Jean Bassompierre-Sewrin est né le 23 octobre 1914 à Honfleur.
Il étudie au lycée Jeanson-de-Saillie et reçoit son diplôme de Sciences politiques à l’université de Paris. C’est en fréquentant le Quartier Latin de Paris qu’il devient militant nationaliste. Il participe activement aux manifestations antiparlementaires et antisémites lors de l’affaire Stavisky en 1934. Deux ans après, il est exclu de l’université pour une durée de six mois, pour avoir perturbé un discours du docteur Jèze, ennemi de la mouvance nationale qui condamnait notamment l’agression italienne envers l’Éthiopie.
Par la suite, il participe au mouvement nationaliste souterrain du CSAR. En 1936, il intègre l’École des sous-officiers de réserve, et devient sous-lieutenant. Eugène Deloncle le charge alors de repérer de possibles infiltrations communistes dans son régiment. C’est grâce à Deloncle qu’il rencontre Joseph Darnand, son futur ami et chef, alors emprisonné pour sa participation à la « Cagoule ».
Bassompierre fait la campagne 1939-1940 au sein du 94e Bataillon alpin de forteresse dans les Alpes où il commande un avant-poste à Conchetas, près de Saint-Martin-Vésubie. Quand les Italiens attaquent, le bataillon résiste courageusement et contient l’offensive. Démobilisé le 15 août 1940, il retourne à Nice rejoindre Joseph Darnand. Comme beaucoup de nationalistes maurrassiens d’alors, les deux amis n’abandonnent pas l’idée d’une revanche contre les Allemands dans l’espoir de redonner sa fierté à la France, dans une optique nationaliste traditionnelle, cherchant à préserver la politique française des influences étrangères, qu’elles soient allemandes ou britanniques.
Membre fondateur du Service d’Ordre Légionnaire, Bassompierre s’engage à la Légion Tricolore avec quelques autres chefs du SOL. La Légion ayant été avortée prématurément, seule une partie des officiers décident de rejoindre la LVF plutôt que de retourner à la vie civile. Revêtir l’uniforme feldgrau est un vrai cas de conscience pour Bassompierre ! Il le fait avant tout pour préserver la France d’une menace communiste et pour éviter à la France un sort analogue à celui de la Pologne occupée.
Un jour ou deux avant Noël 1942, Bassompierre arrive au village de Wydriza en Biélorussie, pour prendre le commandement de la compagnie du 1er Bataillon de la LVF. Par la suite, il a dirigé de manière temporaire le 1er Bataillon dans son intégralité, en octobre-novembre 1943 notamment, avant de laisser sa place au commandant Eugène Marie-Jean Bridoux. Bassompierre est décoré de la Croix de fer 1ere classe.
En décembre 1943, il est nommé chef d’état-major d’Edgar Puaud à l’état-major régimentaire de la LVF. Jean Bassompierre est rappelé en France en février 1944 pour organiser la Milice en zone nord en tant qu’inspecteur général. Il est aussi nommé membre dirigeant du conseil d’administration provisoire de la LVF, formé le 21 mars 1944, pour contrôler les activités de l’association des anciens de la LVF.
Le 14 juillet 1944, lors de la mutinerie de la prison de la Santé, il négocie avec les Allemands pour réduire le nombre des exécutions, de quatre cents à cinquante prisonniers, principalement les meneurs.
Un mois plus tard, le 16 août 1944, c’est avec la cohorte parisienne qu’il quitte le territoire français. Bassompierre marche à la tête des miliciens lors de leur arrivée à Wildflecken, le 5 novembre 1944. Transféré à la Waffen-SS au grade de W-Hstuf, il ne détient aucun commandement précis au sein de la « Charlemagne » lors du départ au front : c’est un officier à disposition.
Bassompierre arrive en Poméranie avec les derniers convois de troupes de la division Charlemagne, le 27 février 1945. On lui avait donné l’ordre de rester à Wildflecken, ce qu’il a refusé. Émile Raybaud lui confie le commandement du 2e Bataillon du régiment de marche lors de la retraite sur Belgard, car Bassompierre, en tant qu’ancien milicien et LVF, lui semble convenir pour ce rôle. Émile Raybaud, blessé le 4mars 1945, lui confie avant d’être évacué, la responsabilité du régiment de marche dans son intégralité.
Le 2e Bataillon du régiment de marche constitue l’arrière-garde sur Kôrlin, dans l’espoir de retenir l’avancée des troupes soviétiques au moins vingt-quatre heures, pour faciliter le repli du reste du régiment. Ayant accompli leur but, au prix de lourdes pertes, ils se replient à leur tour, dans la confusion générale. Se retrouvant encerclé, il ordonne la séparation du restant de ses troupes en petits groupes pour faciliter leur fuite, une fois arrivé sur les rives de la rivière Persante.
Jean Bassompierre est capturé par des cavaliers polonais avec vingt à trente de ses hommes, le 17 mars 1945 à l’aube, pendant qu’ils se reposaient dans une ferme. Bien traité, Bassompierre est envoyé au camp d’Amswalde (actuellement Choszczno). Il est interné dans divers camps soviétiques à travers l’Europe sous domination soviétique. Lors de son transfert de l’Autriche à destination de la France en mai 1945, il parvient à s’évader et passe les Alpes clandestinement, grâce à l’aide d’une résistante.
À Naples, Bassompierre s’embarque sur un bateau partant pour l’Argentine, sous le faux nom de Joseph Bassemart. Il est arrêté sur le bateau par la police italienne, le 25 octobre 1945, et rapatrié en France.
Incarcéré à la prison de la Santé, Bassompierre est condamné par la cour de justice de la Seine à la peine capitale, le 17 janvier 1948. Il est fusillé le 20 avril 1948 au fort de Montrouge, à l’aube, par des chasseurs alpins, son corps d’origine. De très nombreuses personnalités parmi lesquels des artistes, des écrivains et des hommes politiques non-compromis dans la Collaboration, avaient pourtant demandé sa grâce.
Jean Bassompierre est enterré au cimeterre des condamnés à mort à Thiais, avant que son corps soit transféré quelques années plus tard au tombeau familial du cimetière d’Auteuil.
Sur sa tombe est inscrit : J.B. 1914-1948.
Pour aller plus loin :
Sacrifice de Bassompierre par Charles Ambroise Colin
Ce livre est constitué des écrits que Bassompierre rédigea lors de son internement à Fresnes. Il est précédé d’un texte de son avocat Me Collin qui eut la lourde tâche d’assumer sa défense face à un tribunal qui exigeait sa tête.
2 ouvrages réunis en 1 seul. Dans l’ordre, c’est d’abord C.A. Colin, l’avocat de Bassompierre, qui relate l’instruction et le procès de Jean Bassompierre.
Ensuite, le texte de Bassompierre raconte son engagement à la LVF, puis son passage à la Charlemagne, sa capture le 17 mars 1945 en Pologne par les Russes, sa détention à l’est, son retour en France. L’édition originale date de 1948.
Merci de nous faire connaître tous ces illustres inconnus qui ont honoré notre patrie par leur courage et leur sacrifice….
Que Dieu garde leur âme dans sa Lumière ….merci à Jeff de nous rappeler ces vies pleines de Dignité
Jeune Nation manifeste une franche et authentique liberté. Ainsi qu’un véritable sens de l’honneur et du courage au milieu d’un monde merdiatique veule, obséquieux, médiocre et dont la direction est chaque jour davantage à la remorque d’un totalitarisme mondialiste.
Bassompierre s’est battu contre le totalitarisme soviétique, en s’associant à autre…La République ne cesse de nous affaiblir en nous exposant à toutes les erreurs, les idéologies, les envahisseurs.
Vive le Roy, vive notre vraie Religion catholique !
A bas la République et Vatican II
Grand Respect à cet Homme ! Que fut Jean BASSOMPIERRE !!!
Comme les autres miliciens, en août 1944, Jean Bassompierre obéit aux ordres de Darnand. Et ce sont pour lui aussi les étapes de Nancy, Schirmeck, Ulm, Wildflecken, la SS, l’engagement en Poméranie, l’écrasement, et enfin, la captivité en U.R.S.S.
Lors de son transfert vers la France, au mois de mai 1946, il parvint à s’évader, à regagner clandestinement la France, à franchir les Alpes à pied et à gagner Rome puis Naples où il espérait s’embarquer pour l’Amérique du Sud. Arrêté sur le bateau, ramené en France, incarcéré, il sera condamné à mort en janvier 1948 et exécuté le 20 avril 1948.