Essai historique – 6 €
Dans cet essai historique synthétique et agréable à lire, l’auteur nous plonge dans un épisode peu connu en France de l’histoire des Etats-Unis. La guerre des paysans du comté de Johnson, Wyoming dans les années 1880.
En 1862, une loi attribuant la propriété d’un terrain à toute personne installée sur celui-ci depuis plus de cinq ans est approuvée par le président Lincoln. Cela entraîne l’arrivée massive de petits paysans qui concurrencent les grands propriétaires terriens. Au Wyoming, Etat du Nord-Ouest des Etats-Unis, le moins peuplé de la fédération, ces derniers tentent par tous les moyens d’étouffer cette nouvelle concurrence. Ils s’organisent en cartel pour constituer un puissant lobby intimidant les autorités politiques et les juges, montent de fausses accusations de vol pour que les juges pendent les petits paysans et ils embauchent des criminels de droit commun comme mercenaires pour attaquer les fermiers. Cela aboutira à une guerre ouverte à arme rouge entre les paysans et les mercenaires… jusqu’au procès de ces derniers. Lors de celui-ci, le cartel des gros exploitants embauche les meilleurs avocats qui font traîner le procès et occasionnent des frais de justice insoutenables dans cet Etat rural et pauvre, tant et si bien que les charges retenues contre les accusés sont finalement abandonnées faute d’argent pour poursuivre le procès.
A la lecture de ce récit fluide, on a l’impression d’être plongé dans un western. Tout y est : affrontement à arme à feu pour le contrôle d’un territoire, faux voleurs pendus en place publique, criminels embauchés par des barons de l’agriculture pour liquider la concurrence… Dans l’Amérique d’après la guerre de Sécession, cet héritage du Far West subsiste encore dans les campagnes mais plus pour longtemps. Une fois que les armes se sont tues, l’affaire se termine « en justice » mais avec l’abandon des charges car la Justice n’a plus les moyens de fonctionner ! Une aventure rocambolesque qui nous rappelle la morale des « Animaux malades de la Peste » de La Fontaine : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ».
Disponible sur Arts Enracinés