Romulus Augustus, parfois francisé en Romulus Auguste, appelé plus tard par dérision Romulus Augustulus, francisé en Romulus Augustule, né vers 461 et mort après 476, est la dernière personnalité à avoir été proclamée empereur romain d’Occident, pour un règne qui dure à peine dix mois du 31 octobre 475 au 4 septembre 476 avec sa déposition par le patrice germain Odoacre.
Bien qu’il soit considéré comme un usurpateur par l’empereur d’Orient Zénon et comme une marionnette placée sur le trône impérial par son père le patrice Oreste — au détriment de l’empereur légitime Julius Nepos contraint de quitter l’Italie —, la date de sa déposition par Odoacre, passée largement inaperçue dans les chroniques de l’époque, est régulièrement retenue dans l’historiographie pour marquer la « fin » de l’Empire romain d’Occident ainsi que la césure entre Antiquité et Moyen Âge.
Le chef germain fit en effet renvoyer à Byzance les insignes impériaux, mettant ainsi un terme à l’Empire Romain d’Occident.
La nostalgie de la grandeur et de la gloire impériales de Rome animera cependant toujours l’esprit des européens : des titres comme « Kaiser » ou « Tsar » proviennent directement du « César » romain.
Il y a plusieurs thèses sur ce thème.
Selon l’une d’elles soutenue aussi bien par Saint Luc que par les historiens qui ont pris la suite, évoquer la fin de l’empire romain relève de l’histoire événementielle et néglige ce « Long Terme » cher à Fernand Braudel et qui, prenant ses distances avec l’événement, donne jour à l’Histoire, avec un grand « H ».
Pour cette Histoire sur le très long terme, ce que vous appelez avec raison « la césure entre Antiquité et Moyen Age » est en fait la césure entre deux méthodes et deux étapes de la domination de Rome sur l’Occident puis, en partie, sur le monde.
Marquée par ce qui ne fut pas la « conversion », mais, selon Saint Luc, plutôt la « révélation » de Paul de Tarse, qui deviendra Saint Paul, puis par la définition du Christianisme en tant que CATHOLIQUE par l’Empereur Théodose, qui en fera la religion d’Etat, la césure que vous évoquez est en fait le passage d’un maintien du pouvoir par les armes, qui atteignait alors ses limites, à un pouvoir THEOLOGIQUE, qui permit à la puissance romaine de perdurer pratiquement pendant quinze siècles !
Remplaçant, en quelques décennies, ses Légions par son Clergé, Rome devait dominer pratiquement tout l’Occident, depuis les Rois qui ne pouvaient qu’être oints par un dignitaire de l’Eglise apostolique et romaine et pouvaient perdre tout pouvoir sous le coup d’une excommunication, jusqu’au moindre manant qui se confessait chaque semaine, le pouvoir de Rome s’imposait dans tout l’Occident, du Château le plus prestigieux à la plus humble chaumière.
Seule, l’influence souterraine et pernicieuse des « sociétés de pensée » dénoncées par l’Historien Augustin Cochin (publication post mortem en 1925) conforté par l’historien François Furet (en 1978) devait marquer le premier recul de l’Eglise de Rome au XVIIIème siècle.
Recul qui se concrétise chaque jour davantage depuis lors, sous l’influence des mêmes « sociétés de pensée », plus connus de nos jours sous leurs dénominations de Bilderberg, Trilatérale, Davos ou diverses obédiences maçonniques.
Et allons-y… C’est le moment, pour le veau de service, de beugler : Complotisme !
Comme j’apprécie votre commentaire final qui nous apporte chaque fois le piquant et la saveur d’un homme cultivé, et éclairé !!