Normalement, un article internet s’annonce par un titre percutant et par une photo ; le titre est là, la photo non. Mais nous avons mieux, d’abord, ce témoignage d’un rescapé criant de vérité.
MECHANICAL BRAIN BASHING MACHINES pic.twitter.com/kKnmVyugWK
— Holocaust_Survivors_Speaks (@uspakoise) January 2, 2023
Et puis, surtout, un extrait du compte rendu de la journée du 13 février 1946 du Tribunal Militaire International de Nuremberg comprenant le témoignage d’un SS, Paul-Ludwig-Gottlieb Waldmann. Ce qui fait de l’existence de cette machine mécanique à fendre les crânes de prisonnier soviétique un des faits les mieux documentés de l’histoire.
Mais attention, cet assommoir à pédale et les 4 crématoires mobiles associés ont permis l’exécution et le traitement des cadavres de quelque 840 000 prisonniers soviétiques, c’est du moins ce que semble indiquer le compte-rendu de la soixante-deuxième journée que nous donnons également à la suite, et dans lequel Paul-Ludwig-Gottlieb Waldmann est à nouveau cité.
Le premier à avoir attiré l’attention sur cette machine, c’est Jürgen Graf dans « L’Holocauste au scanner »*, la nouveauté grâce à internet et à la numérisation des archives, c’est que maintenant, tout un chacun peut vérifier en quelques clics et en recherchant quelques mots-clés, les passages que Jürgen Graf cite. Nous donnons deux sites, celui en français de l’université de Caen, et celui en anglais de l’université Yale, nous espérons donc ne pas nous voir reprocher une quelconque légèreté sur un sujet sensible.
Il existe de par le monde plusieurs musées de l’Holocauste, toutefois, à notre connaissance, dans aucun on ne retrouvera exposé ni l’assommoir ni les crématoires mobiles, c’est aussi pour cela qu’il n’y a pas de photo.
Juste une réserve sur l’enchaînement du premier passage et du deuxième, l’accusation soviétique n’affirme pas exactement que les 840 000 prisonniers ont été exécutés par l’assommoir à pédale, elle évoque aussi le froid, la maladie, la malnutrition, les travaux forcés, les fusillades; pour les 840 000 prisonniers morts, l’accusation soviétique parle tout de même d’assassinat et de crime de guerre, en ce sens que les prisonniers ont été volontairement exposés au froid, à la malnutrition, aux travaux forcés et aux maladies – notamment en vertu de directives générales d’Hitler.
En revanche, pour le traitement des cadavres, il n’est question que des 4 crématoires mobiles, cela fait 210 000 cadavres pour chaque. L’accusation soviétique cite Paul-Ludwig-Gottlieb Waldmann à la fois pour Sachsenhausen et pour Auschwitz, ce qui ne contribue pas à faciliter la compréhension de son témoignage.
Pour les directives d’Hitler, l’accusation soviétique a produit des copies «certifiées conformes», autrement dit, l’original est «introuvable», pour le bilan global des 840 000 morts de Sachsenhausen, nous n’avons pas trouvé comment il avait été établi.
CINQUANTE-HUITIÈME JOURNÉE. 13 février 1946. Audience de l’après-midi.
Il est dit plus loin qu’un régime d’une horreur toute particulière était réservé aux prisonniers qui étaient classés dans la catégorie des « réfractaires ». On les affectait à une formation spéciale dénommée « bloc de la mort ». On y prenait selon un ordre déterminé, tous les mardis et vendredis, 5 à 6 hommes pour les fusiller. A ces exécutions assistait, parmi d’autres personnes, le docteur allemand Kuper.
L’académicien Bourdenko a établi qu’au soi-disant dispensaire, les prisonniers étaient exterminés comme dans le reste du camp.
A l’avant-dernier paragraphe de la page 3, nous lisons (les membres du Tribunal trouveront ce texte à la page 73 du livre de documents) :
« Les spectacles que j’ai dû voir dépassent toute imagination. La joie qu’on éprouvait à la vue des personnes libérées était assombrie par l’expression livide et la stupeur de leurs visages. Ce fait me força à me demander de quoi il pouvait bien s’agir : il était évident que les souffrances endurées amenaient les prisonniers à considérer la vie et la mort du même œil indifférent.
« Pendant trois jours, j’ai observé ces gens, je les ai pansés, je les ai évacués, mais cet état de stupeur psychique ne changeait pas. Quelque chose de semblable se lisait aussi pendant les premiers jours sur les visages des médecins.
« Les internés mouraient au camp, des maladies, du froid, des coups reçus. Ils mouraient à l’hôpital-prison, de l’infection des blessures, de la septicémie, de la famine.
Le 2 mai 1945, le SS Paul-Ludwig-Gottlieb Waldmann fut fait prisonnier à Berlin. Il était né le 17 octobre 1914 à Berlin, fils du commerçant Ludwig Waldmann. Sa mère vivait, selon les dernières nouvelles qu’il avait reçues avant d’être fait prisonnier, dans la ville de Braunschweig, au 60 du Donnerburgweg. Il a fourni un témoignage écrit de sa main, dans lequel il parle des exterminations en masse de citoyens soviétiques. Il a pu observer ces exterminations en sa qualité de chauffeur préposé à divers camps et a participé lui-même à ces assassinats collectifs. Ses témoignages figurent à la page 9 de notre document URSS-52, intitulé « camp d’Auschwitz ». Il donne les informations les plus détaillées sur les meurtres au camp de Sachsenhausen. A la fin de l’été 1941, le Sonderkommando de la police de sécurité, qui se trouvait dans ce camp, a exterminé quotidiennement, pendant un mois, les prisonniers de guerre russes arrivant dans ce camp. Paul-Ludwig-Gottlieb Waldmann déposa comme suit (vous trouverez l’extrait que je suis en train de lire à la page 82) :
« De la gare jusqu’au camp, les prisonniers de guerre russes parcouraient près d’un kilomètre. Au camp, ils demeuraient pendant une nuit sans nourriture. Dans la soirée suivante, ils étaient emmenés pour être exécutés. Les internés étaient toujours transférés du camp intérieur, dans trois camions, dont je conduisais l’un. Le camp intérieur était à une distance d’environ un kilomètre trois quarts de la cour des exécutions. L’exécution même avait lieu dans une baraque, qui, quelque temps avant, avait été aménagée à cet effet.
« Un local était destiné au déshabillage, un autre à l’attente. un poste de radio fonctionnait dans le local, assez fort, afin que les internés ne pussent deviner à l’avance que la mort les attendait. En quittant le deuxième local, ils passaient un à un dans un autre petit local séparé, sur le sol duquel était disposée une grille en fer ; sous la grille, se trouvait un caniveau. Dès que le prisonnier de guerre était tué, le cadavre était enlevé par deux internés allemands, tandis qu’on nettoyait les traces de sang sur la grille. Ce petit local comportait une fente d’environ 50 centimètres. Le prisonnier de guerre était adossé à cette fente, derrière laquelle se portait un tireur. Pratiquement, un tel aménagement n’était pas satisfaisant, car il arrivait souvent que le tireur manquât sa victime. Au bout de huit jours, un autre dispositif fut aménagé. Le prisonnier, comme auparavant, était adossé au mur ; ensuite, lentement, on descendait sur sa tête, une plaque de fer. Le prisonnier avait l’impression de passer sous la toise. La plaque de fer comportait un marteau qui était rabattu et qui frappait le prisonnier dans la nuque. Il tombait raide mort. La plaque de fer était manœuvrée au moyen d’un levier à pied qui était disposé dans un coin de cette pièce. Le personnel appartenait au Sonderkommando que j’ai déjà cité.
« A la demande des membres de cette équipe d’exécution, j’ai eu à servir auprès de cet appareil. J’en parlerai plus loin. Les prisonniers de guerre ainsi exécutés étaient incinérés dans quatre crématoires ambulants qui étaient remorqués par des automobiles. Je devais constamment me déplacer entre le camp intérieur et la cour des exécutions. Dans la nuit, je devais faire dix voyages avec des arrêts de quelque dix minutes. C’est au cours de ces arrêts que j’ai pu être témoin de ces exécutions. »
Il y a encore une grande distance entre ces assassinats individuels et les usines de la mort de Treblinka, Dachau et Auschwitz, mais le but et les méthodes sont les mêmes.
Les méthodes et l’échelle sur laquelle s’effectuaient les assassinats changeaient. Les hitlériens s’efforçaient de trouver des moyens d’extermination rapides de grandes quantités d’êtres humains.
Ils ont travaillé longtemps pour arriver à la solution de ce problème. Et pour réaliser leurs ambitions, ils se sont attelés à cette tâche avant même leur attaque contre l’URSS, en inventant des moyens et des instruments différents de mise à mort qui feraient tomber des habitants paisibles et des prisonniers de guerre sous le coup des barbares hitlériens,
SOIXANTE-DEUXIÈME JOURNÉE. Mardi 19 février 1946. Audience de l’après-midi.
LE PRÉSIDENT :
Les autres lettres que vous avez citées étaient-elles toutes adressées à des unités de SS ?
COLONEL SMIRNOV :
Oui, Monsieur le Président, elles étaient également adressées aux SS. La première lettre a été envoyée à l’administration du camp d’Auschwitz par la firme Topf et fils. Puis-je continuer ?
Je vais maintenant présenter des preuves de l’existence de fours crématoires mobiles en dehors des fours fixes. Le Tribunal se souvient des chambres à gaz mobiles. C’étaient les voitures de mort. Mais il y avait aussi des fours crématoires mobiles. Un SS, Paul Waldmann, en témoigne. Il a pris part aux crimes des fascistes allemands qui ont exterminé 840.000 prisonniers soviétiques à Sachsenhausen. On a déjà présenté au Tribunal, sous le n° URSS-52, un document sur Auschwitz. Je cite le passage de la déposition du SS Waldmann qui a trait aux exécutions en masse à Auschwitz.
« Les prisonniers de guerre tués de cette façon étaient brûlés dans quatre fours crématoires mobiles, remorqués par des automobiles. »
N.D.L.R. : Le livre L’Holocauste au scanner de Jürgen Graf a été interdit de circulation, distribution et mise en vente en France par un arrêté du 19 décembre 1994 (NOR : INTD9400643A) publié au Journal Officiel de la République Française du 27 décembre 1994 pris en application d’un décret-loi du 6 mai 1939 (qui permettait au ministre de l’Intérieur d’interdire la vente et l’importation de publications d’origine étrangère) :
« Par arrêté du ministre d’Etat, ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire, en date du 19 décembre 1994, considérant que l’ouvrage intitulé L’Holocauste au scanner est de provenance étrangère dès lors qu’il est traduit d’une langue étrangère; considérant que la mise en circulation en France de cet ouvrage est de nature à causer des dangers pour l’ordre public en raison de l’apologie des crimes contre l’humanité et de la contestation de l’existence de ces crimes qu’il contient, et de la provocation à l’égard des anciens déportés et des familles des victimes de ces crimes qu’il constitue, la circulation, la distribution et la mise en vente de l’ouvrage intitulé L’Holocauste au scanner par Jurgen Graf sont interdites sur l’ensemble du territoire. »
Le décret-loi du 6 mai 1939 a depuis été abrogée (par une modification de l’article 14 de la loi du 29 juillet 1981), annulant du même coup les arrêtés ayant interdit quelques 1 750 ouvrages étrangers entre 1939 et 2004.
On retrouve dans ces deux extraits du TMi toutes les thématiques abordées à propos des camps de concentration de la guerre civile américaine
https://jeune-nation.com/kultur/histoire/les-camps-de-concentration-de-la-guerre-civile-americaine
Troublant
Le marteau qui se déclenche en appuyant sur une pédale.
On imagine Vile Coyote osciller du haut du corps en vibrant, oreilles rabattues, bras le long du corps, talons joint, et tomber comme une planche en arrière.
Très bien. Continuez !
Ils ne manquent pas d’imagination, mais je ne conteste pas cette version de l’histoire écrite par les vainqueurs, car c’est interdit.
Eh puis tout est possible.
Ils sont déjà en train de réécrire l’histoire à propos de la Palestine et de Gaza et il est déjà, de fait, interdit de la contester, du reste, presque plus personne n’ose la contester.
Un marteau à pédales ? Ben y aurait du boulot aujourd’hui pour les chomeurs ..