Plus de café, plus de troquet, plus de bistrot, plus de resto… Plus de cinéma (bon vous me direz, c’est pas comme si on y allait tous les quatre matins non plus, parce que pour voir les derniers films financés par Harry, Albert, Sam et Jack, merci mais on refilera notre ticket à un vous savez « « « qui » » »).
Tous les loisirs qui font la vie paisible nous ont été retirés, un à un, confinement après confinement, couvre feu après couvre feu, campagne d’injection après campagne d’injection. Il est à craindre que l’on ne nous bannisse bientôt des lieux utiles à la stricte survie : travail, commerces alimentaires… jusqu’à ce qu’on nous construise (enfin !) des camps où nous pourront tous nous retrouver entre non vaccinés (je ne crois guère, hélas, qu’on nous offrira un pays, à nous).
Sommes-nous prêts ?
Trop de non vaccinés tolèrent et vivent encore mal la vie de privation que la Macronie covidiste nous impose. Trop de non vaccinés souffrent personnellement de la tyrannie. Les plus vieux et les plus jeunes tombent en dépressions, les parents se font un sang d’encre pour l’avenir de leurs enfants qui subissent quant à eux un stress néfaste et stérile. Ce n’est guère un reproche, car de telles réactions sont saines, légitimes et naturelles, mais il n’en demeure pas moins que broyer du noir est chose vaine et qu’il ne faut point demeurer dans cet état d’esprit.
Ne sont malheureux que ceux qui refusent d’être heureux : facile à dire, sans doute me direz-vous… La sentence de La Boétie, que je juge volontiers molle en ce qu’elle semble dispenser d’un passage effectif à l’action, trouve pourtant un certain sens ici : « Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres ». Il faudrait la rectifier en : « Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libérés du malheur ». En effet, si certains non vaccinés souffrent des privations endurés par la faute du Macron (qu’il faudra bien pendre un jour), c’est peut-être parce qu’ils ne se sont pas encore tout à fait libérés du système, pas encore tout à fait résolus à ne plus servir.
Sortir du système est un combat de chaque jour, de chaque instant, qui réclame rigueur, persévérance, endurance, qui demande une pratique absolue et quotidienne de l’ascèse.
Le covidisme hideux que nous subissions peut nous servir d’occasion pour l’apprendre, cette ascèse. On dit que d’un mal sort toujours quelque bien : le covidisme nous met au pied du mur : pilule rouge ou pilule bleue, sortir du système ou rester dedans, le choix est de plus en plus catégorique, clair et absolutiste. La guerre n’est pas d’hier, la nécessité de choisir un camp ne date pas de 2019 : mais désormais, ce choix s’impose, inéluctable.
La pilule rouge, aujourd’hui, c’est une certaine exclusion sociale. C’est la porte de l’ascèse : L’ascèse du plaisir de la vie paisible. Cette ascèse est un jeûne. Or, on ne peut vivre une jeûne que de deux façons : soit en ruminant sa faim jusqu’à ne plus rien ressentir d’autre ; soit en s’enivrant de cette faim jusqu’à ce qu’elle mute en satiété.
Ceux qui ont déjà jeûné plus d’une semaine savent d’expérience que ce sont les premiers jours qui sont difficiles, parce que les premiers jours, on a encore l’eau à la bouche des repas de la veille. Il nous semble encore sentir le goût sucré d’une pomme rouge et juteuse dans les joues de laquelle on croquait en fermant les yeux, il nous semble encore sentir le parfum tendre des fromages du pays que l’on savourait, il nous semble encore entendre claquer les verres de vins sur les terrasses du Sud. Le début du jeûne est difficile parce qu’il faut s’arracher au souvenir de ces mets quotidiens. Vertiges, nausées, sueurs, frissons crampes… Le corps se cabre, s’attarde, se raccroche à ces souvenirs, refuse d’aller de l’avant, attend inexorablement qu’on le nourrisse à nouveau.
Puis les jours passent. Si l’on tient bon, seulement quelques jours, pas même une petit semaine, les choses s’adoucissent d’elles-même. La faim, qui tourmentait le corps et l’esprit, s’estompe, peu à peu, puis disparaît finalement : le corps s’adapte. Il comprend qu’on ne lui apportera rien à manger. Il se défait des souvenirs. Une vitalité nouvelle s’empare de lui, se substitue à la fébrilité qu’il connaissait. On se sent fort soudain. On se sent là, vraiment là, vraiment vivant.
Et la vie devient de nouveau grisante, et plus encore qu’elle ne l’a jamais été.
Les premiers temps de covidisme furent ainsi pour les non vaccinés : Difficiles. Je ne sais encore si nous avons fait le plus dur, si le cap des premiers jours est passé. Peut-être pas. Certainement pas. Cependant il est une certitude : c’est qu’il ne faut point chercher à revenir croquer la pomme, à savourer le fromage, à faire claquer les verres en terrasse. Il ne faut point penser tout le jour au goût de toutes ces choses délicates et copieuses, il ne faut point se torturer l’esprit de tout ce qui nous manque, de tout ce que nous n’avons pas, de tout ce que nous avions. Il faut regarder devant. Il faut comprendre que nous ne reviendrons pas aux douceurs d’antan. Il faut chercher, il faut trouver cette énergie qui dort au fond de nous, et qui n’attend que l’adversité pour se déployer. Il faut allumer le brasier de la fougue, ce foyer de jeunesse éternelle qui couve au fond de nos cœurs francs. Il faut chercher à vivre plus que jamais. Et toute la souffrance disparaîtra : elle ne sera plus souffrance mais joie de souffrir, joie de s’offrir, joie d’être et de combattre.
Si aujourd’hui encore des non vaccinés souffrent de ne pouvoir glisser leurs pieds sous le buffet du bistrot d’antan, de ne pouvoir offrir un cornet de pop-corn à leurs enfants au cinéma, de ne pouvoir s’amuser, c’est qu’ils y pensent encore avec quelques brins de regret et de nostalgie. Mais il est temps, vraiment, de faire le deuil de la douce vie : L’avenir n’est point à cela. Peut-être un jour ces jolis temps bourgeois reviendront-ils : Mais pas pour l’heure. Inutile, donc, de se mortifier avec ces souvenirs qui nous donnent l’eau à la bouche d’un passé qui ne reviendra pas. Inutile d’imaginer le goût acidulé de la pomme sucrée, le parfum des fromages, la robe pourpre et noble du vin. Oubliez-les si vous n’en savez tirer la force d’avancer : adaptez vous, coupez la corde qui vous reliait à la tendresse d’antan, plongez dans le jeûne et l’ascèse comme on saute du haut d’une falaise : vous trouverez dans le sel de cette mer d’ascèse des forces nouvelles, une vie pleine et étourdissante de joie.
C’est une démarche mentale. Une démarche de l’esprit. Accomplissez la, et vous serez sorti du système, mentalement. Restera à passer à l’action pratique. Ce qui n’est pas rien, ni facultatif.
Car un jeûne ne peut guère durer toute une vie et s’éterniser, ou c’est la mort assurée : il faut se mettre en quête de la nourriture essentielle, la seule dont nous ayons véritablement besoin pour survivre durablement. Il faut créer l’ordre nouveau. Et pour cela, d’abord, ne pas rester seul : le survivalisme oui, mais pas tout seul, car le survivalisme individualiste, c’est la mort. Il faut faire corps et faire front en créant des communautés, des économies parallèles, une solidarité nouvelle et hors système. Il ne s’agit point là de troquer le brassard nationaliste contre un brassard communiste, mais bel et bien de s’unir hiérarchiquement, de se retrouver, d’être là.
Il s’agit de reforger la lame de l’amitié nationale et nationaliste sur l’enclume de la souffrance et de tremper son acier dans l’eau claire des épreuves. Il faut mêler la farine de nos villages, le blé de nos terres et l’eau pure de nos torrents forestiers au fier levain de la foi nationaliste, il faut pétrir cette bonne pâte franche, la faire reposer, la travailler, la faire lever. Et vous verrez que tous les plaisirs d’antan, tous les cafés, tous les restos, tous les cinémas, tous les clubs, tout le confort du monde d’avant ne valent rien devant le pain chaud de l’amitié nationaliste. Et quand vous aurez mordu dans ce pain de la terre, dans ce pain qui est vrai, dans ce pain qui ne ment pas, vous ne regretterez plus jamais et pour rien au monde la pomme, le fromage et le vin, mais vous irez joyeux au combat.
Texte magnifique et ô combien vrai.
Peut être le plus beau texte et surtout le plus vrai jamais écrit sur ce site.
Beau texte en effet, bien écrit, j’ai bien aimé le dernier paragraphe. Un bémol manque une pointe de spiritualité qui nous élève toujours plus haut, toujours plus fort.
Toute ma sympathie et tous mes encouragements au site jeune nation.
Certains patrons de restaurant transforment leu établissement en « club privé ».
En quelques minutes et pour un euro symbolique, les clients signent un protocole qui leur octroie le statut de « membre d’un club privé ».
Dès lors, pas de contrôle de passe sanitaire.
NM