La référence à Israël par la marionnette des Américains, Volodymyr Zelensky, renforce les dires de Moscou selon lesquels Kiev a l’intention de mettre en place un programme de « dé-russification » violent du territoire. Comme qui dirait, sur le modèle de l’État juif et de son apartheid anti-palestinien. De son côté, le gouvernement israélien, gêné aux entournures, essaye de garder un profil aussi bas que possible sur le conflit en Ukraine, mais Volodymyr Zelensky semble déterminé à importer Israël dans le conflit. Et de plusieurs façons différentes. Explications et éclaircissements :
Zelensky a lancé un appel direct au parlement israélien le mois dernier, pleurnichant pour avoir des armes, en particulier le système d’interception « Iron Dome » qu’Israël utilise pour tenter d’arrêter les roquettes à courte portée tirées depuis Gaza par des Palestiniens essayant d’attirer l’attention sur le siège de l’enclave par l’État juif depuis maintenant 15 ans. Mais plutôt que d’être flattés par cette attention, de nombreux politiques israéliens se sont indignés du discours de Zelensky.
Zelensky est-il peu au fait des « standards de la communauté » et de la pleurniche, qui interdisent de nier la singularité de la « Shoah » ?
Dans ce discours, il avait comparé le traitement de l’Ukraine par la Russie à la « solution finale »… Zelensky, qui est juif, espérait que le parallèle ferait mouche. Pour la plupart des oreilles israéliennes, cela semblait au contraire offensant. Jusqu’à présent, Israël avait refusé de fournir des armes à l’Ukraine ou de se joindre à l’Occident pour mener une guerre économique contre la Russie.
Mais depuis lors, on constate quand même la présence de combattants et d’armes israéliennes sur le sol ukrainien.
For those who still have any doubt on #Azov’s affiliation. There are proud #jews in it. Extreme-right tendencies is an old story, purged since the battalion was integrated in the #ukrainian army. Now, there are no “if” or “but”. These heros have to live. They have to be rescued. https://t.co/lplNWauUf5
— Bernard-Henri Lévy (@BHL) May 12, 2022
Une des difficultés à avouer officiellement avoir franchi ce pas, est que les principaux partis politiques et communautés religieuses israéliens ont des liens géographiques et émotionnels forts avec la Russie. Ou que Moscou est un acteur majeur au Proche-Orient, notamment dans la Syrie voisine. Israël coordonne étroitement avec la Russie les frappes aériennes régulières en Syrie – elles-mêmes en totale violation du droit international…
Israël a fait de son mieux pour emprunter une voie diplomatique compliquée à propos de l’Ukraine. Car malgré tout Israël est un client régional des États-Unis, sous la protection de Washington, et ne souhaite pas fâcher son acolyte. Et d’autre part, les intérêts militaires d’Israël sont de maintenir de bonnes relations avec Moscou.
En outre, les dirigeants israéliens craignent de renforcer l’idée largement propagée selon laquelle ce que fait l’armée russe en Ukraine équivaut à des crimes de guerre, créant ainsi un précédent manifeste qui pourrait être retourné contre Israël pour ses propres abus dans les territoires occupés illégalement. Jouant au médiateur, le Premier ministre israélien Naftali Bennett a même exhorté Zelensky à accepter une proposition de cessez-le-feu russe.
De l’utilité de la mascarade des « crimes contre l’humanité » en Ukraine
Néanmoins, Zelensky a l’intention avec Israël de faire pencher la balance en faveur de l’Ukraine. Il comprend que le sort de son pays a bénéficié de la sympathie des médias occidentaux dominants et de ceux qui les écoutent. Il a tout intérêt à renforcer ce sentiment pour pousser Israël à soutenir plus ouvertement l’Ukraine. Dans son discours au parlement, il s’est approprié une citation d’une ancienne Premier ministre israélienne, Golda Meir, qui affirmait que « nos ennemis veulent que nous cessions d’exister ». La Russie prévoirait de faire de même avec l’Ukraine, prophétise Zelensky.
Après l’apparition des premières images de cadavres en masse à Bucha, près de Kiev, le ministre israélien des Affaires étrangères, Yair Lapid, a changé de ton. Il a commenté sur Twitter : « Porter intentionnellement atteinte à une population civile est un crime de guerre et je le condamne fermement ».
Vraisemblablement, Israël espère pouvoir échapper lui-même à ce type de condamnations en affirmant qu’il n’a aucune « intention » de nuire aux civils palestiniens, bien qu’il maltraite et opprime si souvent ces mêmes civils.
Et puis, récemment, Israël a cédé du terrain en se joignant aux États-Unis et à l’Europe en votant la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Moscou avait averti les pays qu’il traiterait cette décision comme un « geste inamical », avec des répercussions sur les relations diplomatiques.
L’Ukraine, un « Grand Israël »
Le vote israélien à l’ONU a suivi de près la déclaration de Zelensky faisant la promotion d’Israël comme modèle pour l’Ukraine d’après-guerre. Il a déclaré que son pays deviendrait un « grand Israël », les forces militaires étant fortement présentes dans tous les aspects de la société ukrainienne.
Il a observé que dans « tous les établissements, supermarchés, cinémas, il y aura des gens avec des armes ». Dans un avenir prévisible, l’Ukraine se développerait comme une société hautement militarisée comme Israël plutôt que d’être « absolument libérale, européenne ». Il a quand même cru bon d’ajouter que l’Ukraine éviterait de devenir « autoritaire ».
Le début de la lune de miel Israël-Ukraine
Le rapprochement avec Israël a commencé il y a quelque temps sous Zelensky. En 2020, il a ravi Israël en retirant l’Ukraine d’un comité de l’ONU créé en 1975 « pour permettre au peuple palestinien d’exercer… le droit à l’autodétermination… le droit à l’indépendance et à la souveraineté nationales, et le droit de retourner dans ses foyers et ses biens d’où ils ont été expulsés ».
Mais la réelle signification de modeler une future Ukraine sur Israël est largement occultée par tous les médiats occidentaux.
Israël est fortement militarisé parce qu’en tant qu’État colonial essayant de déposséder et de remplacer la population indigène, il doit traiter les Palestiniens comme des ennemis qui doivent soit être soumis, soit expulsés. Pendant des décennies, l’armée israélienne et les milices de colons ont agi main dans la main pour expulser de force les Palestiniens de leur terre (un nettoyage ethnique) et les maintenir dans des ghettos et à l’écart des communautés exclusivement juives installées à leur place (un système d’apartheid).
Zelensky veut-il pour l’Ukraine une société profondément divisée par la ségrégation où l’armée et les milices ukrainiennes chassent ceux qui ne sont pas vraiment « ukrainiens » ?
De quoi la prétendue « dénazification » de l’Ukraine est-elle le nom ?
Paradoxalement, cela se rapproche de l’accusation que Vladimir Poutine a portée contre le gouvernement ukrainien alors qu’il justifiait l’opération militaire russe fin février. Il a affirmé que l’Ukraine devait être « dénazifiée » – une affirmation qui a suscité des dénégations dans les capitales occidentales. Mais le vœu de Zelensky de créer une Ukraine sur le modèle d’Israël, pourrait-on dire, donne toute sa valeur à l’argument du dirigeant russe.
Kiev n’aura pas besoin de stationner des soldats et des milices dans chaque cinéma et supermarché si Zelensky remplit son vœu de chasser l’armée russe d’Ukraine. Il aura besoin d’une armée nombreuse et bien équipée pour défendre ses frontières nord et est. Mais le président ukrainien, semble-t-il, ne considère pas la Russie comme le seul ennemi de l’Ukraine.
Alors, pour qui d’autre s’inquiète-t-il ? Pour comprendre cela, nous devons analyser les discours emphatiques de Poutine.
L’allégation de « dénazification » du président russe, justifiant l’invasion de l’Ukraine, reposait sur l’idée que des bataillons de volontaires et de l’armée ukrainienne, portant des symboles en usage pendant la Seconde Guerre mondiale, avaient mené des pogroms et un nettoyage ethnique contre une large population de Russes de souche à l’intérieur de l’Ukraine, dans la région du Donbass à la frontière avec la Russie.
[On sait ce que nous pensons des qualificatifs de « nationalistes » ou de « néo-nazis » appliqués aux bataillons cités ci-dessus : Ukraine : des « néo-nazis » ou des « nationalitaristes galiciens » faisant le jeu des néo-conservateurs ?]
La Russie a affirmé que, en partie, ses troupes étaient maintenant présentes pour empêcher l’Ukraine de mener de tels pogroms – souvent qualifiés de « dé-russification » – dans l’est du pays. Poutine a même utilisé le terme de « génocide ».
On peut contester l’affirmation de Poutine, tout en reconnaissant qu’elle n’a pas été inventée de toutes pièces – bien qu’on pourrait l’imaginer si l’on ne connaissait que la propagande atlantiste des médiats occidentaux.
L’Ukraine est plongée dans ce qui équivaut à une guerre civile dans sa partie Est, depuis que des manifestations à grande échelle à Kiev en 2014 ont renversé un gouvernement jugé favorable à la Russie et l’ont remplacé par un autre désireux de s’intégrer à l’OTAN et à l’UE.
Pour certains observateurs, ce qui s’est passé il y a huit ans ressemblait étrangement à un « coup d’État en douceur » – une 2e « Révolution colorée » pour l’Ukraine, soutenue par les États-Unis, avec un haut responsable de la Maison Blanche qui avait été envoyé à Kiev à l’époque, Victoria Nuland, filmée en train de discuter de celui qui devrait être installé comme le nouveau président.
L’ukrainisation des minorités européennes en Ukraine
Les actions ultérieures du nouveau gouvernement ne consistaient pas seulement à contrarier la Russie en faisant pression pour une plus grande intégration dans l’OTAN et l’Union européenne. Kiev a également adopté une législation dégradant sévèrement le statut de la langue russe, parlée par de larges secteurs de la population, et fusionnant des milices chauvinistes et revanchardes ouvertement anti-russes comme le bataillon Azov, dans l’armée ukrainienne. Depuis l’invasion, Zelensky a également interdit onze partis d’opposition parce que considérés comme soutenant la Russie ou les communautés russes d’Ukraine.
Sans compter les brimades et vexations contre les traditions linguistiques, religieuses ou folkloriques infligées par les mêmes aux autres minorités européennes (Slovaques, Roumains, Bulgares, Grecs… mais qui eux n’ont pas un puissant État grand frère au-dessus de leurs épaules) qui se sont retrouvées incluses sur les territoires que les Soviétiques ont constitué en « Ukraine » en 1939. Toute proportion et raison gardées, un peu comme les Tchèques et les Slovaques réunit en une « Tchécoslovaquie », qui ont repris chacun leurs chemins singuliers depuis 1992 après 40 ans de nuit soviétique. Ou encore comme les Croates, Serbes, Bosniaques… qui étaient contraints de vivre « fédérés » sous la tutelle de Tito jusqu’en 1990.
L’allégation de « dénazification » de Poutine a été exploitée par les médias occidentaux pour qualifier de « désinformation russe » toute mention d’un problème de chauvinisme revanchard de longue date en Ukraine – même si tous ces médias ont largement rendu compte de ce problème il y a quelques années.
Mais la question – du moins du point de vue de Moscou – à propos du bataillon Azov et de groupes apparentés est qu’ils représentent une puissante souche de haine revancharde qui considère les Russes d’origine en Ukraine comme une menace.
Dans un rare exemple où Zelensky a récemment été interpellé à ce sujet par les médias occidentaux, il a admis qu’il y avait des milices qui « défendaient notre pays ». Il semblait imaginer que le public occidental serait rassuré par le fait que ces groupes avaient été intégrés à l’armée ukrainienne et opéraient sous le drapeau national.
Depuis le changement de gouvernement en 2014, des groupes comme Azov ont été à l’avant-garde d’une guerre civile dans la région du Donbass, où se concentrent les Russes de souche qui ne sont pas des populations immigrées ou importées sur cette terre ! Les combats ont fait au moins 14 000 morts et chassé plusieurs centaines de milliers de personnes de leurs foyers.
Cela peut expliquer pourquoi, lors d’une visite dans l’une de ces villes de l’Est, même le correspondant de la BBC a dû admettre – bien qu’à contrecœur – que certains Ukrainiens qu’il a interviewés semblaient considérer leur propre gouvernement, sous Zelensky, comme plus problématique que Poutine ou le Kremlin…
L’Ukraine de Zelensky et Israël, même combat
Cela nous ramène à la question de savoir pourquoi Zelensky pourrait être si désireux de modeler l’Ukraine sur Israël – et pourquoi un tel développement rendrait Moscou très nerveux.
Israël considère tous les Palestiniens sous sa domination – qu’ils soient citoyens à l’intérieur d’Israël ou sujets sous occupation militaire – comme une cinquième colonne potentielle, travaillant à détruire le « Grand Israël » de l’intérieur, ainsi que ceux de la diaspora et du monde arabe au sens large.
Ce récit ultra-raciste a sous-tendu le développement d’Israël en tant qu’État hautement militarisée engagée à opprimer tous les Palestiniens restés à l’intérieur de ses murs, dans le but ultime de les chasser. Pour quiconque n’est pas sous l’emprise du sionisme mental du récit d’une guerre sans fin, ce qu’Israël a fait aux Palestiniens ressemble beaucoup à l’apartheid.
Mais alors qu’une partie du monde déplore de plus en plus le traitement réservé aux Palestiniens par l’État juif qui occupe leurs terres, les dirigeants ukrainiens donnent l’impression de croire que ce modèle d’apartheid est idéal pour l’Ukraine. Ce qui, si cela se confirme, donnerait de la crédibilité aux raisonnements de Poutine pour lancer une opération destinée à anticiper l’expulsion des communautés ethniques russes historiques d’Ukraine, leur remplacement aux portes de la Russie, voire pire, une tentative de les exterminer, depuis 2014.
Marées de sang à venir
Les experts occidentaux ont fait grand cas du fait que Zelensky était juif pour balayer les allégations d’un problème ethnico-identitaire mal placé en Ukraine. Mais on ne sait pas quel contrôle le président ukrainien exerce sur ces milices, ni dans quelle mesure leur haine véhémente de tout ce qui n’est pas ukraino-galicien a pu se répandre parmi la population, alors que la guerre fait des ravages.
Les cadavres qui jonchent les rues dans des endroits comme Bucha, et les vidéos montrant semble-t-il des Ukrainiens exécutant des prisonniers de guerre russes, sont des signes de la rapidité avec laquelle ces divisions deviennent encore plus toxiques, approfondissant le traumatisme de huit années de guerre civile.
Dans de telles circonstances, l’Occident devrait faire de son mieux pour imposer un cessez-le-feu des deux côtés le plus rapidement possible. Au lieu de cela, les États occidentaux attisent les flammes en inondant les affidés de Zelensky d’armes pour intensifier les combats et augmenter le nombre de morts ! Même si les Forces armées ukrainiennes parvenaient finalement à chasser l’armée russe, les armes occidentales resteront entre leurs mains, y compris celles des milices comme le bataillon Azov.
Si le rêve de Zelensky de voir l’Ukraine devenir un « Grand Israël » se réalise avec le départ des Forces armées russes, cela ne marquera très probablement pas la fin de l’effusion de sang, mais simplement un nouveau chapitre dans les souffrances endurées par toutes les populations européennes sur ce bout de terre d’Europe.
Il paraît que des mercenaires de la communauté du sgueg amputé sint en Ukraine…
Ça va enfin devenir intéressant…
Au menu pour les russes, borchtch et saucisses casher…
Cela n’a rien d’étonnant, quand il s’agit de semer la zizanie ou de l’augmenter, ils sont toujours là. Ils rejoindront le goulag pour bien morfler en kolyma ou en d’autres endroits sympa. Il y a du Sarmate et du kindjal dans l’air.