« Il sera créé l’anti-parti, naitront les Faisceaux de combat qui feront front à deux dangers ; celui misonéiste de droite et celui destructif de gauche » Il Popolo d’Italia du 9 mars 1919.
Dès 1914, certains interventionnistes se regroupent autour du manifeste des Faisceaux d’action internationaliste, signé par Michele Bianchi, qui participera au quadriumvirat de la Marche sur Rome, Angelo Olivetti.
Le 11 décembre 1914, les Faisceaux d’action internationaliste fusionnent avec les Fasci autonomi d’azione rivoluzionaria (Faisceaux autonomes d’action révolutionnaire), fondés par Mussolini, qui participe à la campagne interventionniste pour l’entrée en guerre de l’Italie. Mais le véritable coup d’envoi de la campagne interventionniste est lancé par le poète Gabriele D’Annunzio, lors de son discours du 5 mai 1915 au Quarto, près de Gênes.
À son retour du front, Benito Mussolini reprend l’activité politique et nationaliste, regroupe autour de lui des interventionnistes et nationalistes de tous bords. Les nationalistes agitent le thème de la « victoire mutilée », réclamant les terres irredentes.
Le 7 janvier 1919, le futuriste Mario Carli, proche de l’ultra-nationalisme, crée à Rome la première association d’ arditi, composée des troupes de choc de la Première guerre. Quelques jours plus tard, une deuxième association d’ arditi est créée à Milan, à l’appel du poète futuriste Marinetti et du capitaine des sections d’assaut Ferruchio Vecchi. Ces différentes associations d’anciens combattants, qui comprennent aussi le futuriste Giuseppe Bottai, se fédèrent au niveau national à la fin du mois de janvier 1919.
Dans le cadre de la constitution de ces associations nationalistes, Mussolini et son journal, le Popolo d’Italia, organisent une réunion à Milan, le 21 mars 1919, qui regroupe une soixantaine de personnes. Le but est de créer, dans une optique antiparlementariste, un mouvement qui perpétuerait l’inspiration révolutionnaire de la guerre, fidèle à l’interventionnisme. L’assemblée est hétéroclite, regroupant aussi bien les arditi de Ferruchio Vecchi que des anarcho-syndicalistes, attirés par la phraséologie révolutionnaire, et des interventionnistes de gauche, qui se reconnaissent en la personne de Mussolini. La réunion accouche du Faisceau milanais de combat, dont le bureau inclut Mussolini, Vecchi, et Michele Bianchi, un dirigeant anarcho-syndicaliste de l’ Unione Italiana del Lavoro (UIL), expulsé de l’ Unione Sindacale Italiana en raison de ses positions interventionnistes pendant la guerre.
Le terme Fascio (« Faisceau »), équivalent italien des ligues, évoque à la fois la nostalgie de la guerre et les aspirations révolutionnaires des faisceaux siciliens de 1893-1894.
Deux jours plus tard, le mouvement prend une ampleur nationale. On convoque une assemblée générale, le 23 mars 1919, dans une salle de la piazza San Sepolcro à Milan. 119 personnes répondent à l’appel, dont les futuristes Mario Carli, Marinetti et Giuseppe Bottai. Outre Mussolini, Italo Balbo, Cesare Maria De Vecchi, Emilio De Bono et Michele Bianchi, le futur quadrumvirat de la marche sur Rome, sont présents, ainsi que Roberto Farinacci, futur secrétaire du Parti national fasciste. Ils décident alors de créer les Faisceaux italiens de combat (Fasci italiani di combattimento) à la suite d’une réunion houleuse au bout de laquelle ils se mettent d’accord sur un programme.
On n’en avait pas conscience à l’époque autant qu’aujourd’hui, mais, malgré ce qui était fait pour le dissimuler aux peuples, les leurres parlementaires que sont fausse droite et fausse gauche cachaient mal qu’il n’existait déjà au monde que deux forces en présence :
LES NATIONS ET CEUX QUI CHERCHAIENT A LES DISSOUDRE PAR LE MONDIALISME GENOCIDAIRE.
Il semble que les fascistes l’avaient compris avant tout le monde !
Il se voulait un anti parti, contre le parlentarisme, Républicain dans le sens romain du terme, anticlerical et patriotique. Pratiquement tous les hiérarques fascistes étaient franc-maçons, notamment les quadriumvirs de Bono, de Vecchi, Bianchi et Balbo, tout comme Dino Grandi ou Farinacci. Palerme, le grand maître de la Grande Loggia avait soutenu la Marche sur Rome. Mussolini n’était pas franc-maçon et les détestait depuis sa période socialiste.