Le premier anniversaire de l’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine tombera le 24 février. La Russie a entamé une stratégie de guerre d’usure par des frappes sur les infrastructures attendant les résultats de la mobilisation et de la réorganisation de ses forces. L’armée ukrainienne est fixée, voire recule sur le front du centre. Les fournitures d’armements lourds s’accélèrent mais des soubresauts agitent le pouvoir à Kiev.
Les présupposés d’une certaine élite moscovite selon lesquels l’Occident peut encore être un partenaire de dialogue de la Russie se sont largement dissipés, avec la révélation étonnante de l’ex-chancelière allemande Angela Merkel que les négociations concernant les accords de Minsk étaient une « tentative de donner du temps à l’Ukraine » et que Kiev les avait utilisées « pour devenir plus forte ». Moscou a réagi avec amertume et un sentiment d’humiliation que l’élite dirigeante russe ait été bernée. Cette prise de conscience a un impact sur le conflit en Ukraine alors qu’il entre dans sa deuxième année.
Ainsi, l’annexion des quatre régions de l’Ukraine — Donetsk et Lugansk [Donbass], Zaporozhye, oblasts de Kherson — et de la Crimée, représentant environ un cinquième du territoire ukrainien, est désormais un fait accompli, et la reconnaissance de celle-ci par Kiev est devenu un pré-requis annoncé pour tout futurs pourparlers de paix.
L’optimisme initial de Moscou en février-mars selon lequel « l’art suprême de la guerre est de soumettre l’ennemi sans combattre » (Sun Tzu) a également cédé la place au réalisme selon lequel l’administration Biden ne permettra pas que la guerre se termine de si tôt jusqu’à ce que la Russie soit saignée à blanc et affaiblie. Cela a conduit au retrait russe des régions de Kharkhov et de Kherson en vue de créer des lignes de défense fortifiées.
En Russie : mobilisation. Et bientôt économie de guerre ?
Poutine a finalement accepté la demande des commandants de l’armée pour une mobilisation partielle. Le grand déploiement qui a suivi en Ukraine, parallèlement à la montée en puissance en Biélorussie, a placé la Russie pour la première fois dans une position de supériorité militaire.
Le Kremlin met en place les mécanismes nécessaires pour galvaniser l’industrie de la défense et l’économie afin de répondre aux besoins des opérations militaires. Dans une perspective à long terme, l’un des résultats historiques du conflit pourrait être l’émergence de la Russie en tant que puissance militaire que l’Occident n’oserait plus affronter.
Le chef d’état-major général, le général Valery Gerasimov, a déclaré dans une interview extraordinaire accordée au journal Argumenti i Fakti que le plan de développement des forces armées nouvellement approuvé garantira la protection de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Russie et « créera les conditions du progrès social du pays » et le développement économique.
Selon le plan approuvé par Poutine, de nouveaux districts militaires seront créés, trois divisions de fusiliers motorisés seront formées dans les oblasts de Kherson et de Zaporozhye (qui ont été annexés en septembre) et un corps d’armée sera construit dans le nord-ouest région de Carélie limitrophe de la Finlande.
Alors que les négociations relatives à l’entrée dans l’OTAN de la Suède et de la Finlande sont repoussées sine die par la Turquie après que la Suède a autorisé l’activiste dano-suédois, Rasmus Paludan, a brûlé un coran devant l’ambassade de Turquie à Stockholm.
L’évaluation interne occidentale est que la guerre tourne mal pour l’Ukraine
Spiegel a rapporté la semaine dernière que le Service fédéral de renseignement allemand (BND) « a informé les politiciens de la sécurité du Bundestag lors d’une réunion secrète cette semaine » sur l’évolution de la situation en Ukraine.
Le BND a déclaré aux députés allemands qu’il était particulièrement « alarmé par les pertes élevées de l’armée ukrainienne dans la bataille pour la ville stratégiquement importante de Bakhmut » (à Donetsk) informant que Kiev y perd chaque jour, « un nombre à trois chiffres de ses soldats ». Et le service a averti que « la prise de Bakhmut par les Russes aurait des conséquences importantes, car cela permettrait à la Russie de faire de nouvelles incursions à l’intérieur du pays ».
Un rapport de Reuters a cité un haut responsable de l’administration Biden qui, s’adressant à un petit groupe de journalistes à Washington, affirmait qu’il y a « une forte possibilité » que les Russes chassent les Ukrainiens d’Artiomovsk (Bakhmut), que les experts militaires occidentaux ont appelé le « pivot » de toute la ligne de défense ukrainienne dans le Donbass.
Washington aurait conseillé à Kiev de retirer ses forces d’Artiomovsk vers des positions plus faciles à défendre pour se concentrer sur la préparation d’une contre-offensive d’envergure dans le sud du pays au printemps. D’ici là, l’administration Biden espère gagner du temps pour réorganiser l’armée ukrainienne et l’équiper un peu plus d’armes de pointe. Les anciens stocks de l’ère soviétique dans les pays de l’Otan ont été épuisés et les futurs approvisionnements de l’Ukraine devront provenir de matériel en service dans ces pays. C’est plus facile à dire qu’à faire, et l’industrie de la défense occidentale aura besoin de temps pour redémarrer la production.
Toute la bravade que Kiev se prépare pour une offensive visant à chasser les Russes d’Ukraine s’est évanouie. Des chiffres non officieux circulent largement – dont la crédibilité est impossible à vérifier – selon lesquels les pertes des forces armées ukrainiennes s’élèveraient maintenant à 232 000 soldats hors de combat, (données transmises par le commandant en chef des forces armées ukrainiennes Zaluzhny au Pentagone) ou dépassant les 305 000 soldats hors de combat (selon la société privée Stratfor Forecasting).
Quoi qu’il en soit, le hachoir à viande continue à tourner à plein régime, comme le montre d’une part les images de cimetières ukrainiens qui se remplissent jusqu’à la gueule et celles de véritables rafles de civils dans les rues des villes ukrainiennes pratiquées par les soldats des centres de mobilisation pour regarnir les premières lignes…
Des voix s’élèvent d’ailleurs pour protester contre la tendance qu’aurait l’état-major à Kiev à concentrer les ordres de mobilisation sur les populations des marges, tels les Hongrois de Transcarpathie, et de les envoyer peu formées et peu équipées au front où elles servent de bouche-trou. Le ministre hongrois des Affaires étrangères et des Relations économiques extérieures, Peter Szijjarto, s’en est ému soulignant que c’est une raison pour laquelle la Hongrie insiste sur la nécessité d’entamer des pourparlers de paix.
Des médiats hongrois rapportent ainsi que la plus grande mobilisation depuis le début du conflit est en cours en Transcarpatie, qui est associée à de lourdes pertes de la 128e brigade d’assaut de Transcarpathie près de Soledar. Certains médiats hongrois affirment qu’à quelques centaines de mètres de la frontière avec la Hongrie, les corps de soldats locaux sont entreposés dans des véhicules réfrigérés pendant des semaines, et que les proches ne sont pas informés de leur décès…
Toujours plus d’armes, l’escalade est bien là
Mais des signes indiquent qu’une offensive russe a peut-être commencé sur le front sud, qui progresse régulièrement vers la ville de Zaporozhye, un centre industriel majeur en Ukraine. Cette offensive aurait de profondes implications.
La capture des 25% restants du territoire de l’oblast de Zaporozhye, qui est toujours sous le contrôle de Kiev, rendra le pont terrestre entre la Crimée et l’arrière-pays russe imprenable par une contre-offensive ukrainienne et renforcera le contrôle russe des ports de la mer d’Azov (qui relient la mer Caspienne à la mer Noire et au canal maritime Volga-Don menant à Saint-Pétersbourg), en plus d’affaiblir considérablement l’ensemble du déploiement militaire ukrainien dans le Donbass et dans les steppes du côté est du Dniepr.
La situation dans son ensemble est que l’Occident travaille fiévreusement sur des plans, avec l’administration Biden s’agitant de l’arrière, pour livrer des armes lourdes à l’armée ukrainienne, y compris des chars Leopard allemands.
Des chars qu’on en verra pas de si tôt sur le terrain ukrainien malgré tout. D’abord parce que la formation de centaines d’équipages ukrainiens et des lignes logistiques nécessaires prendront de longs mois, et parce qu’actuellement le « général hiver » a été clément et que le terrain à l’Est n’a pas suffisamment gelé et durci pour des offensives blindées. Quoi qu’il en soit, si cela se produit, la Russie ripostera certainement par des frappes sur les routes d’approvisionnement et les entrepôts dans l’ouest de l’Ukraine.
En revanche, ces fournitures annoncées de chars lourds ne font qu’alimenter l’escalade, quels que soient les discours des gouvernements atlantistes. À peine était promis ces chars que Zelensky pointait la nécessité d’avions de chasse et de missiles à longue portée… Jusqu’où les atlantistes sont-ils prêts à aller, jusqu’au armes nucléaires s’interrogeaient l’ancien président américain Donald Trump.
Dmitri Medvedev, l’ancien président russe au franc-parler, vice-président du conseil de sécurité, a explicitement averti : « Les puissances nucléaires n’ont jamais perdu les conflits majeurs dont dépend leur sort ».
L’escalade pourrait continuer jusqu’à ce que les forces de l’OTAN aient vu à l’œuvre toute la panoplie de leurs armes sur le terrain (l’Ukraine étant devenue un véritable banc d’essai du matériel occidental), et néanmoins s’arrêter comme cela a commencé, une fois les retours d’expérience acquis, avant le pas de trop… L’escalade peut, peut-être, être maîtrisée. Mais les réactions de la Russie ?
Soubresauts au sein du pouvoir à Kiev…
La semaine dernière, l’influent quotidien russe Izvestia a publié un essai incisif rédigé par Viktor Medvedtchouk (« Le parti de la guerre ukrainien remporte triomphe sur triomphe, alors qu’il n’y a pas de percée militaire »), le vétéran député ukrainien et politicien oligarque (basé à Moscou actuellement) selon lequel « le processus a commencé » dans le démantèlement du régime à Kiev.
Medvedchuk nous rappelle « une tendance intéressante » dans la politique ukrainienne. Le président Porochenko avait promis la paix avec la Russie en une semaine, mais une fois au pouvoir, il n’a pas respecté les accords de Minsk et a « lamentablement perdu les prochaines élections ». Il a été remplacé par Volodymyr Zelensky, qui a également promis un règlement avec la Russie dans le Donbass, mais est plutôt devenu « la personnification de la guerre ». C’est-à-dire que le peuple ukrainien se voit promettre la paix, puis il est trompé. La presse occidentale a poussé sous le tapis la réalité que la base de soutien de Zelensky est petite et qu’il y a une majorité silencieuse qui aspire à la paix.
La mort du ministre de l’Intérieur Denys Monastyrsky, un assistant de longue date de Zelensky, et de son premier adjoint Yevgeny Enin dans un accident d’hélicoptère à Kiev dans des circonstances mystérieuses fait sourciller, puisque les bataillons punitifs ukrainiens opèrent depuis son ministère. Un jour plus tôt est venu le développement surprise de la démission du principal conseiller de Zelensky, Alexey Arestovich, pour avoir prétendument calomnié l’armée ukrainienne.
Dans des interviews télévisées depuis lors, Arestovich a exprimé ses doutes quant à la conduite des opérations. Loin avant ça, il y avait eu le meurtre de Denis Kireev, qui était un participant important aux pourparlers de paix de mars avec la Russie.
Néanmoins, un remaniement majeur du personnel aujourd’hui est en cours, sous couvert d’allégations de corruption, touchant un procureur général adjoint, le chef adjoint du bureau du président, le vice-ministre de la Défense et cinq gouverneurs régionaux jusqu’à présent.
… et à Washington
Au-delà de ces péripéties à Kiev, il y a le facteur « X » de la politique intérieure américaine à l’approche de l’année électorale 2024. Les républicains insistent sur un audit des dizaines de milliards de dollars dépensés pour l’Ukraine – 110 milliards de dollars en aide militaire seulement – rendant l’administration Biden responsable.
Les résultats de Davos 2023 et la réunion des ministres de la défense de l’Otan à Ramstein ainsi que les querelles entre partis à Washington sur le budget et le plafond de la dette américaine, etc. poussent l’administration Biden à faire un choix entre une poursuite risquée de la confrontation avec la Russie ou le ralentissement du train d’aides qui se déversent en Ukraine qui fixerait leurs bénéfices avec la fin de ce programme.
Pour le régime Zelensky, cela pourrait signifier que les bonnes choses de la vie pourraient toucher à leur fin. Et le chef de la CIA, William Burns, a effectué une visite non programmée à Kiev, apparemment pour transmettre le message selon lequel les livraisons d’armes américaines au-delà de juillet pourraient devenir problématiques.
Tout compte fait, on a donc tendance à être d’accord avec le pronostic de Medvedtchouk selon lequel le conflit ukrainien, alors qu’il entre dans la deuxième année, « soit s’étendra davantage, s’étendant à l’Europe et à d’autres pays, soit sera localisé et résolu ».
Pas d’effet dominos dans le Donbass
Soledar est tombé le 9 janvier,
certains commençaient déjà à faire la liste de tout ce qui allait tomber derrière.
Mais rien
Bkamuth, plus de nouvelle
Ugledar, ça traîne
Avant Soledar, on parlait de la chute imminente de Marinkaa dont les Russes avaient pris les bâtiments les plus élevés: rien
Advieeka: chute imminente depuis août …
Je m’en doutais un peu, cette guerre est désespérément lente,
Ugledar n’est qu’à 10km à l’ouest de Donetzk:
à ce rythme là, il ne faut pas compter sur les Russes à Paris pour nous sauver
Le plus grave, ce n’est pas que la Russie rencontre des difficultés, aucune guerre n’est facile,
le plus grave, c’est que dans cette guerre, la logique est à 90% politique et seulement à 10% militaire, et là, vu la tournure des événements, on peut même se poser des questions sur les intentions et motivations de la classe dirigeante russe.
Pourvu que la Sainte Russie écrase le camp satanique
La plus grande avancée politique envisageable pour nous autres, Identitaires et Nationalistes, pouvant éventuellement résulter de la guerre en Ukraine, ruineuse pour le peuple Américain, serait une victoire de cet ennemi déclaré du mondialisme qu’est Donald Trump, lors de la prochaine présidentielle U.S. .
Tout ce qui est susceptible de mettre fin à l’occupation de l’Europe par les mondialistes U.S. acharnés à détruire nos Nations Européennes est bon à prendre !
Lgbt ? C’est eux ! Wokisme ? C’est eux ! Pourriture des moeurs de nos enfants ? C’est eux !
Comme l’a écrit Henri de Montherlant : « Une seule nation qui parvient à faire baisser l’intelligence, la moralité, la qualité de l’Homme sur presque toute la surface de la terre, cela ne s’était jamais vu depuis que le globe existe. J’accuse les Etats-Unis d’être en état constant de crime contre l’humanité »
Notre ennemi n’est pas à Moscou : il est dans la City de Londres et à Manhattan !
Et à Paris, parmi les hommes politiques « Young Ledeers » formés par la French American Foundation…