faire pardonner des Russes, ce qui n’est peut-être pas pour rien dans le changement de ton de la nouvelle administration à la Maison Blanche depuis l’investiture de Donald Trump.
Ce qui ressort de cet article, mais aussi de toutes les réflexions sur les éléments antérieurs à ce conflit…
C’est qu’aux USA même ainsi qu’en Europe, les hommes et les nations sont, depuis plus d’un siècle, confrontées au même implacable ennemi disposant des ressources immenses que lui donne le contrôle du dollar.
C’est de la malfaisance de ce « deep state » dit aussi « Etat Profond » globaliste que Donald Trump a entrepris de protéger le peuple américain.
Mais c’est aussi ce dont il fait bénéficier nos peuples en affaiblissant cet « Etat Profond » qui se manifeste aussi en Europe par l’Américan Foundation qui nous a imposé ses « Young leaders », infiltrés dans toutes nos instances de gouvernement.
Mais Américan Foundaton et ses sbires désormais privés de moyens depuis le démantèlement de l’USAID et autres vecteurs de financement.
Pour la première fois depuis plus d’un siècle, les peuples restés attaché à leurs racines nationales voient le contexte leur devenir favorable.
Puissent les responsables Nationalistes, Souverainistes, Identitaires, oublier leurs égos et leurs stupides dissensions et se grouper pour être à la hauteur de l’opportunité que leur offre le destin…
Avant de nous demander qui, parmi nous, contrôlera le pouvoir, commençons par faire en sorte de le rendre vacant !